Le Plan de A à Z, tiers-lieu solidaire, culinaire et anti-gaspi, doit ouvrir ses portes sur la Canebière d’ici fin 2022. En plus d’une cantine zéro-déchet, il doit devenir un site d’innovation fédérateur autour de la cuisine durable.
Depuis l’année dernière, l’association marseillaise Cantina, investie dans l’anti-gaspi alimentaire et la restauration solidaire, cherche à s’implanter durablement dans le centre-ville de Marseille. C’est au beau milieu de la Canebière, sur le square Léon Blum, que Carine, Ilia, Sophie et Zoé ouvriront le Plan de A à Z : « un tiers-lieu solidaire, culinaire et anti-gaspi ».
La Ville de Marseille avait préempté ce local (photo de Une) en janvier 2021, comme bien d’autres sur l’artère, en vue de diversifier et redynamiser l’offre commerciale. L’association Cantina a ensuite remporté un appel à projets et « signera le bail le 16 juin », explique Rebecca Bernardi, adjointe au commerce.
Après une phase de travaux conséquente concernant près de 200 m² de surface, le lieu devrait ouvrir ses portes « avant la fin de l’année », précise l’élue, prudente sur la durée du chantier.
Une cantine végétarienne et solidaire
« Le projet cochait toutes les cases de ce qu’on attend pour revitaliser la Canebière. Et c’est mon obsession, rappelle l’adjointe au commerce. Tout fait sens : la récupération de denrées périssables pour une alimentation durable de qualité, en circuit court et abordable pour tous ».
Rebecca Bernardi évoque des repas en dessous de 8 euros pour cette future cantine végétarienne. Elle proposera « une cuisine gourmande et responsable à base d’invendus et de produits locaux et artisanaux », comme le détaille la délibération votée lors du conseil municipal de mars.
Elle cible « une clientèle large (notamment étudiante et familiale) soucieuse de l’écologie […] Une offre de restauration de qualité destinée aux étudiants et aux utilisateurs des équipements culturels présents sur la Canebière ».
Cette cantine urbaine et durable doit s’installer au rez-de-chaussée du local, qui compte une surface de près de 100 m². Nul doute que le restaurant pourra bénéficier d’une terrasse extérieure, à l’instar des cafés voisins du square Léon Blum.
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Un tiers-lieu pour innover sur la cuisine zéro-déchet
« Et au-delà de la restauration, ce sera un véritable tiers-lieu dédié à la cuisine durable, poursuit Rebecca Bernardi. Qui proposera des ateliers de recyclage en cuisine, des animations culturelles ».
En effet, comme le décrit la Ville de Marseille, le projet prévoit une cuisine professionnelle « mutualisable destinée à des projets sociaux ou à des personnes qui souhaitent tester de nouveaux concepts de restauration ». Mais aussi un espace atelier recevant « une programmation variée d’activités socio-culturelles autour du lien social et du zéro-déchet ».
Le site proposera également un espace de stockage d’invendus et de récupération de denrées alimentaires. Il servira à approvisionner la cantine et « à des projets solidaires, aux acteurs de l’aide alimentaire du centre-ville ».
Fédérer les acteurs locaux autour de l’alimentation durable
Depuis quatre ans, l’association a déjà fédéré de nombreux acteurs du territoire pour revaloriser les invendus alimentaires : le marché des Arnavaux, Biocoop, des épiceries paysannes… La municipalité évoque « de nombreux partenaires attractifs » impliqués autour de ce nouveau projet. Elle cite, entre autres, la Cité de l’Agriculture, le Mucem ou Zéro Waste Marseille « ainsi que plusieurs restaurants locaux ».
Pour l’adjointe au commerce, Rebecca Bernardi, cette synergie autour de la culture du zéro-déchet doit également rejaillir sur la vitalité de la Canebière. « Ce projet est porté par quatre femmes dynamiques, qui ont des idées et de l’énergie. Elles sont déjà en train de monter une association pour fédérer les commerçants de l’avenue ».
