L’association marseillaise Cantina récupère depuis trois ans les invendus alimentaires pour les revaloriser et proposer des repas sains aux personnes dans le besoin. Ses membres développent actuellement le projet d’un tiers-lieu culinaire zéro déchet où seraient accueillis les structures de l’économie circulaire et les Marseillais.

Dans le monde, 1/3 de la production alimentaire est gaspillée, soit 10 millions de tonnes de nourriture. Plus localement, à Marseille, « pas moins de 7 tonnes de fruits et légumes sont jetés chaque semaine ». Un constat face auquel ont décidé de réagir Ilia et Zoé, en co-fondant Cantina il y a trois ans. Cette association a pour vocation de sensibiliser les publics au gaspillage alimentaire par un concept de cantine itinérante, génératrice de lien social.

Événements, réseau inter-associatif… Les idées et les actions fusent pour donner une seconde vie aux invendus, en les transformant en plats frais de qualité. « Nous luttons contre le gaspillage alimentaire et proposons des alternatives de consommation, nous indique Ilia. Cela contribue à l’effort de réduction de la pollution générée par la surproduction. On travaille en lien avec plusieurs acteurs locaux, comme le marché des Arnavaux, Biocoop, des épiceries paysannes… On trie, puis on revalorise ces produits en les transformant en repas, ou en les proposant dans notre épicerie itinérante ».

Un traiteur marseillais solidaire

Pendant le premier confinement, les jeunes femmes travaillaient aux côtés de l’équipe de Coco Velten, tiers-lieu marseillais, et Noga, la cantine solidaire du cours Julien. Ces collaborations ont permis de proposer des repas à des familles dans le besoin. Un engagement social qui se traduit par les chiffres : 400 repas produits par jour pour nourrir 200 personnes.

« Notre activité principale était un service traiteur anti-gaspi avec de grosses entreprises comme de petites associations locales, continue Ilia. On mettait à disposition des invendus pour des projets solidaires, comme par exemple avec La Cloche, pour leurs apéros, pour des projets autonomes et autogérés, pour des festivals, comme au Delta… L’événementiel était une part importante de notre activité, qui a été mise à l’arrêt lors du premier confinement. On a alors pris l’initiative de fonder cette cantine solidaire, on s’est recentré après pour toucher un maximum de publics et aller à la rencontre d’autres acteurs marseillais et créer des liens avec plusieurs associations ».

 

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Un tiers-lieu « Cantina » en projet

Et si les actions s’enchaînent pour la petite équipe, les projets aussi. C’est dans cette même volonté de participer à la dynamique environnementale locale qu’Ilia et sa nouvelle coéquipière se sont lancées dans une aventure d’ampleur, celle de la création d’un tiers-lieu culinaire zéro déchet. Depuis trois mois, les jeunes femmes sont incubées au Carburateur avec l’équipe des Tannantes, association marseillaise, pour faire mûrir leur idée commune qui n’en est pour le moment qu’à ses prémices.

Au centre de leur attention aujourd’hui : trouver des locaux au coeur du centre-ville marseillais. « Cet espace accueillerait de manière poussée nos actions et serait ouvert à toutes les structures de l’économie circulaire, souligne la co-fondatrice. Notre recherche de locaux se porte essentiellement sur le centre-ville, pour des raisons logistiques et pour créer du lien avec les acteurs qui y sont implantés. En plus de générer de la matière première, nous créerons de l’emploi, avec les postes de récupération, de tris ou de livraisons. Une fois les produits transformés, les déchets produits sur place seront transformés à leur tour en ressource par les associations et entreprises partenaires ».

Dans ce nouveau lieu de vie et de sensibilisation, plusieurs espaces sont déjà imaginés : un espace de stockage dédié à la récupération des invendus, une cantine végétarienne anti-gaspi, un café/un bar solidaires où seront proposés les plats et des produits locaux grâce à la participation d’artisans provençaux (torréfaction, bières…) ; se dévoilera aussi un coin épicerie solidaire et enfin l’atelier où seront développées les initiatives engagées. « La cuisine est un pilier central et fédérateur, en terme social et culturel. Cela a du sens pour nous, d’autant plus en cette période de crise qui est venue renforcer le besoin d’accès aux produits alimentaires et de création de lien social ».

Découvrir la Cantina sur son site internet.

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