Pour lutter contre les déserts médicaux, le Département du Vaucluse, qui fait face à une pénurie de soins depuis plus de 10 ans, va mettre un million d’euros sur la table, pour recruter huit médecins généralistes, lancer un bus médical itinérant et développer la télémédecine.
Le Département du Vaucluse passe à l’offensive dans la lutte contre les déserts médicaux. La collectivité a présenté son Plan Santé qui prévoit l’embauche de huit médecins généralistes dans les secteurs qui en ont le plus besoin, le lancement d’un bus médical et le développement de la télémédecine.
« Le Département comptait 479 médecins libéraux en 2020, c’est 11 % de moins qu’il y a cinq ans », note Dominique Santoni, la présidente du Conseil départemental. En effet, le Vaucluse présente une densité de 85,6 médecins libéraux pour 100 000 habitants, soit la plus faible de toute la région Sud. Et parmi les médecins en exercice, plus de la moitié est âgée de 55 ans ou plus, laissant présager de nombreux départs à la retraite dans les années à venir.
Les cantons ruraux comme Cheval-Blanc et Pernes-les-Fontaines sont les plus impactés, mais la désertification touche aussi des zones péri-urbaines comme la ville de Bollène, ou des villes moyennes comme Cavaillon ou Apt.
Recruter des médecins généralistes en urgence
La première mesure phare de ce Plan Santé va permettre de recruter huit médecins généralistes dès cette année. Ils seront donc salariés de la collectivité et interviendront dans les Espaces Départementaux de Solidarité (EDeS), dans des locaux mis à disposition par les communes, ou bien éventuellement au sein des centres hospitaliers.
Ces médecins, rémunérés entre 5 000 et 7 000 euros, selon la grille de la fonction publique hospitalière, seront répartis en concertation avec les communes, les professionnels de santé et en fonction des besoins les plus urgents. Coût de cette opération : entre 800 000 et 1 million d’euros qui seront compensés par les aides et les financements de l’Assurance Maladie.
Bus itinérant et télémédecine pour faciliter l’accès aux soins
Seconde mesure du Plan Santé : la mise en place d’un bus itinérant pour sillonner le Vaucluse. À son bord, une équipe médicale qui s’adressera aux populations qui ne peuvent pas se déplacer.
Enfin, dans le troisième volet de ce grand plan, le Département va accélérer le déploiement de la télémédecine, notamment dans les EHPAD, où les résidents peinent bien souvent à trouver un médecin traitant et un spécialiste. « Des chariots de téléconsultation, équipés d’un stéthoscope et d’un otoscope connectés, permettront par exemple de réaliser à distance des examens élémentaires » explique la collectivité.