Campus inclusif du numérique, maisons de ville, logements sociaux et collège jésuite…. Les premières opérations se lancent pour transformer le secteur dit « Cazemajou », entre la rue du même nom, le chemin de la Madrague-Ville et la rue Vintimille.
La Zac littorale, lancée en 2015, est une des 4 grandes zones d’aménagement concerté de la grande opération de rénovation urbaine Euroméditerranée. Son périmètre correspond à peu de choses près au quartier des Crottes, composé de friches industrielles et de nœuds ferroviaires autour du noyau villageois.
Certains projets du secteur ont bénéficié de coups de projecteurs, comme la future réhabilitation de friches au coeur du village des Crottes, le futur écoquartier des Fabriques ou l’îlot Smartseille. « Ce n’est pas le cas pour Cazemajou », juste au Sud de ce dernier, note Delphine Mermoz, directrice de projet pour l’établissement public d’aménagement.
Pourtant, des opérations démarrent bientôt sur « 8 îlots de ce secteur » du 15ème arrondissement. Ce périmètre, entre le chemin de la Madrague-Ville et l’avenue Salengro, qui concentre aujourd’hui des entrepôts et halles industrielles, doit changer radicalement de visage. Notamment pour deux îlots, les « CAZ 03 et CAZ 04 » dans le jargon euroméditerranéen. Ils verront pousser « 110 à 120 logements chacun », précise Delphine Mermoz. « Les chantiers seront lancés début 2023, pour une livraison fin 2024 ».
Les projections d’Euroméditerranée sur le secteur Cazemajou datant de 2019. À Noter que la partie Nord (à gauche) est désormais vouée à devenir l’école du numérique La Plateforme.
Maisons de ville, immeubles de qualité environnementale et économie sociale et solidaire
Deux groupements ont été sélectionnés pour opérer sur ces deux périmètres à hauteur de « 20 à 25 millions d’euros chacun » : le premier sera mené par BNP Paribas Immobilier avec les agences d’architectes Hamonic + Masson et associés et Boris Bouchet architectes. Le deuxième par Nexity-Logis Méditerranée avec les agences Hardel-Le Bihan architectes, Buzzo-Spinelli, le paysagiste Hervé Der Sahakian et Even Conseil.
Ils créeront près de 240 logements voués à « l’accession, l’accession aidée et aux logements sociaux (30 % environ) ». Les 2 opérateurs s’engagent à obtenir le label environnemental BDM en proposant 100 % de logements traversants, « avec surface et extérieurs généreux », insiste Delphine Mermoz.
Au rez-de-chaussée, « des commerces ou activités de l’économie sociale et solidaire » prendront place sous la houlette de Synergie Family. Cette « startup d’innovation éducative et inclusive » est notamment à l’origine de l’immense projet L’Épopée, dans l’ancien siège de Ricard.
Une autre « grande spécificité par rapport à ce qui se fait ailleurs sur Euromed 2, c’est un habitat différent ». En effet, « les futures rues traversantes piétonnes et apaisées permettent la création d’une trentaine de maisons de ville ». Une typologie qui sort des habitudes sur la Zac littorale et vise notamment à « cibler des jeunes avec enfants à revenus un peu plus élevés que la moyenne sur Euroméditerranée ».
Une école du numérique inclusive face à un collège jésuite
La directrice de projet d’Euroméditerranée énumère les futures vocations des îlots voisins : un périmètre dédié au tertiaire, des bâtiments anciens du côté de l’avenue Salengro rénovés pour accueillir « du logement classique ou spécialisé (Ehpad) ». Ou encore, la création d’une place du côté de la rue Joséphine.
Le projet le plus impressionnant sera sans doute la réalisation de l’immense campus porté par la Plateforme, centre de formation inclusif dédié aux métiers du numérique, pour un investissement total de 55 millions d’euros. Ce complexe éducatif flambant neuf de 25 000 m² doit accueillir 3 000 élèves, des résidences étudiantes, des infrastructures d’incubation de projets innovants, des équipements culturels, des espaces pour les entreprises…
La partie scolaire doit être livrée en 2022. Le reste est attendu par phases jusqu’en 2026. À la tête du projet, Cyril Zimmerman ambitionne d’en faire « la première école du numérique inclusive en France ». Elle pourrait contraster avec le projet pédagogique voisin : un collège privé porté par l’École de Provence, sous tutelle jésuite.