Nadia Hai, ministre déléguée à la Ville, est à Marseille pendant deux jours pour avancer dans la mise en œuvre du plan « Marseille en grand », avec un axe fort sur la rénovation urbaine. Focus sur le quartier Air Bel qui entre enfin dans sa phase opérationnelle après des années de léthargie.
La ministre déléguée à la Ville, Nadia Hai est pour deux jours à Marseille. Elle s’est rendue cette après-midi à Air Bel (11e) et la Busserine (14e). Deux des quartiers marseillais qui font l’objet d’une vaste opération de rénovation urbaine depuis de nombreuses années.
Construit à la fin des années 1970, Air Bel est un quartier de 25 hectares du 11e arrondissement. Il fait partie des 14 quartiers prioritaires du Nouveau Programme national de renouvellement urbain (NPNRU) lancé en 2014 pour une enveloppe globale de 300 millions d’euros, sans avancée à ce jour.
A Air-Bel cet après-midi, quartier @AnruOfficiel qui va entrer en phase opérationnelle.
Visite du centre de vaccination éphémère de l’association SEPT : l’aller-vers et la prévention auprès des habitants de nos #quartiers est nécessaire. Merci aux équipes pour leur engagement. pic.twitter.com/ACpCg2VKQ0
— Nadia HAI (@NadiaHAI78) January 13, 2022
Dans le cadre du plan « Marseille en grand » présenté par Emmanuel Macron, en septembre dernier, les crédits sont passés de 300 à 600 millions d’euros, donnant un coup d’accélérateur à la rénovation urbaine à Marseille.
Le projet d’Air Bel a été validé par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), laquelle mobilise 60 millions d’euros pour un projet estimé à 185 millions d’euros auxquels contribuent différents partenaires (État, Métropole, bailleurs sociaux, Ville de Marseille…)*.
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Un quartier qui concentre « les dysfonctionnements urbains les plus importants »
Air Bel, souvent qualifié de quartier « labyrinthe », se compose de quatre tours et de petits immeubles organisés en forme hexagonale et enserrés par des dénivelées, au Nord, et par la ligne SNCF Marseille-Toulon, au Sud.
Enclavé, avec un patrimoine de logement vieillissant, une population en difficulté, un taux de chômage dépassant 30 % et près de la moitié des familles vivant sous le seuil de pauvreté… le quartier présente « les dysfonctionnements urbains les plus importants » et un climat social tendu, accentué en raison de la crise sanitaire.
Trois bailleurs sociaux y logent 5 932 habitants sur un total de 1199 logements (dont 60% de T4 et plus) : Unicil (plus de 604 appartements dans deux tours et 23 bâtiments, soit 6 900 occupants) ; Logirem (306 logements dans une tour et 17 bâtiments) et enfin Erilia (289 logements dans une tour et 16 bâtiments).
Démolition de 209 logements, requalification des rues et excellence environnementale
Dans le cadre du projet, la démolition de 209 logements (sur 1 199 logements au total) est prévue et « vise des espaces stratégiques nécessaires à l’ouverture du quartier et à l’aménagement d’espace public », stipule la Métropole Aix-Marseille-Provence. Il s’agit pour elle de « l’un des projets les plus ambitieux », ciblant également l’excellence environnementale dans la réhabilitation des logements (920). La construction d’une vingtaine de logements sociaux neufs est envisagée sur le plateau au Nord du quartier.
Un important volet concerne la requalification de rues publiques en desserte du cœur du quartier. Dans cette optique, un certain nombre d’aménagements seront réalisés par la Métropole Aix-Marseille-Provence, pour faciliter l’accès et la circulation des usagers : cheminements piétons, grandes places publiques…
Réhabilitation des écoles, jardin partagé et micro-crèche
Les écoles seront réhabilitées et regroupées autour d’un parvis piéton, avec également la création d’un centre social. Opérations pilotées par la Ville de Marseille. Les marchés devraient être lancés en ce début d’année.
D’autre part, la création d’un jardin partagé au cœur de la cité Air Bel est aussi l’une des priorités de la majorité municipale. Aménagé derrière l’école Air Bel, une partie de ce nouveau lieu sera réservée aux élèves et une autre à la population pour du jardinage collectif.
Des chantiers éducatifs vont être lancés afin de co-construire les aménagements avec les habitants, dont les premiers travaux sont prévus début 2022. L’association baptisée « Les Mains vertes d’Air Bel » aura la charge de ses « Jardins tremplin d’Air Bel » lauréat de l’appel à projets « Les Quartiers Fertiles ». Ils marquent le point de départ d’un parc urbain de 4 hectares au cœur du quartier. Il valorisera la biodiversité existante avec l’objectif d’obtenir le label EcoJardin.
Une troisième microcrèche sociale verra le jour, dont l’implantation est portée par Erilia et Unicil.
À relire le projet « Jardins tremplin d’Air Bel »
Retour dans 10 jours pour lancer officiellement le chantier
« C’est un projet pour lequel la ministre m’a dit qu’elle reviendrait dans dix jours pour signer la convention, pour lancer la phase opérationnelle », nous confie Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence à l’issue de son déjeuner avec Nadia Hai [à lire ici].
La ministre s’est aussi rendue dans le quartier de la Busserine (14e). En bordure de la L2, un espace de deux hectares va être transformé en « plaine des sports et des loisirs ». Une partie du bâtiment J6, vidée de ses locataires, va être déconstruit pour créer une percée s’ouvrant directement sur ce nouvel espace.
Le projet à lire ici
Rencontre le maire de Marseille ce matin
Nadia Hai se rend à la première heure ce matin à la Castellane (16e), pour visiter le site concerné par le projet de renouvellement urbain de l’Anru et évaluer sur le terrain son impact. Ce projet sera examiné à l’occasion d’un comité d’engagement courant février, comme les dossiers concernant la Savine, la Bricarde, Kallisté et Solidarité, Frais-vallon et La Rose, avec des propositions en termes d’équipement et de logements. Objectif : décrocher des crédits supplémentaires.
Pour transformer Marseille et améliorer profondément tous les quartiers de notre ville, nous mobilisons tous les partenaires pour débloquer des fonds supplémentaires, rénover des logements mais aussi des écoles et des équipements sportifs. pic.twitter.com/EouMvKCtEd
— Benoît Payan (@BenoitPayan) January 13, 2022
C’est l’ambition du maire de Marseille qui a fait de la rénovation urbaine et du logement son cheval de bataille pour 2022. Il entend profiter de la visite du chef de l’État en février pour conclure « un nouvel engagement majeur avec l’État », pour poursuivre la mutation de la deuxième ville de France. Benoît Payan rencontrera d’ailleurs Nadia Hai à l’issue de sa visite à la Castellane.
*Les partenaires financeurs
60,4 M€ de concours financiers validés par l’ANRU (35,6 M€ de subventions et 24,8 M€ de prêts Action Logement)
2,4 M€ de subventions de la Métropole Aix-Marseille-Provence
500 000 € de subventions de la Caisse des dépôts et consignations
Les maîtres d’ouvrage
77 M€ d’investissement des bailleurs sociaux, les premiers investisseurs du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU).
30 M€ d’investissement de la Métropole Aix-Marseille-Provence
22 M€ d’investissement de la Ville de Marseille