Hier soir à 22h, une poignée de députés encore présents dans l’hémicycle ont voté favorablement l’amendement qui débloque une première enveloppe de 256 millions d’euros pour les transports marseillais sur le milliard annoncé par Emmanuel Macron dans son plan Marseille en grand. Une aide supplémentaire sous forme de prêt garanti devrait être votée dans quelques jours.
Les parlementaires ont donné leur feu vert. Dans le cadre de la loi de finances 2022, un amendement gouvernemental a été adopté par l’Assemblée nationale ce vendredi 5 novembre. Il porte sur le milliard d’euros annoncé par le Président de la République, début septembre à Marseille, pour soutenir les transports collectifs dans la métropole Aix-Marseille Provence.
Plus précisément, sur 256 millions d’euros de subvention de l’État. « Cette subvention sera portée par le budget de l’agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF) », peut-on lire dans l’amendement. C’est pour débloquer ces premiers crédits que les parlementaires ont voté favorablement.
Il y a quelques jours, avant même l’examen du texte, la présidente de la Métropole, Martine Vassal, confiante, soulignait le caractère « historique » de ce soutien de l’État. « Jamais le territoire n’a pu bénéficier d’une telle aide financière », déclarait-elle, se réjouissant de ce coup de pouce qui permettra « booster les transports en commun ».
Pour la Ville de Marseille, ces financements serviront « en priorité » à désenclaver le Nord de la ville, qui « souffre depuis trop longtemps du manque de transports en commun ».
Dans un communiqué de presse, le maire Benoît Payan, s’est félicité « de ce nouvel effort financier, qui contribuera enfin à recoudre notre ville. Marseille souhaite voir rapidement lancé le chantier du tramway de la Belle-de-Mai, estimé à 152 millions d’euros, qui devra se poursuivre au moins jusqu’au Merlan. Avec ce nouveau tramway, les habitants du Nord de la ville pourront se déplacer plus facilement au quotidien et être reliés au centre de Marseille par des transports au commun rapides et efficace ».
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De la « promesse tenue » à « l’urgence d’une élection »
C’est « une promesse tenue », pour Said Ahamada, député (LREM) des Bouches-du-Rhône. « C’est la première fois sous la Ve République qu’un président prend des engagements à cette hauteur. Merci pour cet effort, pour faire en sorte que les Marseillais soient respectés et traités de la même manière sur l’ensemble du territoire », a-t-il déclaré dans l’hémicycle.
L’engagement du président @EmmanuelMacron pour les transports à #Marseille est tenu ! Nous avons voté à l’unanimité l’amendement du gvt.
1 milliard seront consacrés à désenclaver les quartiers nord. J’ai tenu à remercier le gouvernement pour l’aide qu’il apporte à notre ville. pic.twitter.com/8eEvaQnjzX— Saïd Ahamada (@saidahamada) November 5, 2021
Ce soutien de l’État fait toutefois grincer des dents du côté de Clermont-Ferrand. « J’invite le président à venir quand il veut, et en train, mais je lui conseille d’avoir un moyen de transport de secours », a ironisé la députée Christine Pires-Beaune (PS), exprimant son « ras-le-bol. Ce n’est pas le fait de ce gouvernement, ça fait 30 ans que c’est comme ça. Je ne réclame pas le TGV, mais un train qui arrive à l’heure ». La parlementaire a néanmoins voté pour.
D’autres ont décidé de s’abstenir, à l’image de Julien Aubert, député (LR) du Vaucluse. Malgré son affection pour Marseille, cet amendement intervient « comme un cheveu sur la soupe par la volonté du Président de la République », poussé par « l’urgence d’une élection ». Urgence qui aurait donc pu être traitée, selon lui, « au début du quinquennat ». Pour Eric Coquerel (LFI) cet amendement « pose un vrai sujet de fond », a-t-il avancé, pointant le caractère « inédit dans la méthode ».
Vote le 8 novembre
L’amendement a été adopté par 38 voix sur 43 votants, et 5 abstentions. Pour rappel, Emmanuel Macron avait annoncé 1 milliard d’euros sous forme de 250 millions d’euros de subventions et 750 millions d’euros d’avances remboursables pour accélérer les projets de mobilité dans la métropole marseillaise. Les 750 millions supplémentaires seront votés dans le cadre de la mission « prêts et avances », le lundi 8 novembre.