La rocade du Jarret est bien connue des Marseillais, elle joue le rôle de boulevard périphérique pour contourner le centre ville sur un peu plus de 4 kilomètres. Son histoire, par contre, l’est peut-être un peu moins. À commencer par son surnom, qu’elle tient de la rivière qui coule toujours sous les mètres cubes de terre et de bitume qui l’ont recouverte.

Si l’axe reliant le Conseil départemental, à Saint-Just, au Parc du 26e Centenaire, du côté du Rouet, est communément appelé « Le Jarret » par les Marseillais, il est pourtant constitué de cinq grands boulevards : Maréchal Juin, Françoise Duparc, Sakakini, Jean Moulin et la première partie de Rabatau.

, L’histoire du Jarret, la rivière devenue le boulevard le plus fréquenté de Marseille, Made in Marseille
© Facebook Vieux Marseille
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Difficile d’imaginer qu’il y a 70 ans, le Jarret était seulement une rivière qui traversait les quartiers aujourd’hui envahis par les voitures. Leur physionomie était d’ailleurs bien différente lorsque le ruisseau était encore à ciel ouvert. Un paysage qui rappelle les abords du Canal de Marseille, qui, lui, passe toujours à découvert dans le nord de la ville.

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De ruisseau à axe routier

Malheureusement, dès les années 1950, le Jarret est passé de ruisseau à égout à ciel ouvert. Les habitants se rappellent d’odeurs nauséabondes près de la rivière, mais aussi de nombreux déchets sur ses bords. C’est pourquoi, en 1954, le maire de Marseille, Gaston Defferre, décide de couvrir le Jarret. Les travaux s’étaleront jusqu’en 1968, transformant complètement l’esthétique des quartiers traversés.

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Les travaux de recouvrement du Jarret ont commencé dès 1954 pour se finir en 1968. © Facebook Vieux Marseille
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Des travaux vus d’un bon œil au départ puisque le Jarret n’était plus tellement apprécié par les habitants et car, à cette époque, l’automobile se développe considérablement et l’axe permet de contourner le centre-ville. Mais au fil des décennies, la rocade fait l’objet de nombreuses contestations de la part des habitants en raison des nuisances qu’elle apporte : pollution, bruit, saturation du trafic. Il faut dire que l’axe n’a pas été conçu pour supporter autant de circulation, pouvant atteindre plus de 80 000 véhicules par jour sur sa section la plus chargée, au niveau de la Timone.

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Le Jarret après son recouvrement dans les années 1960 © Facebook Vieux Marseille
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Le Jarret aujourd’hui

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Un avenir plus radieux pour le Jarret ?

Un projet de réaménagement du Jarret est actuellement en chantier, et prévoit de donner plus de place aux modes doux (vélos et piétons), tout en maintenant un trafic fluide pour les voitures et les transports en commun. Les travaux s’achèveront fin 2021 et prévoient moins de voies de circulation, des pistes cyclables ou encore la plantation d’arbres.

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Vue depuis le boulevard Jean Moulin, à hauteur du Campus de la Timone / ©AMGraphisme pour Devillers & Associés, Tangram, Ingérop, 8´18” et Réussir l’espace public

Par Agathe Perrier

5 commentaires

  1. Oui c’est évident il faut une voie vélo sécurisée, vu la circulation saturée quotidiennement.
    Par ailleurs, j’ai découvert cet été au musée Paul Valéry à Sète un tableau du début du XXème qui représentait le Barrer. Superbe tableau école impressionniste.
    Vous devriez vous procurer la reproduction. Ça complètera bien votre dossier.

  2. Qui aurait cru que 80 ans plus tard fleurirait au bord de la rivière du Jarret de Magnifique fleurs Péripatéticienne de diverses origines, quels délices !!!!!

    1. J’ai habité pas loin des « bords du Jarret », quartier Sébastopol . Je me souviens des clochards sympas qui y vivaient ,de leurs abris de cartons et de toiles, c’étaient toujours les mêmes, quand on allait se promener à l’ombre des platanes , on leur disait bonjour, aucune agressivité, tout était calme et les familles se promenaient avec les enfants (je devais avoir 3ou 4ans et un petit vélo ) ;cette vie leur convenait et ils ne gênaient personne .
      Ces temps sont révolus ,hélas. ce qui nous gênait le plus ,c’étaient les moustiques que ce ruisseau attirait.
      Et le soir, l’été, c’était séance » Fly Tox » avec la pompe manuelle !

  3. Après le réaménagement, je trouve que le Jarret est devenu très dangereux. Des zigzags en à plus finir, des voitures et des scooters roulant à vive allure, sans parler des camions garés en double file… J’évite désormais de le prendre. Quelques radars seraient les bienvenus comme sur la L2 très dangereuse aussi. Finalement, heureusement que nos élus l’ont limitées à 70 km même si au début je n’étais pas d’accord. Si c’était 90 km c’étaient rouleraient à 110 voir 130.

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