La Ville de Marseille a officiellement obtenu le label des « 100 Villes neutres en carbone » par l’Union Européenne fin mars, après deux ans de démarches. Les premiers projets devraient enfin démarrer.

La Ville de Marseille a officiellement obtenu le label européen des « 100 Villes neutres en carbone » fin mars, après une visite des élus à Bruxelles. Une consécration pour Fabien Perez, conseiller municipal délégué aux financements européens, tout juste deux ans après la sélection de Marseille pour intégrer ce dispositif expérimental de l’Union Européenne d’aide à la transition écologique.

Avant de délivrer son label, la commission européenne a jugé « la crédibilité » et « l’état de maturité » des projets inscrits dans le contrat Ville climatique. Ce document rédigé à six mains entre la municipalité, la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Région Sud, avec l’aide de 250 acteurs privés, doit ainsi permettre d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.

« Nous avons été la première ville française à déposer ce contrat de Ville climatique. C’est une vraie récompense du travail fourni », se félicite Fabien Perez, le président du groupe Ecologiste et Pluriel-s au sein de la majorité. Marseille est également la 2e ville française, après Lyon, à obtenir ce label des villes neutres en carbone (voir ici la liste).

Ce cachet européen permet à la Ville de bénéficier, en premier lieu, d’une meilleure ingénierie financière. « Des consultants financiers vont travailler sur notre plan d’investissement », assure l’élu. En parallèle, l’obtention du label a déclenché « en quelques semaines » une aide d’1,3 million d’euros, fléchée sur plusieurs projets.

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Fabien Perez, président du groupe Ecologiste et Pluriel-s de Marseille.

Trois projets financés « en quelques semaines »

À commencer par le projet « pilote » doté de 600 000 euros. Il prévoit d’abord le recrutement de trois ambassadeurs pour « faire de la pédagogie sur l’écologie dans trois quartiers difficiles de la ville ». Il doit aussi apporter un soutien aux porteurs de projets, parmi les 250 acteurs, « en termes de besoin de ressources humaines » et là aussi « d’ingénierie financière », explique Fabien Perez.

Autre dossier financé pour 400 000 euros : le projet « Poséidon ». Ce dernier consiste à travailler sur des quartiers à énergie positive. C’est-à-dire travailler sur les énergies renouvelables et la récupération de chaleur pour chauffer les logements. Et inciter les habitants à la rénovation énergétique des bâtiments.

Le projet « Life Otter » est aussi dans les cartons. Chiffré à 80 000 euros, il doit améliorer les fonctionnalités de la plateforme loutre pour accompagner les propriétaires de logements dans la rénovation énergétique. Sur le même sujet, « Life Privafin » vise à mobiliser le financement des banques (205 000 euros) en complément du financement public pour la réhabilitation des logements privés.

Des financements pour déployer des énergies renouvelables sur les bâtiments publics (projet « Elena ») devraient arriver à la mi-juin. L’ambition est ensuite de déployer ces outils dans une future filiale de la société d’économie mixte (SEM) Energies, en cours de création.

Augmenter les financements de Bruxelles

L’Europe s’engage à financer une partie de ces projets. En revanche, la municipalité entend toujours « faire appel à d’autres partenaires comme l’Etat, la Région et les entreprises ». Dans un précédent article, l’élu évaluait ce besoin à 10 millions d’euros.

Fabien Perez assure que « le but est aussi d’aider le privé à obtenir des financements européens ». L’avocat regrette pour autant le manque d’effectifs au sein de la mission Europe de la municipalité. « Nous sommes deux quand à Nice ils sont 14… », poursuit-il.

Le président de la Région Sud, Renaud Muselier, a pourtant proposé à la Ville de mettre à disposition son bureau spécialiste des fonds européens. « On ne refuse aucune main tendue, soutient Fabien Perez, mais ça ne suffit pas. Il faut quand même doubler nos effectifs au sein de la Ville ».

En attendant les recrutements, la municipalité prépare un événement cet automne pour officialiser l’obtention du label européen avec les huit autres villes françaises lauréates. Un moyen de « créer des synergies et orienter le plan de programmation 2028-2035 ». D’ici là, il faudra conserver un dialogue permanant avec Bruxelles pour tenter d’augmenter les financements.

Les six priorités du Contrat Ville Climatique de Marseille :

  • Révolutionner les modes de déplacement à Marseille
  • Décarboner le parc immobilier en luttant contre la précarité énergétique et l’habitat indigne
  • Massifier la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables
  • Réduire, réemployer, trier et valoriser
  • Renforcer notre modèle méditerranéen de la ville végétale
  • Sensibiliser l’ensemble du territoire
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