Pour accélérer les projets liés au label européen “100 villes neutres en carbone en 2030”, dont Marseille est lauréate, la municipalité va lancer cette année un fonds de dotation. Objectif ? Collecter 10 millions d’euros localement.

En avril dernier, Marseille décrochait le label européen « 100 villes neutres en carbone en 2030 ». La Ville espère désormais être sélectionnée par la Commission européenne pour faire partie des « 30 villes neutres en carbone en 2030 », et ainsi bénéficier d’un accompagnement financier et technique privilégié.

La municipalité et l’ensemble des partenaires impliqués dans ce projet (Métropole, Région, acteurs économiques, associations…) planchent activement sur un plan d’actions climatique, à travers notamment l’élaboration d’un contrat ville climatique. Il consiste à identifier les acteurs de terrain en mesure d’agir sur la décarbonation, recenser l’ensemble des actions (20% d’actions publiques et 80% d’actions privées) et déterminer précisément quel est le programme qui sera présenté pour tendre vers une neutralité carbone en 2030.

Le contrat ville-climatique en cours de finalisation

Pour l’élaborer, une gouvernance a été mise en place avec la Métropole Aix-Marseille Provence (70% des compétences des actions, dont les transports) et la Région. « C’est déjà une petite révolution d’arriver à travailler avec chaque commission présidée par un élu des trois institutions, un agent technique administratif et un référent des organismes de l’État (Ademe, l’Alec…) qui œuvre en faveur de la transition », admet Fabien Perez, conseiller municipal délégué aux fonds européens, à la manœuvre sur ce dossier.

Le contrat ville climatique est en cours de finalisation et devrait être voté lors d’un conseil municipal au printemps (avril-mai). Cette feuille de route doit permettre à la Commission européenne de flécher les montants qu’elle entend allouer aux projets présentés, sans toutefois les financer dans leur intégralité.

Un fonds de dotation inspiré de capitale européenne de la culture

Pour indication, l’Europe estime à 10 000 euros par habitant l’investissement nécessaire pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 8 ans. Soit près de 9 milliards pour la cité phocéenne. « Les financements européens doivent contribuer à créer un effet de levier, estime Fabien Perez. C’est une façon aussi de nous inciter à voir comment on peut, à notre échelle, proposer des financements collectifs intelligents, en sachant que cela participera à la crédibilité de notre projet vis-à-vis de l’Europe et, par exemple, apporter un complément à hauteur de 50% sur un projet qu’on aura déjà réussi à financer ».

Pour « mener à bien de grands projets écologiques et sociaux pour faire de Marseille une ville capable d’affronter les grands enjeux du siècle », le maire de Marseille a annoncé, à l’occasion de ses vœux à la presse, la création d’un fonds de dotation pour financer le contrat ville climatique « et faire de Marseille une ville plus verte ».

Il sera alimenté par les partenaires, privés et publics. « On s’inspire de ce qui a été mis en place à l’occasion de Marseille, capitale européenne de la culture en 2013, avec le fonds de dotation arts et patrimoine qui avait collecté plus de 15 millions d’euros », explique Fabien Perez.

Créer une synergie entre tous les acteurs pour un enjeu commun

Objectif ici ? Collecter 10 millions d’euros localement. « Mais on espère aller bien au-delà. C’est bien de fixer des objectifs pour les dépasser, ambitionne l’élu. L’idée est de permettre au monde économique d’être partie prenante de cette structure de financement et de gagner en visibilité sur les actions qu’ils s’approprient en tant que financeurs, créer une synergie entre les projets. CMA CGM, Véolia, La Poste… comme d’autres acteurs sont mobilisés sur les 100 villes neutres en carbone, et leurs projets ont vocation à s’articuler avec d’autres. C’est une manière de fédérer autour d’un enjeu ». Parmi les potentiels financeurs figurent également la Banque des territoires, la BPI, la Banque européenne…

Si la gouvernance est appelée à être « démocratique et collégiale », le fonds de dotation devrait être piloté par le monde économique. Le montage juridique est en cours avec la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence. « Nous aimerions également impliquer le monde scientifique qui a son mot à dire sur la pertinence des projets en matière de décarbonation des actions », poursuit Fabien Perez.

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