Pour lutter contre la disparition des terres et activités agricoles, Fermes En ViE propose une épargne citoyenne qui finance l’achat de domaines à l’abandon et l’installation d’agriculteurs.
À l’heure du retour souhaité à la souveraineté alimentaire, la préservation des terres agricoles est un sujet de plus en plus présent. D’un côté, l’expansion des villes et villages, du logement, des industries, rogne sur les surface cultivables. De l’autre, le difficile travail de la terre peine à attirer les nouvelles générations d’agriculteurs.
Un problème, alors que le monde agricole vieillit : « 50% des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 2030, estime Fermes En ViE (FEVE). Sans repreneurs, 220 000 fermes pourraient disparaître ». C’est pourquoi, depuis 2021, cette foncière achète des parcelles cultivables, des fermes, pour accompagner des projets agroécologiques à s’y installer. Elle les loue à prix abordables avec une option d’achat une fois le projet lancé.
Loin d’une logique d’investissement classique, cette foncière est principalement financée par des particuliers, des citoyens, soucieux d’épargner leur argent dans des projets d’alimentation locale et durable. À ce jour, en France, FEVE annonce avoir mobilisé près de 40 millions d’euros auprès de 2 782 citoyens.
40 fermes sauvées en France
Dans les faits, ces fonds ont permis « de sauver 40 fermes agroécologiques, aujourd’hui exploitées par 70 agriculteurs et agricultrices », explique la foncière. Soit 2 533 hectares de terres cultivables répartis dans 8 régions et 23 départements.
Ainsi, en moyenne, chaque investisseur contribuerait à valoriser l’équivalent de « 7 000 m² de terres, permettant de nourrir chaque année près de 6 Français en alimentation végétale ». Pour illustrer l’impact direct de ce système, la structure estime que « 19 504 Français peuvent manger bio et durable tous les ans grâce à FEVE ».
1,6 million d’euros investis dans la région
Ce système d’épargne engagée en faveur de l’agriculture a particulièrement séduit les citoyens d’Île-de-France, qui représente 35% des investissements. C’est moins de 6% pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui se classe 7e au niveau national.
Mais les 135 citoyens-épargnants de la région semblent s’être montrés généreux avec 11 800 euros déposés en moyenne. Pour un total qui atteint 1,6 million d’euros investis dans FEVE sur le territoire.
La foncière annonce avoir sauvegardé 162 hectares de terres agricoles en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Parmi les projets qui ont repris vie, le domaine de la Modeste, une exploitation de 45 hectares située à Artigues dans le Haut-Var (83). Un tiers-lieu qui comporte un élevage de porcs noirs de Provence, en plein air, mené en agroforesterie et agriculture biologique.
