En l’espace d’une matinée, la salle du restaurant Le République, sur la place Sadi-Carnot, s’est transformée en atelier culinaire. Dans le cadre de la Semaine du Goût, une classe de l’école Hozier y a découvert de nouvelles saveurs.
Organisée du 13 au 19 octobre, la Semaine du Goût met en relation chefs, producteurs, enseignants et enfants pour promouvoir la découverte du goût et une alimentation plus équilibrée.
À Marseille, la Ville participe à l’événement depuis six ans, à travers des actions pédagogiques et des ateliers culinaires dans des lieux partenaires comme Le République.
Des apprentis cuisiniers curieux et concentrés
Sur les tables, les ingrédients sont déjà disposés : flocons d’avoine, graines, chocolat, beurre de cacahuète et ustensiles de cuisine. Les enfants se divisent en deux groupes : pendant que les uns écoutent les conseils du chef Vincent Lepaumier, les autres échangent avec Pierre Huguet, adjoint au maire en charge de l’éducation.
Sous l’œil bienveillant des accompagnatrices et de leur enseignante, les élèves façonnent ensuite des energy balls, petites bouchées énergétiques faciles à refaire à la maison. « J’ai l’habitude de faire des gâteaux avec ma grand-mère, mais pas ça !, sourit Wissel, 10 ans. On va pouvoir refaire la recette à la maison ».

L’éducation au goût, un enjeu citoyen
Pour Pierre Huguet, cette opération va bien au-delà de la simple activité culinaire. « Les enfants vont bénéficier d’ateliers pour les éduquer au goût. C’est une manière de redécouvrir le patrimoine culinaire de Marseille et d’apprendre à mieux manger », explique-t-il.
Parallèlement, « des producteurs viennent dans les classes présenter leur travail. C’est une façon d’apprendre aux enfants d’où viennent les aliments », ajoute l’élu, soulignant la dimension éducative de la démarche.
Une philosophie que la Ville distille aussi dans les cantines scolaires : 50% des produits y sont aujourd’hui bio, et l’objectif est d’atteindre 60% à terme.
L’alimentation, un apprentissage à part entière
Mme Rovere, enseignante, insiste sur l’importance de l’éducation alimentaire, particulièrement auprès de ses élèves. « Beaucoup consomment des produits transformés pour des raisons économiques », explique-t-elle. « Les sensibiliser à d’autres goûts, c’est important pour les futurs adultes qu’ils deviendront ».
Durant la semaine, elle et ses collègues multiplieront les initiatives : « On organise des petits déjeuners du monde, on va chez le primeur acheter des fruits pour faire une salade ensemble », détaille-t-elle.
Un moment de partage avant tout
En cuisine, Vincent Lepaumier veille à ce que chacun participe. « Certains me demandent : “Est-ce que je pourrai venir travailler ici quand je serai grand ?” », explique-t-il en souriant. Entre temps, la nouvelle est tombée, Le République fermera bientôt ses portes.
Mais qu’importe aujourd’hui, pour le chef, ces moments sont précieux : « Faire découvrir une autre manière de cuisiner, c’est une façon d’élargir leurs horizons. Ça change de leur quotidien, c’est une sortie ludique qui les marque ».
À travers ces moments d’échange entre professionnels et enfants, la Ville espère transmettre une culture alimentaire faite de curiosité, de partage et de convivialité. Ce matin, entre éclats de rire et effluves de chocolat, les élèves de CM2 ont goûté à bien plus qu’une recette : un autre rapport à l’alimentation, plus conscient, plus collectif, et surtout, plus joyeux.