Dans le quartier d’Endoume, la galerie Faces attire autant pour son café de spécialité que pour ses photos colorées. Chaleureux et apaisant, ce nouveau lieu culturel veut faire goûter la culture aux Marseillais.
« Faces est né d’un manque. Pas d’un concept, juste d’un vide », affirment Guillaume Berthault et David Aït-Ali. Les deux entrepreneurs marseillais, l’un dans la Tech et l’autre dans la publicité, ont passé leur enfance dans ce quartier familial et proche de la mer où « personne ne parlait d’art. Pas par mépris, mais par absence ».
Alors les deux compères ont racheté un local longtemps abandonné au 232 rue d’Endoume pour créer une galerie photo. Le plafond en briques relie les fondations en métal qui donnent un style d’ancienne usine rénovée.
Deux grands murs se font face avec, d’un côté, l’exposition d’un artiste en « solo show » affiché deux à trois mois. Et de l’autre, une diversité de photographes en patchwork : Leatizia Le Fur, Billie Thomassin ou Aurélien Ciller.
Cet artiste expose une série de photographies sur les PMU, et il reviendra dès la fin de l’année avec une autre exposition consacrée aux restaurants routiers. « Il aime immortaliser tous ces lieux menacés de disparition qui racontent la France », explique Zoé Billon, responsable du lieu.
Café, DJ set, yoga… pour attirer du monde
La galeriste sélectionne, fait le lien avec les artistes, et accueille les visiteurs venus découvrir les photographies ou juste pour boire un café sur la grande table traversante. Expresso, café latte, matcha, chaud ou glacé, petites sucreries à déguster. Certains s’installent même pour travailler. « On a ouvert un café pour fédérer et briser cette image de la galerie mur blanc qui fait peur », assure Zoé.
Lors de l’ouverture début 2024, les clients étaient plutôt des retraités du quartier, anciens taxis comme le « café des taxis » du coin a fermé. Puis, les événements type breakfast mix le dimanche, Dj set, vernissages, séances de yoga sur le rooftop, ont diversifié la clientèle.
Au fond de la galerie, un espace est consacré aux tirages limités de certains photographes en vogue ou émergents. On retrouve Juliette Airs, Franck Menegaux, Rodrigo, Théo Giacometti. Chaque photo est vendue au prix de 45 euros « pour permettre à n’importe qui de s’offrir une œuvre d’art ».
Le Marseille de Théo Giacometti et Rodrigo
À partir de la rentrée, Théo Giacometti, le photographe de presse, et Rodrigo, l’ami des rappeurs et de l’OM, se partageront un mur de Faces pour raconter leur vision de Marseille.
Et les ambitions ne manquent pas en 2026. Zoé assure vouloir « pousser les murs, découvrir des photographes plus internationaux, et travailler avec une agence à Athènes ». Tout en continuant de faire venir des Marseillais d’autres quartiers.
Il y a quelques jours, l’association 13 Solidaires a investi le lieu pour donner un cours de dessin à une dizaine d’enfants des quartiers nord. La galerie espère d’ailleurs bientôt intégrer le dispositif destination Mucem, un bus qui emmène les habitants au musée.