Environ 1500 policiers sont mobilisés à Marseille aujourd’hui. Une opération exceptionnelle de pilonnage des points de deal et de commerces soupçonnés de blanchiment lié au narcotrafic.
On parlait de « place nette » en 2023, puis de « place nette XXL » en 2024, lorsque 750 effectifs de police à Marseille avaient procédé à des descentes d’ampleur sur des points de deal et des sites liés au narcotrafic. Rebelotte avec « une opération d’ampleur », ce mardi 9 décembre, comme la qualifie le nouveau préfet Jacques Witkowski.
Cette fois, c’est « 1500 » personnels de police nationale, judiciaire, administrative et des forces mobiles, qui interviennent à Marseille depuis 14h et jusqu’à « cette nuit », précise le préfet. En particulier dans les quartiers Nord et le 3e arrondissement, qui a fait parler de lui dernièrement en termes d’insécurité liée au narcotrafic.
Une opération de « pilonnage » qui a ciblé « 15 points de deal », mais aussi des commerces soupçonnés de blanchiment. 30 minutes environ après le début de l’opération, la police avait procédé à plus de 20 interpellations, des saisies de stups et la fermeture d’un commerce.
Jacques Witkowski, nommé récemment par le gouvernement à Marseille pour sa réputation de fermeté, entend « faire régner l’insécurité aussi auprès des narcotrafiquants […] On ne veut pas les laisser tenir le terrain ». De quoi justifier cette opération « de visibilité, de reprise de la voie publique ».
Opération communication ou travail de fond ?
À une semaine de la visite d’Emmanuel Macron, et après que le narcotrafic a frappé à plusieurs reprises ces dernières semaines, avec la mort de Mehdi Kessaci, du jeune Abderrahim, puis la fermeture du site d’Orange à Saint-Mauront, l’opération spectaculaire a-t-elle une visée de communication ?
Surtout, les dealers reprendront-ils le terrain après cette mobilisation exceptionnelle ? Le préfet défend un travail « de longue haleine », avec « tous les jours 250 à 300 personnels pour des opérations de pilonnage ». « Nous continuerons tous les jours, avec des moments d’accélération », comme ce mardi.
Le préfet rappelle que tout cela s’inscrit dans un travail « de fond, avec aussi le plan Marseille en grand, qui concerne l’éducation, le logement, la santé et les transports… En parallèle, nous souhaitons reprendre le contrôle de la voie publique ».
50% de points de deal en moins à Marseille depuis 2021
La préfecture met en avant des chiffres pour illustrer les résultats de la lutte contre le trafic de stupéfiants à Marseille et dans sa région ces dernières années. Selon elle, « le nombre de points [de deal] depuis 2021 est passé de 161 à 89 à Marseille ». Avec notamment 2 000 mises en examen pour trafic, 800 détentions provisoires, et une augmentation de 146% des saisies de cocaïne.
La Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) a saisi en 2025 « plus 26 millions d’euros d’avoirs criminels ». Concernant les « narcomicides », leur nombre est passé de « 49 en 2023, 24 en 2024 à 17 en 2025 », sur le département.
