La première antenne de la Cinémathèque française ouvrira en janvier 2027 à Marseille sur le campus de la Plateforme. Projections, expositions, ateliers… découvrez le projet.
En pleine métamorphose, le quartier des Crottes s’apprête à accueillir l’extension du tramway, la future place de la Liberté et le campus de La Plateforme au 52 chemin de la Madrague-Ville (15e). Difficile d’imaginer, au milieu du chantier, que se croiseront ici les habitants, les étudiants, et les visiteurs de la première antenne de la Cinémathèque française début 2027.
Son président, le réalisateur Costa-Gavras, en visite le 8 octobre, reconnaît à peine le quartier d’enfance de son ami Yves Montand. Il y a 50 ans quand l’acteur lui avait fait visiter : « c’était pratiquement abandonné », se rappelle le cinéaste de 92 ans.
Ce dernier, avec Robert Guédiguian, est à l’origine du projet, soufflé à l’ancienne conseillère culture de l’Élysée, Rima Abdul Malak, début 2021. Alors, quelques mois plus tard, quand Emmanuel Macron annonce le projet dans le volet cinéma du plan Marseille en Grand, ils étaient « stupéfaits ».
600 projections par an
Le Centre national du cinéma (CNC) a ensuite coordonné le volet cinéma, notamment pour négocier avec les collectivités locales un co-financement de l’opération avec la Ville, la Métropole et le Département pour atteindre 10,7 millions d’euros d’investissement et un million d’euros de fonctionnement pour cette antenne de la Cinémathèque.
Après l’abandon de la cité régionale du cinéma au Dock des Suds, il fallait, en parallèle, retrouver un lieu adéquat pour projeter, exposer et animer des ateliers d’éducation à l’image. Le patron de la Tech, Cyril Zimmermann a ainsi proposé d’accueillir la Cinémathèque dans 1 500 m2 de son futur campus géant de La Plateforme.
Le projet comprend une salle de projection de 128 places qui diffusera 8 films par semaine. « Il y a déjà beaucoup de cinémas à Marseille. Mais il fallait une place pour les films de patrimoine, assure le directeur général de la Cinémathèque française, Frédéric Bonnaud. On en rêvait depuis longtemps ».
Première exposition au printemps 2027
Dans 400 m2 d’un autre bâtiment, la cinémathèque présentera une exposition chaque année. La première sera dédiée à la représentation de Marseille dans le cinéma au printemps 2027. « Le corpus est nombreux et large », s’enthousiasme Frédéric Bonnaud.
La dernière pièce du puzzle, chère à la Cinémathèque, est l’éducation aux images. Les enfants, de la maternelle au lycée, pourront ainsi expérimenter le montage d’un film et d’un tournage. Une salle des machines, un fond vert et des caméras seront mis à leur disposition.
Sa directrice adjointe, Peggy Hannon, réaffirme qu’une programmation « spécifique » sera développée à Marseille pour mettre en valeur son patrimoine aux habitants, comme Le rendez-vous des quais de Paul Carpita dans les années 50.
Ne pas dupliquer la recette parisienne
L’équipe de la Cinémathèque s’appuiera ainsi sur l’expérience de Paris depuis 1936. Mais sans pour autant dupliquer la recette à Marseille. « Nous allons travailler ensemble avec une gouvernance partagée », affirme Jean-Marc Coppola (PC), adjoint à la Culture de Marseille. La Ville, premier soutien financier du projet, insiste ainsi sur le partage des décisions.
Cinq personnes, dont le directeur général, devraient être recrutées l’année prochaine. Des profils de tous les horizons seront recherchés mais « la connaissance de Marseille sera un plus », glisse Peggy Hannon.