Malgré le récent incendie ravageur entre les Pennes-Mirabeau et Marseille, les feux de forêts ont été divisés par cinq entre 2018 et 2025 sur le territoire. La Région Sud l’explique par un plan « guerre du feu » qui a coordonné l’action régionale et de l’État pour mieux agir.

En juillet dernier, l’incendie parti des Pennes-Mirabeau jusqu’à l’Estaque a marqué les esprits. Pire encore, celui de Bormes-les-Mimosas, huit ans auparavant, avait raflé 1 600 hectares et fait évacuer 12 000 habitants.

Pour « ne plus jamais vivre ça », rappelle François de Canson, vice-président de la Région Sud chargé de la prévention des risques, la collectivité a acté en 2018 un plan « guerre du feu » de près de 40 millions d’euros pour coordonner l’action de l’État et de la Région en menant de front la prévention, l’action et la reconstruction.

Ces actions présentent des résultats « positifs » selon la collectivité. Le nombre d’hectares brûlés a été divisé par cinq entre 2017 et 2025, en passant de 8 474 hectares à 1 426 hectares. Et ce malgré le fait que la sécheresse augmente face au réchauffement climatique et aurait coûté deux milliards d’euros de perte cette année dans la région, dont la moitié dans les Bouches-du-Rhône, selon une étude relayée par La Marseillaise.

Le Service départemental des services et des secours (SDIS) des Bouches-du-Rhône est parmi les plus importants de France avec 1250 sapeurs-pompiers professionnels, 4 700 sapeurs-pompiers volontaires, 1 528 véhicules et 62 centres d’incendie et de secours. Marseille est une particularité car son bataillon des marins-pompiers est la plus grande unité de la Marine nationale avec plus de 2 500 militaires et civils au total qui dépend de la Ville de Marseille.

feux, Depuis 2018, les feux de forêt ont été divisés par cinq dans la région, Made in Marseille
Un marin-pompier de Marseille qui lutte contre les flammes. © Ville de Marseille

90% des incendies causés par l’action humaine

Concernant la prévention, le plan a déployé une garde forestière de 250 jeunes pour sillonner les parc régionaux et forêts afin de repérer le départ de potentiels feux. Mais aussi faire de la pédagogie auprès des promeneurs, notamment du danger des mégots.

« 10% des incendies sont dus à la foudre alors que 90% sont dus aux actions humaines », rappelle François de Canson. La Région accompagne également 79 communes pour le débroussaillement, obligation légale pour les maires, afin de limiter la propagation des incendies.

Si la prévention est un levier important pour réduire les incendies, les moyens rapides et efficaces pour combattre les flammes restent le nerf de la guerre. Le pélicandrome de Hyères, réhabilité en juillet dernier pour 5 millions d’euros, permet aujourd’hui de ravitailler simultanément deux avions de la sécurité civile (Dash) en moins de 10 minutes.

Le successeur de Canadair en développement dans la région ?

La Région Sud essaie aussi de regarder vers l’avenir pour mieux lutter contre les feux. David Pincet, fondateur de la start-up Hynaero, implante son bureau d’étude et sa future usine à Istres pour mettre au point un nouvel avion qui pourrait succéder au Canadair, dont le Canada détient le monopole de fabrication.

Cet avion est capable de charger 10 tonnes d’eau, contre 6 tonnes pour le Canadair. Mais aussi « d’aller 40% plus vite », vante David Pincet. Son efficacité et sa sécurité devraient être augmentées grâce à de l’IA embarquée.

Il serait surtout « un atout pour la souveraineté européenne », explique l’ingénieur. Les industriels de l’aéronautique semblent l’avoir bien compris, puisque Airbus Helicopters, Thales et Safran ont déjà signé un partenariat avec Hynaero.

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