Ce 20 juin, le conseil municipal de Marseille va voter un accord entre les différentes collectivités pour financer deux projets du volet cinéma de Marseille en Grand : l’école la CinéFabrique et une antenne marseillaise de la Cinémathèque française.
L’ancienne ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, avait annoncé en janvier 2023 un protocole d’accord de 22,5 millions d’euros entre l’État et les collectivités afin de développer la filière cinéma dans le cadre du plan Marseille en Grand.
Quatre projets étaient ainsi priorisés : l’installation de l’école publique du cinéma la CinéFabrique, une antenne de la Cinémathèque française à Marseille, une plateforme logistique pour les tournages et confectionner des décors, et la rénovation du pôle média de la Belle de Mai.
Les premières réalisations concrètes concernaient l’installation temporaire de la CinéFabrique dans une partie du pôle de la Belle de Mai, rénovée pour un million d’euros par l’État. Puis, la création de la plateforme Cinémabase en octobre 2023.
Il fallait donc pérenniser l’installation de la CinéFabrique et développer l’antenne de la Cinémathèque française. La Région Sud avait un temps proposé de les regrouper dans une grande cité régionale méditerranéenne du cinéma au Dock des Suds, avant de faire machine arrière.

Un nouveau bâtiment pour la CinéFabrique à la Friche
Le Centre national du cinéma (CNC), coordonnateur du volet cinéma pour l’État, s’est donc empressé de trouver des solutions. Il a commandé une étude de faisabilité pour installer la CinéFabrique à la Friche la Belle de Mai (3e) dont les conclusions valident « une construction neuve d’au moins 2 620 m2 » ainsi que « la réhabilitation de deux bâtiments dits ‘Les verrières’ de 550 m2 situés en face ».
Le nouveau bâtiment pourrait voir le jour en mars 2029, comme le précise l’annexe du rapport du conseil municipal de Marseille du 20 juin. Ce dernier devrait acter un espace cantine, un cinéma de 200 places, deux plateaux de tournages, une salle de 100 places, des magasins logistiques, des salles de postproduction, des décors, des espaces de stockage et de réunions collectives, et des bureaux d’administration.
Les élèves de 3e année seront quant à eux installés à quelques mètres, dans l’enceinte d’un bâtiment rénové de la Caserne du Muy, comme nous l’annoncions dans un précédent article. Au total, la CinéFabrique de Marseille s’étendra donc sur 6 000 m2, une surface proche de celle de Lyon.
1 600 m2 de Cinémathèque à la Plateforme
Pour sa part, l’antenne de la Cinémathèque prendra ses quartiers sur 1 600 m2 au sein du futur campus de l’école du numérique de la Plateforme (15e) fin 2026 . Elle aura notamment pour mission de projeter des films, organiser des ciné-concerts, des activités éducatives, ou des tables rondes.
Selon le rapport, le bail entre la Cinémathèque et la plateforme durera 12 ans. Le bailleur s’engage à mettre à disposition une salle de cinéma de 124 places, un espace d’exposition de 500 m2, des espaces d’action éducative de 360 m2 et des bureaux.
Le CNC affirme avoir choisi ce campus car la Plateforme développait déjà un axe fort dédié au grand écran avec deux salles de cinéma arts et essais en partenariat avec le responsable du cinéma L’Alhambra (16e). La Plateforme propose aussi une formation aux métiers de l’image numérique grâce à l’appel à projets La Grande Fabrique de l’image du CNC et de France 2030.
22,2 millions d’investissements pour le cinéma
Restait donc à stabiliser les financements des différentes collectivités. Après des mois de discussions, la Région Sud, la Métropole Aix-Marseille-Provence, le Département des Bouches-du-Rhône, et la Ville de Marseille se sont accordées sur leurs participations en investissement et en fonctionnement.
Le projet d’investissement de la CinéFabrique représente 11,5 millions d’euros. L’État prendra la plus grosse part du gâteau avec 4,75 millions d’euros, la Région Sud et la Ville de Marseille financeront chacune à parts égales 2,5 millions d’euros, et la Métropole 1,75 million d’euros.
D’autre part, le projet d’investissement de la Cinémathèque représente 10,7 millions d’euros. Cette fois encore, l’État finance la moitié des dépenses avec 5,75 millions d’euros. La Ville de Marseille s’engage à investir 3,2 millions d’euros, et la Métropole 1,75 million d’euros.
Un accord sur le fonctionnement des deux projets
Concernant les frais de fonctionnement, la Cinémathèque française obtient 650 000 euros annuels de l’État, suivi de 250 000 euros de la Ville de Marseille, et de 50 000 euros du Département et de la Métropole.
Compétente en matière de formation, la Région Sud a quant à elle choisi de soutenir la CinéFabrique en fonctionnement, pour 500 000 euros par an : la plus grosse dépense après l’État (2,5 millions). La Ville versera 100 000 euros, le Département et la Métropole 50 000 euros chacun.
Dans une lettre adressée au maire, ajoutée en annexe du rapport, le préfet Georges-François Leclerc a salué l’engagement de la Ville « supérieur à celui sollicité ». Le haut fonctionnaire rappelle également que l’État a engagé un financement supplémentaire, en ajoutant plus d’un million d’euros par rapport à la somme initialement prévue.