Les bouches à feu du château d’If, fragilisées par le mistral et les embruns, font l’objet d’une restauration inédite depuis leur construction il y a près de cinq siècles. Ce chantier d’envergure, mené par les tailleurs de pierre de l’entreprise Vivian & Cie, doit être achevé en décembre.
Un chantier hors du commun va bientôt toucher à sa fin au château d’If. Depuis février dernier, la façade Est de la forteresse, la plus exposée au vent et aux embruns, fait peau neuve. Et ce « très certainement pour la première fois depuis cinq siècles », soit son édification en 1531 sur les ordres du roi François Iᵉʳ, explique Olivier Maillet, chef de chantier chez Vivian & Cie, spécialiste de la restauration des monuments historiques.
Sous sa direction, Antoine Benharous et Pauline Labarthe restaurent patiemment six bouches à feu, les ouvertures à canons du château, pierre après pierre. Le mistral, le sel et le temps ont fini par ronger la roche de Couronne, devenue trop tendre pour résister.
27 tonnes de pierre héliportées sur le chantier
12 m3 de pierre, soit 27 tonnes, ont été taillés en blocs sur mesure dans l’atelier de Vivian & Cie, puis héliportés jusqu’à l’île pour remplacer celle d’origine. « On retire une pierre ancienne, on la remplace, puis on injecte un mortier liquide pour combler les cavités et renforcer la structure, détaille Olivier Maillet. Après ça, on a un délai de séchage de deux jours avant de basculer sur la suivante, puis la suivante… ».
Depuis le début des travaux, l’équipe d’artisans vit sur place du lundi au vendredi. « On a nos propres chambres, on mange ensemble, on rentre en bateau le vendredi. C’est un format atypique, raconte Pauline Labarthe, apprentie tailleuse de pierre. Pour un premier chantier, c’est génial. Le cadre est incroyable et c’est un bâtiment emblématique de Marseille ».
Fin des travaux prévue le 19 décembre
« Dans le monde entier, on connaît le château d’If à travers l’histoire du Comte de Monte-Cristo. Donc, le restaurer, c’est aussi pérenniser l’ouvrage. On va lui donner peut-être 200 à 500 ans d’existence supplémentaires, ce qui permettra de continuer à profiter du lieu en toute sécurité », confie Olivier Maillet.
La restauration des bouches à feu doit s’achever d’ici mi-novembre avant de laisser place au chantier suivant, celui de la chapelle du château, qui doit prendre fin le 19 décembre. Malgré les échafaudages, le monument est resté ouvert aux visiteurs. L’an dernier, le site a reçu plus de 116 000 visiteurs.
				
