Depuis 2007, l’association Marseille Autrement propose des balades culturelles et insolites pour explorer la cité phocéenne d’un autre œil. Plus d’une centaine de sorties pédagogiques sont proposées par une quinzaine d’animateurs passionnés.

« Nous sommes un collectif de gens amoureux de Marseille qui veulent la faire découvrir », résume Marianne Ruelle, présidente et fondatrice de l’association Marseille Autrement. Arrivée de Paris il y a plus de vingt ans, elle a lancé cette aventure avec l’idée de proposer des balades culturelles et historiques, accessibles à tous. « Le seul critère pour s’inscrire est de vouloir mieux connaître la ville », insiste-t-elle.

Aujourd’hui, l’association rassemble près de 1 800 adhérents et une quinzaine d’animateurs bénévoles. Ensemble, ils organisent une centaine de parcours et plus de mille sorties par an, des quartiers les plus emblématiques aux recoins les plus méconnus, toujours avec la volonté de poser un regard neuf sur la ville.

Le Panier, pas vraiment un quartier

Chaque animateur a sa manière de faire vivre Marseille. Yvon Tapias, lui, mène notamment la balade « Zigzags dans le Panier », un parcours de 5 kilomètres de l’Hôtel de Ville à la place des Moulins, en passant par l’Hôtel de Cabre, la Maison Diamantée ou encore des ruelles discrètes.

Mais il aime d’abord casser les idées reçues : « Les gens disent : le Panier, c’est le plus vieux quartier de Marseille. C’est faux ! Le Panier n’existe pas dans la liste officielle des 111 quartiers de la ville. C’est un lieu-dit qui se situe sur trois quartiers, ceux de la Joliette, des Grands Carmes et d’Hôtel de Ville. Il tient son nom depuis 1683, d’une ancienne auberge, Le Logis du Panier ».

Il rappelle aussi l’histoire tragique de février 1943, quand une grande partie du secteur est dynamitée lors d’une opération militaire menée par Vichy et l’armée allemande. « Cinq bâtiments ont été préservés parce qu’ils étaient classés depuis 1941 : l’Hôtel de Ville, l’Hôtel de Cabre, la Maison de l’Échevin de Cabre, le pavillon Daviel, l’ancien palais de justice, et les consignes sanitaires de 1719, à l’entrée du port », détaille-t-il.

Anecdotes et patrimoine caché

À chaque arrêt, les histoires s’enchaînent : le balcon de l’ancien palais de justice d’où l’on lisait les sentences avant la guillotine, la prison des dames du XIIᵉ siècle rue du Refuge, ou encore la place des Moulins où se dressaient quinze moulins à vent au XVIIᵉ siècle, sous laquelle se cache encore une immense citerne souterraine. Plus confidentiel encore, le passage des Folies Bergère et son ancien cabaret oublié. Et Yvon n’hésite pas à agrémenter la visite de ses anecdotes personnelles.

« J’adore conter ma ville, confie Yvon, qui vit sur l’archipel du Frioul. Je suis un amoureux fou de Marseille ». Une passion qui séduit les participants, dont une grande majorité sont des Marseillais venus redécouvrir leur propre patrimoine. « C’est très documenté, raconte Jacqueline, venue pour la première fois à l’occasion d’une visite gratuite. Et à la fin, on n’a qu’une envie : en refaire une autre ! ».

Pour rejoindre Marseille Autrement, il faut s’acquitter d’une cotisation annuelle à partir de 20 euros. Les curieux peuvent tester une première sortie avant d’adhérer. Et comme une découverte se savoure mieux en bonne compagnie, la plupart des sorties s’achèvent autour d’un verre ou d’un repas partagé.

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