À Auriol, Mathieu Guibert a changé de vie pour élever des poules pondeuses en agriculture biologique. Une reconversion guidée par l’envie de produire localement, dans le respect des animaux, de la terre et des humains.
Installé depuis 2022 dans la campagne d’Auriol, Mathieu Guibert élève 180 poules pondeuses en agriculture biologique. Un retour à la terre mûrement réfléchi pour cet ancien menuisier et éducateur spécialisé, aujourd’hui engagé dans une agriculture respectueuse du vivant, du goût et du lien local.
À 35 ans, Mathieu Guibert a pris un virage radical. Après une dizaine d’années passées entre le travail du bois et l’accompagnement social, il décide de « redonner du sens » à sa vie professionnelle. Son choix se porte alors sur l’élevage de poules pondeuses et le maraîchage, deux activités complémentaires qu’il mène aujourd’hui sur un terrain qu’il loue à la sortie d’Auriol, dans le cadre d’un bail rural.
Chaque matin, il récolte à la main les œufs de ses 180 poules rousses de race Shiver, connues pour leur bon caractère docile et leur régularité. Non calibrés et vendus en circuit court, ces œufs sont distribués dans plusieurs points de vente du territoire, notamment des épiceries bio et des marchés paysans. « Ce qui fait toute la différence, c’est la fraîcheur : un œuf pondu il y a deux jours est bien plus riche en nutriments qu’un œuf de supermarché qui a déjà dix jours », résume-t-il.
Un élevage extensif et bio
Ses poules disposent de 450 m² de parcours extérieur, ombragé et enrichi de perchoirs, et vivent dans un petit bâtiment mobile, dans le respect du cahier des charges bio. Aucun antibiotique, une alimentation au grain 100 % bio, beaucoup d’attention portée au bien-être animal : Mathieu assume une production modeste, loin des logiques industrielles.
En parallèle, il cultive des légumes saisonniers sur une petite surface maraîchère en agriculture biologique, qu’il aimerait développer progressivement. Il se forme en continu, échange avec d’autres jeunes agriculteurs du coin, et a bénéficié d’un soutien financier à l’installation via la Dotation Jeune Agriculteur et un accompagnement du Département.
Soucieux de pédagogie, Mathieu ouvre régulièrement les portes de son élevage aux écoliers ou aux adultes en formation. Il y parle de biodiversité du sol, d’autonomie, de bien-être animal, et du métier d’éleveur qu’il découvre encore au fil des saisons. Son message : « Si vous le pouvez, soutenez les filières courtes. Ce n’est pas plus cher qu’en magasin, et c’est meilleur pour la planète ! ».