Dans un quartier « en tension » en infrastructures scolaires, la future école de la Capelette se prépare à sortir de terre. Elle devrait accueillir 500 élèves pour la rentrée 2023. Les architectes Lacube, Bonte & Migozzi nous dévoilent ce projet visant un bâtiment bas carbone à énergie positive.
C’est un quartier encore en friche entre le parc du 26ème centenaire, l’avenue de la Capelette, le boulevard Schloesing et l’Huveaune. Le projet d’aménagement du site, entamé il y a près de 15 ans, dans le cadre de la Zac (zone d’aménagement concerté) Capelette, est toujours en gestation.
Parmi les projets, la création de centres commerciaux, finalement enterrés. Le projet de cinéma, qui sortira finalement bien de terre, les problèmes d’acquisition de terrain sont enfin réglés. Le projet de quartier neuf avec logements, commerces, bureaux et résidence sénior prend, quant à lui, forme petit à petit.
« Trois îlots du quartier sont déjà construits. On a relancé le débat et la réflexion sur la Zac », précise Lionel Royer-Perreaut, doublement concerné en tant que maire (LR) des 9-10 et président de la Soleam (Société publique locale d’aménagement).
Une école « bienvenue » dans un secteur « en tension »
C’est cette dernière qui porte la construction d’un nouveau groupe scolaire de 17 classes (7 maternelles et 10 élémentaires) qui doit voir le jour « pour la rentrée 2023 ». Un projet à 9,5 millions d’euros hors-taxes lancé sous l’ancienne municipalité. « Cette école est bienvenue » pour la nouvelle équipe, commente Pierre-Marie Ganozzi, adjoint en charge du Plan école. « C’est un secteur en tension, qui va pouvoir respirer un peu mieux » estime celui qui a la tâche de résoudre la situation critique des infrastructures scolaires à Marseille. « Mais, ce n’est qu’une partie de la solution ».
En effet, les enfants de la Capelette ne bénéficient que d’une école « temporaire », rue Alfred Curtel, et une partie d’entre eux est disséminée dans des écoles des quartiers alentours. Un niveau de tension qui ne sera qu’amorti par les 500 places annoncées dans le futur groupe scolaire, alors que de nouveaux logements vont pousser autour.
Première pierre attendue « début 2022 »
Les études sont en cours de finition, « les appels d’offres seront lancés cet été et le chantier débutera début 2022 », annonce l’architecte François Lacube (Collège Izzo, école Trinité de Mazargues, cinéma 3 Palmes). Il a été retenu avec son cabinet Lacube, associé à Bonte & Migozzi, pour concevoir l’équipement public « de 3 400 m2, ainsi qu’un gymnase attenant de 1 200 m2 attendu dans une deuxième phase ».
Le groupe scolaire sera déployé sur deux étages pour atteindre 12,25 mètres de haut. Il a été pensé autour des notions « d’écoresponsabilité, du patrimoine local, et du plaisir à habiter », pose l’architecte.
Le bâtiment « évoquera des fabriques, en rappel à l’histoire industrielle de la Capelette », poursuit-il, en décrivant le geste architectural. Toujours dans l’esprit de la tradition locale, et pour suivre « le fil conducteur de la terre », le toit sera couvert de tuiles marseillaises et les murs entièrement vêtus de briques en terre cuite. « On part de la tradition régionale et on la modernise pour approcher du modèle de ville durable méditerranéenne ».
Bâtiment à énergie positive et réduction carbone
Ces « principes de construction inhérents à la région » permettent d’atteindre le label d’État E+C- (bâtiments à énergie positive et réduction carbone) exigé par la Ville et la Soleam.
Le revêtement en terre cuite permet « une haute performance d’isolation thermique extérieure », assure François Lacube. Elle permettront de réguler la température du bâtiment en combinant cette isolation avec une structure intérieure « en béton bas carbone à forte inertie thermique ». Un système de « surventilation nocturne » permettra de rafraîchir la structure béton « qui maintiendra la fraîcheur toute la journée ».
Le « bon sens traditionnel » conforte ces performances thermiques. Un bâtiment « en équerre, nord-sud, adossé au mistral », dont les ouvertures sont optimisées pour « jouer avec le courant d’air », et la lumière du soleil domptée par des jeux de « panneaux, claustras et moucharabieh ».
Côté modernité, pour atteindre les performances énergétiques, 150 m2 de panneaux photovoltaïques couvriront le futur gymnase.
Sans oublier « le plaisir à habiter »
« Il ne faut pas oublier le « plaisir à habiter » », poursuit l’architecte. Les 10 classes élémentaires sont situées en étage, et accessibles par des coursives extérieures. Celles de maternelle, en rez-de-chaussée, bénéficieront chacune d’un patio végétalisé ouvert sur l’extérieur par le haut. Leur cour de récréation « en cœur d’îlot » sera en pleine terre « avec une végétalisation dense d’essences méditerranéennes ».