Pour la saison estivale 2021, la Ville de Marseille prévoit de réduire les moyens consacrés à la promotion de la ville et de les réorienter vers l’accueil des visiteurs et la diversification des activités. L’objectif est de désengorger les zones sur-fréquentées comme les calanques et de proposer une expérience plus qualitative aux touristes comme aux Marseillais.
Ce mercredi 21 avril, Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille en charge du dynamisme économique, de l’emploi et du tourisme durable, a fait le point sur la prochaine saison touristique à l’occasion d’une visioconférence. « Cette saison va démarrer assez rapidement, à partir du mois de mai si l’évolution de la situation sanitaire le permet. Nous nous attendons à une très forte activité touristique sur la ville. C’est pourquoi nous sommes en train de préparer un plan d’action spécifique sur cette saison qui sera déployé publiquement dans le courant du mois de mai », débute-t-il.
En attendant, l’adjoint à la mairie de Marseille a dévoilé les grandes lignes de la feuille de route pour cette saison estivale. Parmi elles, la réduction « importante des moyens consacrés à la promotion de la ville. Autre clé importante de cette stratégie, la volonté de promouvoir dans la ville un tourisme durable en favorisant en particulier la découverte de notre patrimoine urbain et culturel. Le plan que nous proposons est de diversifier les lieux d’accueil des touristes sur Marseille pour désengorger les zones très clairement identifiées comme des zones de surfréquentation », ajoute-t-il. Parmi elles, le Parc national des calanques et les plages du littoral marseillais.
Développer l’accueil des touristes
Dans une optique de fluidifier l’activité, « il va falloir multiplier les moyens humains et d’information pour aller quotidiennement au contact des visiteurs. Nous estimons qu’il va falloir recruter plus d’une centaine d’agents et de médiateurs qui seront sur le terrain durant la saison estivale afin d’aider, conseiller les touristes, les commerçants et mieux répartir le flux touristique dans la ville », continue Laurent Lhardit.
Ainsi, ces agents pourraient, lors de périodes de grandes affluences, en avertir les visiteurs et leur conseiller d’autres lieux ou d’autres activités similaires. « Cela passera aussi par la création de canaux directs de communication pour rapporter les difficultés rencontrées dans telle ou telle zone de Marseille », ajoute-t-il.
Engranger un tourisme « qualitatif et non quantitatif »
Cette ébauche de stratégie qui sera entièrement dévoilée prochainement, intervient aussi en réponse à l’annonce de l’office du tourisme et des congrès de Marseille d’allouer un budget d’1,3 million d’euros à la promotion au niveau national de Marseille comme destination touristique en 2021, regrette l’élu. Il évoque un document interne qui indique ce montant. « On comprend l’attrait du quantitatif cette année, mais il faut aussi réfléchir à l’avenir. La sur-fréquentation n’est pas la solution pour remplir les tiroir-caisse. Elle peut même blesser l’image de la ville et nous nous attendons à ce que l’office du tourisme ne joue pas à contre-courant, qu’elle nous accompagne et qu’elle mette en place des moyens humains d’accueil et de conseil auprès des touristes, en complément des nôtres », insiste l’adjoint à la mairie.
L’office du tourisme est financé à hauteur de 6 millions d’euros par la taxe de séjour payée par les visiteurs de Marseille. Sa compétence appartient à la Métropole depuis le début d’année, avec une majorité de ses élus au comité directeur de l’office du touriste. « Mais même si la Ville n’a plus la compétence, elle décide toujours de la stratégie touristique de Marseille », appuie cependant Laurent Lhardit, qui a perdu la présidence de l’office du tourisme en janvier dernier. Marc Thépot, représentant de l’union des métiers de l’hôtellerie et de la restauration (UMIH), avait remporté l’élection.
La municipalité propose à l’office métropolitain de tourisme et des congrès de Marseille de « réorienter ses priorités en faveur de l’accueil et notamment de déployer des agents chargés d’accueillir et d’orienter les touristes, aux côtés des personnels municipaux qui assurent des missions essentielles de médiation et de tranquillité publique ».
Création d’un laboratoire d’innovation touristique à Marseille
Toujours dans la démarche d’engranger un tourisme « qualitatif et non quantitatif », la Ville compte mettre en place un laboratoire d’innovation touristique, à l’image de celui mis en place dans les Hauts-de-France.
« Il sera orienté sur des problématiques spécifiques à la ville de Marseille. Nous souhaitons y réunir tous les nouveaux acteurs du tourisme dans le domaine culturel, sportif… ceux qui s’inscrivent clairement dans un schéma de tourisme durable », conclut Laurent Lhardit.