Entre le cours Julien et la place Castellane (6e), un atelier de confection de produits naturels a ouvert ses portes. « Les Flamants Verts » propose aux visiteurs d’apprendre à fabriquer leurs propres cosmétiques. D’ici un mois et demi, la vente en vrac sera aussi proposée afin de pouvoir reproduire les recettes chez soi.
Chaque matin, Justine Chambon et Marie Goelo ouvrent la porte de leur boutique-atelier « les Flamants Verts », au bout de la rue Marengo (6e). Le local, ouvert en décembre dernier, propose tout le matériel nécessaire à la préparation d’une trentaine de produits de beauté et d’entretien différents, avec des ingrédients d’origine naturelle.
Balances, bols chauffants et bocaux aux couleurs (et odeurs) variées se côtoient sur les étagères, pour le bonheur des clients fidèles mais aussi de certains passants curieux, souhaitant tester des alternatives aux produits de grande surface.
Voyage vers une consommation plus responsable
C’est en 2017 que l’idée germe dans l’esprit de ces deux jeunes diplômées en communication. Durant deux ans, elles proposent alors des ateliers de création de produits de beauté de manière itinérante. « Nous gardions un petit boulot alimentaire et travaillions sur cette activité durant les week-ends, chez les particuliers », précise Marie.
Au fil de leur voyage vers une consommation plus responsable, Marie suit une formation en aromathérapie et formulation cosmétique. Justine, elle, se met à la couture, sans cesse en quête d’alternatives aux objets à usage unique.
Elles participent à la Foire de Marseille, au Village Durable du Delta Festival et organisent des actions de sensibilisation, notamment auprès des enfants, avec des associations comme 1 déchet par jour et Recyclop, « parce que, finalement, ce sont les enfants, l’avenir. Ce sont eux qui, en rentrant le soir à la maison, vont engueuler les parents », plaisante Justine.
« Que les clients repartent en étant en mesure de reproduire ce qu’ils ont appris »
Aujourd’hui, la boutique propose deux espaces : le premier est réservé aux ateliers de confection de cosmétiques et de produits d’entretien. Accessibles sans rendez-vous, ils se déroulent de 10h à 17h30. La création d’un produit dure en moyenne 20 minutes. Shampoing solide, barre détox au charbon, crème de jour au citron, bougie de massage…
« On met à disposition les ingrédients, le matériel, les recettes et notre savoir-faire. C’est très personnel, presque comme un cours particulier. Le but est que les clients repartent en étant en mesure de reproduire chez eux ce qu’ils ont appris, explique Marie avant d’ajouter : d’ailleurs, il faut absolument que je refasse des pastilles pour le lave-vaisselle, il ne m’en reste plus ».
Toutes les recettes ont été élaborées au fil de nombreux tests. « Il nous est arrivé d’essayer des trucs horribles. Pour le dentifrice, on a dû en tester 10 ou 15 avant de trouver la bonne recette », se rappelle Justine. Les formulations sont ensuite vérifiées par le petit-frère de Marie, ingénieur chimiste, mais restent personnalisables selon les besoins du client : « C’est tout l’intérêt des ateliers, contrairement à ce qu’on trouve dans le commerce, tu peux choisir les bienfaits que tu recherches, les odeurs que tu aimes… », ajoute Justine.
Vente de solutions « zéro déchet » et de produits en vrac
Pour la deuxième partie du projet, les deux entrepreneuses souhaitent développer un espace de revente de matières premières en vrac (huile de coco, beurre de karité…) ainsi que des solutions « zéro déchet » : gourdes en inox, lingettes démaquillantes, culottes de règles ou bien encore bols chauffants nécessaires à la réalisation des produits maisons.
Pas d’emballage ni de superflu, les clients y achèteront seulement ce dont ils ont besoin. « On a lancé une campagne Ulule il y a deux semaines et on est déjà à plus de 50%. On espère pouvoir ouvrir la deuxième partie d’ici un mois et demi », prévoit Marie.
Les deux femmes proposent dès à présent les créations couture de Justine : couvre-plats fabriqués avec du tissu enduit, essuie-tout lavables, pochettes mais aussi oriculi (coton-tige zéro déchet), brosses à dent en bambou ainsi que des planches à Tawashi faites-main, utilisées pour fabriquer des éponges à partir de chaussettes usagées ou de manches de tee-shirts. Prochainement, elles envisagent aussi d’organiser des ateliers de couture, « parce que beaucoup de gens nous le demandent. Donc on se dit « pourquoi pas » », nous confient-t-elles.