Une étude sera lancée en novembre pour la création d’un pôle de production audiovisuelle à Marseille « pouvant évoluer en une cité du cinéma », qui pourrait s’installer sur le site des anciens abattoirs de Saint-Louis, dans le 15e arrondissement. « Une hypothèse parmi d’autres » pour la Ville, qui attend de connaître les besoins réels de la filière.
En 2018, la Métropole Aix-Marseille-Provence devenait le deuxième territoire le plus filmé en France après Paris, avec 1 715 journées de tournage. Cette année-là, Marseille en a accueilli 480. Pour l’adjoint à la Ville en charge du dynamisme économique, Laurent Lhardit, « en plus de booster l’attractivité de la ville et son rayonnement dans le monde, le septième art est surtout une industrie importante pour le territoire. Un véritable levier du développement économique ».
Ce secteur est en croissance à Marseille, selon les chiffres de la municipalité : « Pour la seule année 2019, ce sont plus de 83 millions d’euros de retombées économiques générées localement (+ 38 % par rapport à 2018) dont 30 % dédiés à l’emploi ». En 2019, sur le territoire, « les 1 260 journées de tournages en moyenne représentent 29 000 salariés hors intermittents ».
Les anciens abattoirs pour remplacer la caserne d’Aurelle
À Marseille, au-delà du pôle Média de la Belle de Mai, accueillant les studios de la série « Plus Belle la Vie », les professionnels du cinéma pouvaient s’appuyer sur la caserne d’Aurelle. Un lieu rassemblant l’ensemble des prestations nécessaires à un tournage. Il a accueilli 17 productions en 2019.
Mais, le site n’est plus aux normes pour cet usage, et sa vocation va changer pour accueillir un collège et un projet immobilier. C’est donc pour « répondre à la disparition de l’offre de services et des prestations proposés sur le site », que la Ville lance une étude de « faisabilité pour la création d’un pôle de production audiovisuelle dédié à l’accueil des tournages et pouvant évoluer en une cité du cinéma à Marseille ».
Elle sera confiée à un opérateur privé qui sera sélectionné en novembre, et devra rendre ses conclusions dans les six mois. Le cahier des charges précise que le site visé est la friche des anciens abattoirs située rue du Laos, dans le quartier de Saint-Louis (13015), avec 3 100 m2 d’emprise au sol par les entrepôts sur une parcelle totale de 8 700 m2.
Résidences, formations, événements publics…
La Ville est propriétaire de la parcelle, qui fût un temps vouée à accueillir une grande mosquée marseillaise, avant que le projet ne soit enterré par la justice en 2017. Ce nouveau projet « doit permettre de rassembler de nombreux professionnels, aujourd’hui souvent dispersés, sur un site unique pour favoriser des habitudes de travail collectives dans un lieu bien équipé et pérenne », explique la municipalité.
Ce pôle pourrait assumer d’autres fonctions à moyen ou long terme, comme « l’accueil d’une production permanente (sur le modèle de Plus Belle la Vie au Pôle Média de la Belle de Mai)», mais également un « pôle créatif qui regrouperait des résidences d’auteurs, des formations, des événements professionnels pour la filière, mais aussi ouvert au public ».
La Ville demande d’étudier deux pistes dans une étude de constructibilité : une « réhabilitation – extension » ou une « démolition – reconstruction ».
« Une hypothèse parmi d’autres »
Laurent Lhardit tient tout de même à rappeler que la création d’un pôle dédié au cinéma sur ce site est encore à l’état d’hypothèse. « L’étude vise avant tout à comprendre l’état du marché dans la région pour connaître les réels besoins d’un tel pôle ». Car dans le Sud-Est de la France, des sites similaires existent déjà : les studios de La Victorine à Nice, ou ceux de France Télévisions à Vendargues, à côté de Montpellier. Plus près encore, Martigues propose Provence Studios avec 26 000 m² de locaux dédiés à la production cinématographique.
« L’étude devra définir avant tout le dimensionnement adéquat du projet à Marseille, en fonction de l’offre existante et des besoins », explique l’élu. Selon les conclusions du document, la municipalité envisagera la création d’un pôle de production audiovisuelle réduit, ou d’une véritable Cité du cinéma. Le lieu sera donc choisi pour correspondre au projet retenu, et « le site des anciens abattoirs est une hypothèse parmi d’autres, et ne sera pas nécessairement retenu », précise l’adjoint à l’économie.