La Chambre des métiers et de l’artisanat Paca lance un plan de relance de 6,5 millions d’euros pour soutenir les artisans de la région. Il s’articule autour de sept axes, dont la transition numérique des entreprises, l’économie circulaire ou encore la jeunesse.
En raison de la crise sanitaire, au premier semestre 2020, l’artisanat régional a enregistré une baisse de 25% de son chiffre d’affaires. Depuis le 16 septembre, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur (CMAR Paca) a donc lancé un plan de relance économique du secteur de l’artisanat s’élevant à 6,5 millions d’euros : « C’est un sujet qui nous tient à cœur, surtout en cette période si compliquée et difficile. Nous souhaitons faire passer un message résolument positif au consommateur », confie Jean-Pierre Galvez, président de la chambre consulaire, lors d’une conférence de presse à la brasserie artisanale Zoumaï (6e).
« Le plan de relance économique français est un plan ambitieux qui parle au niveau national. Avec notre plan de relance et notre campagne de communication « Mon artisan enchante le quotidien », nous venons renforcer ce plan en nous appropriant les besoins du territoire », poursuit Jean-Pierre Galvez. Ce plan s’articule autour de sept axes.
Le « Déclic », pour mieux rebondir
- L’accompagnement individuel des artisans dans la relance grâce à un socle de service, le DEAR (Diagnostic Entreprises Artisanales Régionales), permettant l’établissement d’un plan d’actions personnalisé. Cette offre passe aussi par des accompagnements coach, des « Ateliers Tendances » en visioconférence et des Déclics, comme le Déclic « Rebond » pour les entreprises en grande difficulté et le Déclic «Accès à la commande Publique » afin que les entreprises aient accès à de nouveaux marchés.
- L’accompagnement des artisans dans la transition numérique avec l’adoption d’outils comme la vente en ligne. 2 700 entreprises vont être accompagnées car « aujourd’hui, le numérique c’est tout. Il faut que les petites entreprises passent le cap. Il faut les armer pour qu’elles ne se retrouvent pas vulnérables face à une nouvelle crise », appuie Jean-Pierre Galvez.
Promouvoir le consommer local et la relation artisans-clients
- Le renforcement du lien artisans-clients avec la campagne de communication « Mon artisan enchante le quotidien ». Cette campagne, qui s’élève à 250 000 euros avec 914 affiches et 478 spots radios relayés dans plus de 300 communes, reprend de grands classiques de la chanson française (Allumer le feu, Ce soir je serai la plus belle, Il y met du temps, du talent et du cœur…) pour valoriser les artisans de la région ainsi que le « consommez local ». Cet axe vise aussi à aider les artisans à répondre aux nouvelles demandes des clients durant cette crise sanitaire comme la mise en place de livraisons, de plateformes de commande en ligne et de drive spécialisés dans les produits locaux. Enfin, la CMAR souhaite développer sa market place « Artiboutik », un portail web permettant de créer sa propre e-boutique.
- L’inscription de l’artisanat dans le développement durable et les circuits-courts en accompagnant les entreprises artisanales dans la rénovation énergétique. La CMAR vise aussi à concevoir et déployer une offre innovante pour soutenir les entreprises artisanales s’engageant sur les marchés de l’économie circulaire et à mettre en avant la consommation éthique.
Convaincre que le tissu artisanal est un facteur d’attractivité
- Faire de l’artisanat une partie prenante de la réindustrialisation en digitalisant les métiers, en accompagnant la montée en compétence des salariés de l’industrie et la formation des jeunes [la CMAR accueillera d’ailleurs la base d’un centre de formation dédié aux métiers de l’industrie navale dans son campus de la Seyne-sur-Mer, ndlr] et en convainquant les responsables publics en recherche d’investisseurs que le tissu artisanal est un facteur d’attractivité du territoire.
- Le développement d’un partenariat étroit avec les collectivités locales ainsi qu’une aide afin de favoriser l’implantation d’artisans dans les communes rurales et la consommation artisanale grâce à des lieux de livraison et de logistique.
La CMAR souhaite également permettre l’accès aux TPE (très petite entreprise) pour la rédaction des marchés publics, remettre les produits de l’agriculture et de l’artisanat dans la restauration collective gérée par les collectivités et se positionner comme un ambassadeur des circuits courts avec la signature de la charte de soutien à l’économie de proximité par de nombreuses municipalités de la région.
L’inscription de l’artisanat dans le plan Jeunes en offrant un accès à l’apprentissage et à la formation : « Parce que le plus important, c’est les jeunes. Que ferions sans la relève ? », appuie le président de la CMAR.
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