Le Marseillais Alain Maurin s’est lancé dans l’élaboration d’un système nautique nouvelle génération baptisé Stop Ancre. Plus respectueux de l’environnement, il donne aussi un ton plus sécurisant aux sorties en bateau. Une petite révolution dans le monde de la plaisance.

Le rendez-vous était donné quai Marcel Pagnol (7e), au bout duquel est amarré le bateau d’Alain Maurin, « la plus belle place de tout Marseille », s’enorgueillit-il. Aux portes du Vieux-Port, à l’abri du vent et avec une vue panoramique sur les deux forts de la cité phocéenne, le professeur en électronique a de quoi apprécier le spot, niché au pied du fort Saint-Nicolas. Pour lui, la mer est une histoire d’amour, une passion qu’il a développée tout au long de sa vie, tantôt sauveteur en mer, tantôt plongeur et navigateur.

Aujourd’hui enseignant dans un lycée marseillais, c’est sur son temps libre qu’il profite de son terrain de jeu. Et, à la suite de mésaventures en mer, lui est venue l’idée de Stop Ancre, une ancre plus respectueuse de la biodiversité marine alliant éco-responsabilité et sécurité.

« Je dis toujours qu’en mer, il faut prévoir ce qui n’arrivera pas. Cela m’a sauvé une fois, alors que j’étais près des côtes. Les vagues étaient énormes, si je n’avais pas enfoncé l’ancre en plongeant, le bateau aurait ôté la vie d’une femme qui se baignait et qui avait du mal à sortir la tête de l’eau. A ce moment-là, je me suis dit que je devais faire quelque chose ».

, Le dispositif nautique Stop Ancre s’engage pour une virée sécurisée et éco-responsable, Made in Marseille
©GM PRO

Chose dite, chose faite. Les premiers prototypes ont été imaginés par le Marseillais, entouré de ses collègues et amis, aboutissant à un système à fixer sur les ancres plates. Celui-ci permet notamment d’éviter les dérapages grâce à un stabilisateur ainsi que d’une longueur de mouillage réduite. En 2017 se concrétise donc le projet, avec la création de l’entreprise GM PRO.

, Le dispositif nautique Stop Ancre s’engage pour une virée sécurisée et éco-responsable, Made in Marseille
©GM PRO

 

Préserver le poumon de la Méditerranée

Le produit convainc, plaît, car en plus de représenter un moyen de sécurité efficace par tous temps, l’ancre développe un aspect éthique : en diminuant la distance d’accrochage dans le sable, le système permet à l’ancre de ne pas déraper sur plusieurs mètres et d’accrocher la posidonie, une plante à fleur aquatique et composante majeure de l’écosystème méditerranéen.

A ce jour, nombreux sont les tests à avoir été réalisés depuis le lancement du produit, notamment dans la baie de Bandol, le 26 juin dernier, où étaient présents les responsables de la DIRM, la Marine Nationale ou encore la SNSM.

Et pour couronner le tout, la reconnaissance dans le milieu est bien actée : grâce à StopAncre, Alain est lauréat à un projet européen (4 helix +), a gagné le premier prix du Tourisme durable organisé par le Ponant, et a été sélectionné par le Congrès Mondial de la Nature (IUCN) pour faire des conférences sur la protection de la posidonie et de sa destruction par les mouillages.

Des projets à venir

Cette solution brevetée est aujourd’hui à retrouver sous forme de kit adaptable sur ancre plate ou sous forme d’ancre complète. Pour l’heure, Alain réalise une levée de fonds conséquente pour développer son entreprise. Et avec lui, l’identité locale doit primer, puisque c’est à Roquefort-la-Bédoule qu’il prévoit d’installer son usine et participer au dynamisme économique du territoire.

Autant de perspectives qui illuminent le visage de l’entrepreneur, à la fois reconnaissant de l’aide apportée par son entourage, et convaincu du bienfondé de son action dans le monde nautique.

« C’est un peu le rêve américain, et j’ai envie de montrer l’exemple aux jeunes, car ils restent ma priorité, le devoir de sensibilisation est pour moi très important. Si je devais leur donner un conseil, c’est qu’il faut savoir donner pour recevoir, que ce soit en temps, en argent ou en sueur. Et surtout écouter les autres, être comme une éponge sur tous les conseils qui pourront être apportés. C’est comme cela qu’on y arrive ».

Plus d’informations sur le site eco-nautisme.com.

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