Alors que le second tour des élections municipales se déroule ce dimanche 28 juin dans un climat plus que tendu, l’élection du maire de Marseille devrait se dérouler le 3 juillet à l’occasion d’un tout premier « conseil municipal ».
Si le second tour des municipales 2020 se tient ce dimanche 28 juin, à Marseille, l’élection qui se fait par secteurs, ne devrait pas donner de gagnant le soir même, tant les résultats s’annoncent partagés entre les différentes listes. Quoiqu’il en soit, il faudra attendre que le premier conseil municipal soit réuni pour que les nouveaux élus s’accordent sur un nom et élisent officiellement le nouveau maire de la ville.
Il devrait se tenir le 3 juillet selon de nombreux observateurs. Jean-Claude Gaudin lui-même, actuel maire de la ville, évoque cette date dans les colonnes du Figaro. C’est lui qui aura la charge de convoquer ce premier conseil de la nouvelle gouvernance.
Le maire dispose d’une fourchette de trois jours pour réunir les nouveaux élus, au plus tôt le vendredi et au plus tard le dimanche suivant le second tour ce dimanche 28 juin (article L.2121-7 du Code général des collectivités territoriales). Quoiqu’il en soit, il devrait se concerter avec les candidats pour définir la date.
Rappel du mode de scrutin : la Loi PLM (Paris Lyon Marseille)
A Paris, Lyon et Marseille, on vote par secteurs. La cité phocéenne est découpée en 8 secteurs de 2 arrondissements. On élit donc le maire de façon indirecte en votant pour les listes de conseillers municipaux de secteur. Ces derniers siégeront au conseil municipal central et auront à charge d’élire le maire.
Chaque secteur « envoie » un nombre différent de conseilleurs municipaux dans l’hémicycle municipal, de 8 pour les 2e et 3e arrondissements, jusqu’à 16 dans les 13e et 14e. Le gagnant d’un secteur dispose d’office de la moitié des conseillers municipaux, et se répartit proportionnellement avec ses concurrents l’autre moitié. Il est donc primordial de remporter des secteurs importants pour peser sur l’élection du maire de la Ville.
Ce mode de scrutin particulier, largement décrié, comme nous le confiait hier l’un des principaux intéressés, le maire encore en place pour quelques heures Jean-Claude Gaudin dans un long échange, met en difficulté les plus fervents pronostiqueurs. Car, avec la logique de secteurs, le maire n’est pas forcément celui qui remporte le plus de voix à l’échelle de la ville. Une situation qui s’est vérifiée plusieurs fois dans le passé avec les élections de Jean-Claude Gaudin ou Gaston Defferre.
Majorité relative vs majorité absolue
Le maire de Marseille est donc désigné par les 101 nouveaux élus du conseil municipal central. Il doit obtenir une majorité absolue (51 voix) au premier tour. Si ce n’est pas le cas, un second tour est organisé sur le même principe. Si ce dernier n’est toujours pas concluant, un troisième tour est organisé et la majorité relative est alors suffisante pour être élu.
Jusqu’à présent, depuis la mise en oeuvre de ce mode de scrutin en 1982, les maires ont réussi à obtenir une majorité absolue. Mais les observateurs et les résultats du premier tour laissent à penser que pour la première fois, aucun candidat ne pourrait obtenir 51 conseillers municipaux. Le jeu des alliances et des accords devraient faire leur effet, mais il se pourrait qu’il faille attendre le « troisième tour du troisième tour » pour connaître le nouveau maire de Marseille pour les six prochaines années.