200 Français sont rapatriés de Wuhan (Chine) suite à l’épidémie de coronavirus. Ils seront accueillis en confinement médical dans un centre de vacances à Carry-le-Rouet durant 14 jours. Le préfet et les spécialistes du territoire se veulent rassurants sur les risques d’infection de cette opération sanitaire nationale.
La France mène en ce moment même une opération de rapatriement de ses ressortissants présents à Wuhan en Chine. La ville est l’épicentre de l’épidémie de Coronavirus qui a contaminé plus de 8 000 personnes dans le monde (dont plus de 7 000 en Chine), et emmené l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à décréter l’urgence internationale.
C’est le centre de vacances Vacanciel à Carry-le-Rouet qui a été désigné pour accueillir « environ 200 Français en provenance directe de Wuhan », explique ce jeudi 30 janvier au soir, le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du département des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout. Ils devraient atterrir à l’École nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers (Ensosp), installée à Aix-en-Provence sur la piste de l’ancienne Base aérienne 114.
Une « opération d’intérêt national » insiste-t-il, qui se déroulera dans ce lieu choisi pour son isolement, sa capacité d’accueil, sa proximité avec l’aéroport, et surtout l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de la Timone, et son pôle Infectiologie.
🛬 Environ 200 Français arrivent de #Wuhan demain à Carry-le-Rouet. Confinés 14 jours avec 22 personnels sanitaires dans un centre de vacances choisi pour son isolement et sa proximité avec aéroport et @IHU_Marseille. Une « Opération d’intérêt national » pour @Prefet13#coronavirus pic.twitter.com/SsEXFtxJrh
— made in marseille (@MadeMarseille) January 30, 2020
14 jours de confinement
Infectiologues, hygiénistes, psychologues, 22 personnels de réserve sanitaire encadreront médicalement les arrivants durant 14 jours dans le centre de vacances. Une fourchette « large » du temps d’incubation de la maladie. Ils seront isolés dans leur chambre, regroupés pour les familles, et pourront sortir prendre l’air selon un protocole précis et avec des équipements (masques). Les repas seront servis en décalé pour éviter des regroupements.
Avant d’embarquer pour la France, les rapatriés ont signé un engagement à ne pas sortir de la zone de confinement pour cette durée. Un dispositif légal « du règlement sanitaire international, et qui fait suite à un arrêté du ministère de la santé », précise Philippe de Meester, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS).
Le risque de contagion « est extrêmement faible »
Une mesure de prévention alors que « rien n’indique que les rapatriés sont porteurs du virus », poursuit le directeur de l’ARS, pour qui « le risque de contagion est extrêmement faible ».
« Il ne faut pas oublier que c’est une grippe », reprend le professeur Philippe Brouqui, chef du pôle infection de l’IHU Méditerranée Infection. « Le taux de mortalité est faible et touche des personnes fragiles. Des traitements concluants sont en train d’être testés ».
Le préfet appelle de son côté à « ne pas tomber dans la psychose ». Alors que le maire de Carry-le-Rouet, Jean Montagnac, s’agace de n’avoir été prévenu qu’au dernier moment, et que la grande oursinade se déroule ce week-end dans sa ville, Pierre Dartout rappelle le caractère d’intérêt national et patriotique de l’opération.
D’autres rapatriements de Français en provenance de Wuhan devraient suivre dans les prochains jours. L’Ensosp d’Aix-en-Provence pourrait faire office de seconde zone de confinement si le site Vacanciel est saturé.