« Debout Marseille » le pôle écolo-citoyen mené par Sébastien Barles, pour le scrutin de mars 2020, à Marseille, poursuit sa route, avec de nouveaux soutiens (et un peu plus) issus de la société civile.
« Ils et elles sont à l’image de Marseille, proviennent du monde associatif, de la génération climat, de l’entreprise, du secteur économique, du monde académique, de l’économie sociale et solidaire, des quartiers… » La famille écologiste et citoyenne « Debout Marseille » s’agrandit en vue du scrutin de mars 2020 à Marseille.
Pour faire les présentations des nouveaux venus, le pôle écologiste mené par Sébastien Barles, a choisi stratégiquement le restaurant Chez Sylvie, situé rue de Ruffi (3e). « Ici, nous sommes dans une zone de fracture, à la lisière entre le Marseille d’Euromediterranée et l’une des zones les plus paupérisées d’Europe », introduit le tête de liste écologiste.
Les nouveaux visages de la société civile
C’est aussi symbolique, comme une contestation, face à la délibération du conseil municipal du 25 novembre dernier sur la sectorisation des écoles. Les élèves du quartier devront rester dans leurs préfabriqués, alors qu’un nouvel établissement ouvrira ses portes à la rentrée prochaine, à seulement quelques centaines de mètres de leur école. « C’est pourquoi notre projet de réconcilier Marseille est essentiel », poursuit Sébastien Barles, et explique que le mouvement puisse séduire de nouveaux visages, connus ou méconnus.
Parmi les nouveaux venus, Zoubida Meguenni, (58 ans). Cette militante, qui a un long parcours associatif, plaide pour la mixité sociale, se bat contre le racisme et les violences urbaines. Elue dans le secteur des 13-14e arrondissements de Marseille (2008-2015), elle a vu « arriver le Front National », et n’a aucune envie de lui laisser le champ libre en 2020. C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit à fonder, il y a quelques années « Marseille Résistance », comme un porte-voix, « sans ça, on n’existe pas ».
« La politique a besoin de conseil »
La team écologiste et citoyenne voit arriver dans ses rangs, David Benhaïm, 34 ans, fondateur d’Ici Marseille, la manufacture collaborative et solidaire située au cœur d’Euromed 2, dans le quartier des Fabriques.
Ecolo convaincu de par sa tradition familiale, ingénieur de formation, il se présente comme « un gros soutien », pour porter un projet de développement économique de la zone portuaire axée sur la valorisation des déchets, la formation professionnelle, la construction navale et la construction des industries polluantes. « On peut créer en ville des systèmes industriels qui ne polluent pas ou beaucoup moins qu’hier, dans un quartier historiquement très industriel, très orienté sur le port. »
Avec la volonté de ne pas mélanger son entreprise à son engagement personnel, David Benhaïm souhaite davantage être dans un rôle de conseiller, estimant être « plus utile en tant qu’acteur économique et industriel que politique. La politique a besoin de conseil ».
Une jeunesse verte et mûre pour l’engagement politique
Un air de jeunesse souffle aussi sur « Debout Marseille ». Bintou Bichon, 18 ans, est une marcheuse pour le climat qui souhaite désormais politiser et « concrétiser » son engagement. « Marseille est une ville avec un gros potentiel, mais il n’est pas assez exploité par manque de volonté politique ».
Même si elle ne prétend être le porte-parole de la jeunesse, l’étudiante en prépa Sciences Po, au lycée Thiers, juge que cela peut permettre de la sensibiliser et de l’inciter à se rendre aux urnes. « Je pense d’ailleurs que nous devrions être sensibilisés aux questions environnementales et climatiques dès le plus jeune âge au niveau local ».
Personnalité inattendue, Sarah Soilihi. Après ses péripéties au sein de la France insoumise et son échec aux Européennes sur la liste Génération.s, la Marseillaise de 27 ans, loin d’être KO remonte sur le ring, une fois encore, pour un combat de taille.
Retenue à la Cop25, la porte-parole d’Ecoforum, chargée de la coordination du programme pédagogique chez AtmoSud (association de surveillance de la qualité de l’air agrée), Marie-Anne Le Meur, (35 ans) rejoint le mouvement.
Si le projet est tourné vers un avenir durable au service de la transition écologique, sociale et démocratique, le pôle écologiste s’est également entouré d’experts en finances publiques, à l’instar de Delphine Frenoux, (38 ans). Fille d’agriculteur, cette native des Hautes-Alpes, qui a grandi à deux pas du parc national des Ecrins (05), « entretient un lien sensible avec la nature », et juge que « depuis plusieurs mandatures le citoyen n’est pas au centre du projet politique. J’adhère à un projet qui remet au cœur le projet de ville ».
« L’amateurisme de la gestion des deniers publics »
Un temps découragée, c’est un livre qui lui a donné l’envie de passer à l’action : « Ces maires qui changent tout. Le génie créatif des communes », dans lequel Mathieu Riva met ainsi en avant ces communes exemplaires en matière de transition écologique, énergétique et démocratique. « Le seul avantage d’avoir du retard dans cette ville, c’est l’occasion de s’inspirer de pléthores d’initiatives qui fonctionnent ailleurs ».
Diplômée en sciences politiques, en gestion et analyse de projet de développement ainsi qu’en urbanisme et projet territoriale, elle a travaillé plus de 10 ans au sein de l’Agence française de développement, en qualité de cheffe de projet, puis économiste en charge de l’analyse des finances publiques de pays émergents.
Depuis plusieurs mois, elle étudie les comptes de la Ville, au travers notamment du dernier rapport de la Chambre régionale des comptes, et se dit « sidérée par un tel niveau d’amateurisme de la gestion des deniers publics ».
Sensible à l’impératif de préservation du foncier agricole, elle souhaite aussi apporter son expertise sur le champ de la relocalisation de la filière alimentaire. Delphine Frenoux pourrait jouer un rôle plus important dans la campagne, et s’engage dès à présent à abandonner toute fonction salariale, si le scrutin est favorable aux Verts.
La suite…
« Debout Marseille » continue de discuter avec le Pacte démocratique, dans cette optique d’ouverture à la société civile. Parallèlement, les relations avec le Printemps marseillais semblent désormais officiellement rompues.
Le pôle écologiste a commencé « un travail de fond en confrontant ses propositions à l’occasion d’ateliers thématiques ».
Le dernier, il y a deux jours, concernant la culture. Dans les jours qui arrivent, aux côtés Alternatiba, Génération climat… un atelier citoyen portera sur la problématique de la ville nature, l’urgence climatique et la ville-métropole.
La prochaine action portera sur l’avenir de la Digue du large, avec « une vraie volonté de l’ouvrir à l’ensemble des Marseillais et voir ce qu’on peut en faire en termes d’activités pour les résidents de la rade nord ».