Le conseil municipal a approuvé le non-renouvellement du bail de l’hippodrome Borély en 2022, et permet ainsi l’extension future du parc voisin. Un vote qui a suscité la division de la majorité, entre soutiens de Bruno Gilles et ceux de sa rivale Martine Vassal. Cette dernière ayant fait du projet un axe électoral pour 2020.
C’est un vieux projet, qui n’a pas fini de faire débat à Marseille : l’extension du parc Borély sur l’hippodrome du même nom afin de l’étendre jusqu’aux plages. Aux 18 hectares du parc labellisé jardin remarquable, s’ajouteraient les 22 hectares de l’hippodrome et du parcours de golf en son centre. Une quarantaine d’hectares de verdure, donc, ouverts au public qui pourrait ainsi déambuler jusqu’à la mer.
D’abord envisagé par l’ancien maire socialiste Robert Vigouroux en fin de mandature, puis lors de la campagne municipale de 2014 par le candidat PS Patrick Mennucci, c’est l’actuel maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (LR) qui a relancé le débat lors de ses vœux à la presse en janvier 2019, suivi par sa majorité. Des études sur la réalisation du projet ont été votées au conseil municipal de juin 2019. Aujourd’hui, celle qui entend lui succéder à la mairie de Marseille, Martine Vassal (LR), en a fait un projet phare de son programme électoral.
La Ville fait un nouveau pas vers l’agrandissement du parc, aujourd’hui. Le conseil municipal a voté le non-renouvellement du bail de l’hippodrome à la société hippique de Marseille. Alors qu’il prend fin en 2022, cette délibération offre au (à la) prochain(e) maire de Marseille la possibilité de mettre le projet d’extension en application.
Majorité divisée
C’est justement ce qui a donné un caractère houleux et politique au débat dans l’hémicycle municipal. Car si Martine Vassal, adoubée par Jean-Claude Gaudin pour sa succession, a fait sien le projet d’extension du parc, ce n’est pas le cas de son rival aux municipales et frère de famille politique, Bruno Gilles (LR). Ce dernier compte d’ailleurs quelques soutiens dans la majorité municipale.
C’est le cas de Robert Assante, tête de liste de Bruno Gilles dans le 11e/12e arr. de Marseille, qui, bien que le maire se défende d’un coup politique en faveur de sa favorite, s’est indigné de voir l’hippodrome ainsi menacé. « Nous l’avons défendu ensemble contre Vigouroux », a-t-il rappelé à Jean-Claude Gaudin, menaçant de voter contre la délibération avec les autres soutiens de Bruno Gilles. Et pour les y encourager, l’élu RN Bernard Marandat a demandé un vote à bulletin secret, mais n’a pas réuni les 23 voix nécessaires pour cela.
La délibération a finalement été adoptée malgré 40 voix contre, venant de droite, de gauche et du centre de l’hémicycle.