L’association Via Marseille Fos, présidée par Philippe Zichert, depuis le 7 mars dernier, affiche les ambitions de cette nouvelle mandature. Le cap : la conquête de nouveaux trafics pour faire de Marseille Fos, la première place portuaire de la Méditerranée.
« L’important est de faire bouger. On a une feuille de route. On s’y tient. Nous sommes dans une dynamique collective ». A la tête de l’association de promotion de la place portuaire Via Marseille Fos depuis le 7 mars 2019, Philippe Zichert veut être un président « hyperactif », menant une stratégie« offensive ». « Fier » de succéder à Stephan Snijders, (démissionnaire pour des raisons de convenances personnelles), ce chef d’entreprise entend poursuivre l’élan impulsé par son prédécesseur. Objectif : faire de Marseille Fos la première place portuaire de la Méditerranée. « Nous avons les capacités. Notre offre maritime est complète grâce à ses deux bassins : celui de Marseille à l’Est avec ses 400 hectares et celui de Fos à l’Ouest avec ses 1 000 hectares. Fiable, compétitif, efficace, multimodal… notre port à tous les atouts pour devenir le premier port méditerranéen. »
Augmenter le flux, le nombre d’entreprises et d’emplois
Premier port de France et deuxième port méditerranéen, derrière Algésiras (Espagne), Marseille Fos joue un rôle majeur dans la compétition internationale, pour toutes les catégories de marchandises. L’association mise ainsi sur les nombreux atouts du port de Marseille Fos, pour augmenter les flux mais aussi le nombre d’entreprises et d’emplois. Le premier : son positionnement géographique « unique », qui fait de lui la porte naturelle de l’Europe en Méditerranée. « Si vous avez une économie forte, vous avez des emplois, c’est aussi simple que ça. On a de la place, la géographie et surtout la volonté », explique Philippe Zichert, à l’occasion de la présentation de la feuille de route de l’association, jeudi 25 avril.
Face à la concurrence des autres ports méditerranéens et d’Europe du Nord, l’ambition est d’augmenter de façon significative l’hinterland et d’élargir la zone d’influence. Route, fer, fleuve et pipe-line, la conquête de nouveaux partenaires passe aussi par la mise en lumière de l’offre de dessertes multimodales de l’hinterland, uniques en Méditerranée. « L’enjeu est d’aller chercher de nouveaux trafics, être plus proche du client et plus pointu en terme d’argumentation. Notre jeu collectif a donc tout son sens », insiste Philippe Zichert. « Un président seul ne sert à rien ».
Une dynamique collective pour des résultats ciblés
Via Marseille Fos a donc décidé de pérenniser et renforcer les groupes de travail, initiés sous la précédente mandature. Ils sont au nombre de quatre :
- « Reefer » ou « chaîne du froid », pour travailler sur le transport sous température dirigée (conteneurs et entrepôts frigorifiques) pour les marchandises telles que les fruits et légumes, la viande ou encore certains produits pharmaceutiques
- « Breakbulk » ou « colis lourds », qui concerne les très grandes marchandises qui ne restent pas dans un conteneur (engins de travaux publics, éoliennes…)
- « Les vracs liquides », pour le transport des produits pétroliers et chimiques principalement
- « Les vracs solides ». Il s’agit du transport des produits qui ne sont pas traités en conteneurs, alimentaires ou non (blé, sucre, bois, déchets…)
Ces groupes sont constitués de représentants des différents membres de l’association, mais aussi de spécialistes de diverses branches (opérateurs de terminaux, opérateurs de pré & post acheminement, logisticiens) et d’acteurs de la chaîne portuaire, spécialisés dans les trafics ciblés. Une force supplémentaire pour l’association, qui mène ainsi « une réflexion commune pour faire avancer les choses, indique Fatiha Jaureguy, cheffe du département commercial du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM). Nous pouvons ainsi travailler sur des sujets ciblés selon les besoins du marché, comme sur la filière des déchets par exemple. On ne pourrait pas y arriver seul ».
«Venez chez nous avec des bateaux propres, on est équipé »
Et Philippe Zichert d’ajouter : « La notion d’économie circulaire, de recyclage, d’énergie décarbonée est impérative. Dans les 20 prochaines années, ce sera l’essentiel du marché de développement ». L’autre enjeu, c’est la pollution : « On va avoir une réduction naturelle l’année prochaine, par le biais de la législation puisqu’on réduit par 6 les rejets de particules fines. L’autre aspect sur lequel on peut agir c’est le développement du ravitaillement et l’avitaillement en GNL, et sur d’autres sources d’énergie. C’est un tremplin écologique avec un message fort : « venez chez nous avec des bateaux propres, on est équipé » ».
Sur ce volet, l’association travaille notamment dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt, Provence Industry’Nov’. L’AMI, qui vise à attirer les industriels autour de l’étang de Berre, se prolonge jusqu’au mois de décembre. Une vingtaine de projets ont été réceptionnés et sont à l’étude. « Nous avons beaucoup de demandes autour du transport d’hydrogène, quelques projets de recyclage de tri… », nous confie Philippe Zichert.
Strasbourg, Berlin, Marseille… La promotion du port et du territoire ici et ailleurs
Les réflexions des groupes de travail permet à l’association de se positionner au cœur de grands événements nationaux et internationaux. Après Strasbourg et Berlin, en février, l’association ira faire la promotion du port et du territoire Aix-Marseille Provence, fin mai, en Allemagne, à l’occasion du salon Breakbulk Europe.
En juin, elle accueillera à Marseille, la convention pétrochimique PGLC (Petrochemical Global Logistics Convention). Organisé conjointement par la société singapourienne Tank Bank International Pte Ltd et par l’Union maritime et fluviale de Marseille de Fos (UMF), l’événement devrait réunir 200 participants. Deux thématiques ont été retenues pour cette nouvelle édition : l’impact du numérique sur l’industrie pétrochimique mondiale et les transformations que la filière doit attendre des nouvelles normes de l’Organisation maritime internationale (OMI) en termes d’émission de soufre à compter du 1er janvier 2020.
« Il y a tout à construire. Les perspectives sont bonnes car le port n’est pas saturé. A nous de modifier la structure pour que les mouvements conjoncturels ne soient pas très importants », conclut Philippe Zichert, confiant pour l’avenir.
Le port de Marseille Fos en chiffres
• 1er port de France et 2e de Méditerranée (en tonnages marchandises)
• 1er port de croisières de France, top 5 des ports de Méditerranée
• 1 bassin portuaire dans la ville de Marseille – 400 hectares
• 1 zone industrialo-portuaire à Fos – 10 000 hectares soit la surface de la ville de Paris
• 500 ports desservis dans le monde
• 22 escales de navires par jour en moyenne
• 81 millions de tonnes de marchandises traitées en 2018,
• Conteneurs 2018 : 1,4 Mt soit + 2 % vs 2017
• 3 millions de voyageurs en 2018, soit + 6 % vs 2017
• Implantations logistique 2018 : 130 ha.