ROSA, un robot de précision arrivé à l’hôpital de la Timone à Marseille en septembre dernier permet de traiter de nombreuses maladies. Ce bras articulé est capable de pointer des zones du cerveau au dixième de millimètre près.
« Cet outil permet une automatisation quasi-complète de tous les gestes chirurgicaux », nous explique Giorgio Spatola, docteur au département de neurochimie fonctionnelle et stéréotaxique de la Timone à Marseille. Ce robot dont le Docteur Spatola parle, c’est ROSA. Un bras articulé relié à un ordinateur qui permet de mener des opérations, à l’intérieur d’une boîte crânienne, sans avoir besoin de l’ouvrir et cela avec une grande précision. Il est essentiellement utilisé pour le traitement de la maladie de Parkinson, l’épilepsie, les troubles psychiatriques et la douleur.
Particulièrement efficace lors de biopsies cérébrales
« Le gros avantage de ROSA c’est qu’il a une précision de 0,1 millimètre ce qui, pour un être humain, est quasiment inatteignable. La simple tension artérielle fait bouger la main plus que cela », enchaîne le Dr Spatola. Equipé d’une minuscule perceuse, le robot peut permettre de percer la boîte crânienne et atteindre des zones difficiles d’accès pour effectuer des stimuli ou réaliser des relevés en vue d’analyses approfondies. Cet outil se révèle particulièrement efficace lors de biopsies cérébrales.
Jusqu’ici un système plus artisanal, bien que redoutablement efficace, était utilisé. Il s’agit du cadre stéréotaxique. Il prend la forme d’une armature en métal sur laquelle le médecin règle une abscisse et une ordonnée en fonction de la zone d’intervention dans le crâne du patient. « Grâce à ROSA, on peut renseigner plusieurs points à analyser d’un coup, cela permet de gagner beaucoup de temps », analyse le Dr Spatola, aux côtés d’une de ses consœurs, également habituées à manier le robot.
L’initiative d’un malade de Parkinson
Arrivé le 24 septembre dernier, ROSA a déjà été utilisé sur une soixantaine de patients. Des opérations rendues impossibles sans l’intervention d’un malade de Parkinson : Pascal Lagarde. Atteint de cette maladie depuis dix ans, il a effectué de nombreuses recherches sur sa pathologie et découvert l’existence de ROSA. « Nous avons donc monté une association pour financer le robot », se souvient-il. L’action pour le développement et la recherche en robotique chirurgicale (ADEREROC) était née. « Je suis parti négocier avec l’entreprise Med-Tech qui a créé ROSA et j’ai obtenu une réduction considérable sur le prix du robot », explique Pascal Lagarde.
Afin de le financer, outre son association, Pascal Lagarde a sollicité le TOP 20, un groupement des plus grandes entreprises du territoire, grâce à qui il est parvenu à lever plus de 80 000 €. « C’était la somme que le Département des Bouches-du-Rhône nous avait demandé d’atteindre pour s’engager également », ajoute-t-il. La collectivité a en effet financé 76 % des 360 000 € qu’a coûté le robot.