En plein centre ville, la première Hacker House de Marseille et de la région Sud a ouvert ses portes. Le lieu sert à la fois de logement et d’espace de travail pour six startupeurs et même de coworking pour d’autres. Un nouvel espace créé pour s’adapter aux besoins des startups et des nouvelles façons de travailler.
Comment se loger et se payer un espace de travail à moindre coût lorsque l’on crée sa start-up ? Telle est la problématique face à laquelle se retrouvent souvent les startupeurs. La solution, certains l’ont trouvé en créant une Hacker House, un lieu qui permet à la fois de se loger et de travailler à son compte.
Deux anciens appartements transformés en Hacker House
La première Hacker House de Marseille a en fait ouvert ses portes en mars 2017 dans un ancien appartement du 28 rue Montgrand (6e arrondissement). 160 m² constitués de trois chambres, un espace commun avec des bureaux pouvant accueillir une dizaine de personnes, une petite salle de réunion et une cuisine commune aux résidents et aux coworkers.
En ce début d’année 2018, le projet prend une autre dimension puisqu’il double sa superficie et sa capacité d’hébergement. Désormais, une quinzaine de startupeurs travaillent dans les 300 m² de cette première Hacker House locale, dont six y vivent quotidiennement. Le tout dans des conditions optimale – la connexion est par exemple fibrée – et avec quelques particularités pour se sentir chez soi : un lombricomposteur pour recycler les matières organiques, une serrure connectée créée par les résidents… L’idée maintenant est de continuer à faire grossir la Hacker House. Six nouvelles chambres et un salon pourraient ainsi voir le jour dans l’appartement situé actuellement en dessous de la maison.
Plus qu’un coworking, une vraie communauté
À l’origine de ce projet de Hacker House marseillaise, Tristan Salaun et Antoine Guyon et les cinq autres fondateurs de Startup Marseille. « Après avoir travaillé en dehors de Marseille, on a eu envie de revenir mais aucun lieu ne correspondait à nos besoins, à savoir pouvoir se payer un logement et un bureau avec un budget de startupeur, être en hypercentre, ne pas être limité par des horaires et pouvoir venir le week-end », explique Antoine Guyon.
Une fois le nombre de résidents et de coworkers suffisant pour payer le loyer, le collectif ouvre son Hacker House. Y travaillent majoritairement des startups du domaine du numérique, le but n’étant pas seulement d’être un lieu de travail mais au contraire de créer une véritable communauté. « Ce que l’on souhaite, c’est que si l’un des résidents ou des coworkers rencontre une difficulté ou a besoin d’aide, il puisse trouver dans la Hacker House des personnes qui vivent des choses similaires ou avec lesquelles ils pourra partager », précise Tristan Salaun.
C’est ici que je travaille et habite, une utopie vivante autour de l’entrepreneuriat et de la diversité. 🏠❤️🚧 bravo les fondateurs et la communauté #smv2 https://t.co/IjCfEoek3W
— Valvert 🐍 (@valvert) 23 janvier 2018
Le concept de Hacker House venu tout droit des États-Unis
C’est à Seattle que la première Hacker House a ouvert ses portes en 2013. C’est à Andy Rebele, un créateur de start-up, que l’on doit cette idée. Il est parti du constat qu’un jeune entrepreneur n’avait que deux options de logement à Seattle : soit un logement classique à bas prix (studio, chambre étudiant, colocation), soit retourner vivre chez ses parents. C’est alors qu’il a l’idée de créer un logement entièrement dédié au développement de projet et à la création d’entreprise.
Par la suite, Andy Rebele a ouvert d’autres Hacker Houses aux États-Unis, notamment à Washington, San Francisco ou San José. En France, le concept a fait son apparition en 2015 avec l’ouverture de « Seed-Up », première Hacker House du pays qui s’est installée dans les Hauts-de-Seine (92).
Le concept de Hacker House peut toutefois varier selon les établissements. Si, à Marseille, chaque startupeur planche indépendamment des autres sur ses propres projets, chez Seed-Up par exemple, tous les résidents travaillent ensemble et font partie de la même entreprise.
Pour aller plus loin
Par Agathe Perrier