Découvrez, dans cette fiche métier, quelles sont les études et formations à faire ainsi que les compétences et qualités à avoir pour devenir costumier/costumière Avec le témoignage de Chantal Hocdé-Del Pappas, costumière pour le cinéma.

, Fiche métier – Costumier/costumière, quand l’habit doit faire le moine, Made in Marseille

Le costumier est en charge de l’accoutrement des acteurs et parfois des figurants. Son travail va drastiquement changer en fonction du film sur lequel il travaille. S’il s’agit d’un film historique, le costumier devra effectuer des recherches en amont sur les vêtements de l’époque (mode, couleur, matières utilisées, etc) et devra, s’il le faut, en fabriquer dans son atelier afin d’avoir les habits les plus réalistes possible. Pour un film contemporain au contraire, la recherche pourra se faire dans les boutiques actuelles de vêtements.

En plus de devoir coller à la réalité et aux besoins du film ou de la pièce, le costumier doit faire attention, lorsqu’il choisit ou confectionne un costume, que l’acteur ensuite puisse s’y sentir bien. Le métier de costumier varie également lorsque ce dernier œuvre dans le cinéma, la télévision ou le théâtre.

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Pour être costumier, il faut très humain et avoir un rapport à l’autre, pouvoir le mettre en confiance, lui faire comprendre quel sens à pour vous la façon dont vous voulez l’habillez », Chantal Hocdé-Del Pappas, costumière.

Études ou formation

Si auparavant un niveau CAP pouvait suffire pour exercer le métier de costumier, il est aujourd’hui conseillé de pousser les études jusqu’au Bac +2 (BTS ou DMA). Vous pouvez commencer par un CAP métiers de la mode-vêtement flou puis un Diplôme de technicien des métiers du spectacle (DTMS – niveau Bac). Exemples de formations pour la poursuite d’études :

  • Bac +2 : BTS design de mode, textile et environnement option mode, DMA (diplôme des métiers d’art) option costumier-réalisateur
  • Bac +3 : diplôme de l’ENSATT de Lyon parcours costumier option costumier coupeur ou parcours costumier option réalisation et régie de production, diplôme de scénographie costumes à l’ESAD de Strasbourg
  • Bac +5 : diplôme arts et techniques du théâtre parcours concepteur costume

Qualités

Parmi les qualités d’un bon costumier, l’une des plus importantes est d’avoir de grandes qualités artistiques. « Il faut être curieux regardez tout ce qu’il se fait dans les domaines de l’art ou de la mode. Cela permet de se référencer pour aller chercher des idées », met en avant Chantal Hocdé.

Il faut aussi être très humain car le costumier entretient des rapports étroits avec les acteurs et/ou les figurants. Il faut donc pouvoir le mettre en confiance et, pour cela, réussir à lui faire comprendre quel sens à pour lui la façon dont il l’habille.

Enfin, le costumier doit être organisé et flexible. En cas de souci de dernière minute sur un costume, il doit pouvoir trouver un plan B rapidement ou rebondir. Il faut donc savoir bien gérer les coups de stress et de pression !

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L’interview

Travailler en Provence a rencontré Chantal Hocdé-Del Pappas, costumière à Marseille. Après avoir étudié la peinture aux Beaux-Arts, elle a débuté sa carrière en assurant les décors de pièces de théâtre. S’occupant petit à petit aussi des costumes, elle a finalement basculé dans ce domaine pour ne jamais le quitter.

, Fiche métier – Costumier/costumière, quand l’habit doit faire le moine, Made in Marseille Travailler en Provence – Bonjour Chantal. Tout d’abord, qu’est-ce qui vous a donné envie de passer du travail des décors à celui des costumes ?

Chantal Hocdé-Del Pappas – Ma mère était mercière donc, dès toute petite, j’ai été familière avec le monde de la couture. Dans ma formation en peinture, j’ai aussi étudié toutes les époques et l’on s’intéresse notamment aux costumes et à leurs évolutions au fil des décennies et des siècles. C’est donc un domaine que j’ai toujours côtoyé.

Vous avez débuté votre carrière de costumière dans le théâtre. Aujourd’hui, c’est dans le cinéma que vous exercez. Comment s’est fait la bascule ?

Après le théâtre, j’ai d’abord travaillé en tant que costumière pour l’opéra et l’événementiel. Puis j’ai bifurqué vers de gros spectacles, notamment ceux de Robert Hossein, avec environ 700 figurants et donc énormément de costumes à gérer ! C’est en partie cette expérience qui m’a permis de déboucher sur le cinéma.

Quelles différences entre le métier de costumière pour le théâtre et pour le cinéma ?

C’est le même métier, mais en même temps pas tout à fait. Pour le théâtre, vous travaillez en osmose avec les comédiens, ceux qui s’occupent de la lumière, de l’espace, etc. Toutes les synergies sont en commun alors que dans le cinéma, chaque métier a un rôle particulier et on travaille plus dans son coin. Il y a également plus d’inventions pour le théâtre, alors que le cinéma nécessite de la réalité.

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Exemples de costumes réalisés par Chantal Hocdé © DR

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?

J’adore le travail de recherche, que ce soit pour une pièce ou un film historique ou même contemporain. C’est la « prépa » comme on dit : rechercher les tissus, les matières, les gammes de couleurs, ce que l’on veut faire, mettre en place la réalisation, monter les ateliers…

J’aime aussi suivre l’évolution des acteurs, du début de la confection du costume à sa première en plateau ou en tournage, voir ce que donne le travail, comment il est porté et comment les acteurs et les figurants jouent avec mon travail. Je trouve que toutes les étapes sont intéressantes.

À l’inverse, quels sont les aspects que vous aimez le moins ?

Le fait que, lorsque l’on travaille pour un film qui se passe à l’époque actuelle, tout le monde a son mot à dire à propos des costumes. Or, ce n’est pas parce que ce sont des vêtements contemporains que l’on prend les premiers venus. On choisit les costumes de sorte à ce qu’il y ait un sens dans ce choix, mais ce n’est pas forcément facile de l’expliquer ensuite aux autres. Ce peut être aussi difficile parfois de travailler avec certains acteurs qui se sentent mal dans leur peau, car il est alors compliqué de les habiller.

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À gauche, maquette d’un costume réalisée par Chantal Hocdé. À droite, le costume final © DR

Comment choisissez-vous justement les costumes pour les acteurs et les figurants ?

Après le travail de recherche, pour ma part je dessine des maquettes avec les différents éléments dont j’ai besoin pour les costumes. Cela me permet de bien visualiser mes personnages. Puis je les propose au metteur en scène. Mais certains costumiers, par exemple, plutôt que de réaliser des maquettes, partent de photos et font des lookbooks.

Par Agathe Perrier

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