Le 13 juin 1937, le stade Vélodrome ouvrait pour la première fois ses portes sur le boulevard Michelet à Marseille et devenait le nouveau temple du football local, emmené par son club mythique l’Olympique de Marseille.
Le stade Vélodrome était inauguré il y a tout juste 85 ans par une victoire en match de gala face aux Italiens du Torino. À cette époque, l’enceinte pouvait déjà accueillir 35 000 spectateurs, dont 12 000 sur des places couvertes.
Une histoire qui débute dans les années 1920
C’est dans les années 1920 que l’idée de construire un grand stade à Marseille voit le jour. Au lendemain des Jeux olympiques de Paris de 1924, la France veut développer ses installations sportives dans tout le pays et le gouvernement désire doter Marseille et Paris d’équipements capables d’accueillir des milliers de spectateurs.
En 1930, Gabriel Valérian, adjoint aux Sports au maire de la ville Georges Ribott, demande au conseil municipal de doter Marseille d’un grand stade et d’un palais des sports. La perspective de l’organisation de la Coupe du monde en France en 1938 accélère le projet.
La Ville de Marseille vote alors favorablement pour la construction du stade Vélodrome et du palais des sports. Cinq ans plus tard, le chantier du Vélodrome démarre sous la houlette de l’architecte parisien Henri Ploquin. Mais faute de budget, celui du palais des sports est abandonné. Il verra finalement le jour Marseille dans les années 1980.
Le stade est inauguré deux ans plus tard, le 13 juin 1937, à l’occasion d’un match de gala où l’OM bat le Torino 2 buts à 1, devant 35 000 spectateurs, avec un premier but du Marseillais Zermani. Mais l’Histoire retiendra que ce sont les cyclistes qui inaugurent le Vélodrome quelques heures avant le coup d’envoi du match.
Un stade qui ne fait pas l’unanimité à ses débuts
Si aujourd’hui l’attachement du Vélodrome à l’OM et à sa ville est indiscutable, la situation était toute autre à l’époque. En effet, dans les années 1930, l’Olympique de Marseille évolue depuis plus d’un siècle au stade de l’Huveaune, dont il est propriétaire, et ne montre aucune intention de déménager pour le boulevard Michelet.
Ses supporters le considéraient comme l’unique stade de l’OM. Ils avaient d’ailleurs financé la construction des tribunes dans les années 1920. Le projet du Vélodrome était lui étiqueté « stade de la mairie ».
Le stade de l’Huveaune était situé traverse de l’Olympique, entre l’avenue du Prado, le parc Borély et le rond-point du David.
Le projet initial du Vélodrome était d’ailleurs un stade omnisports, et non celui d’un stade tourné uniquement vers le football. Il accueillait aussi des courses cyclistes et des compétitions d’athlétisme. C’est de cette époque que sont issus les noms des tribunes latérales Jean Bouin, un coureur de demi-fond, et Gustave Ganay, un coureur cycliste.
Pendant la Coupe du monde de football de 1938, le Vélodrome accueille deux matchs. Mais l’année suivante sonne le début de la Seconde Guerre mondiale. Le sport s’arrête et laisse place à l’occupation militaire : le stade est alors utilisé comme un lieu de stockage de matériel pour l’armée allemande et sa pelouse malmenée par les engins de guerre.
L’installation définitive de l’OM au Vélodrome
Au sortir de la guerre, l’OM qui n’est alors plus propriétaire du stade de l’Huveaune, doit payer la Ville pour jouer ses matchs au Vélodrome. L’année 1965 marque un nouveau tournant. Marcel Leclerc prend la direction du club et renfloue ses caisses. En contrepartie, il demande à la mairie une subvention et une grosse ristourne pour jouer les matchs boulevard Michelet. La municipalité refuse. Il décide alors de retourner jouer au stade de l’Huveaune.
Mais dans la foulée, l’OM remonte en première division et renoue avec le succès. La Ville accepte alors les demandes de Leclerc et le club finit par s’installer définitivement au stade Vélodrome en 1967.
En 1971, les tribunes sont rénovées et le stade augmente sa capacité de 6 000 places assises. Dans le même temps, la piste de cyclisme est réduite et la piste cendrée d’athlétisme supprimée. Le Vélodrome atteint ainsi une capacité de 55 000 spectateurs assis et debout.
Quelques années plus tard, la France est choisie pour accueillir le Championnat d’Europe de football 1984 et le Vélodrome s’apprête à connaître une nouvelle transformation. Pendant toute une saison (1982-1983), l’OM retourne sur son stade de l’Huveaune, pour permettre la rénovation du Vél’. La pelouse est entièrement remplacée. Après l’Euro, la construction de loges et de boxes ramènera la capacité d’accueil du stade à 42 000 places.
Vers le nouveau stade 98
Dix ans plus tard, la France est à nouveau choisie, mais cette fois-ci pour organiser la grande Coupe du monde de football de 1998. Le Vélodrome qui fait alors partie des principaux stades de la compétition voit sa capacité passer à 60 000 places.
La configuration du stade est complètement modifiée avec une forme très évasée, souvent comparée à quatre pétales de fleurs. Pendant cet immense chantier, les tribunes sont rasées et reconstruites. Les quatre tribunes portent désormais les noms de Jean Bouin, Gustave Ganay, Chevalier Roze pour le virage Sud (une figure historique de la peste de 1720) et Patrice De Peretti pour le virage Nord (supporter charismatique disparu en 2000).
Seule la façade de la tribune Jean Bouin est conservée. Les joueurs, quant à eux, continuent à évoluer sur la pelouse, puisqu’il n’est désormais plus possible de disputer des matchs sur le stade de l’Huveaune, dont la mise aux normes aurait demandé trop de travaux.
Euro 2016 : le stade couvert
Le 21 juin 2010, c’est l’entreprise Bouygues Construction, via sa filiale Arema, qui est choisie pour réaliser le projet de rénovation et d’agrandissement du stade en vue de l’Euro 2016 qui se déroule en France. Le stade est alors doté d’une immense toiture qui lui permet de se protéger du vent et d’améliorer l’acoustique, et sa capacité passe à 67 394 places.
Les travaux dureront 3 ans, entre 2011 et 2014. Le stade est inauguré officiellement le 16 octobre 2014.
2016 : le stade renommé Orange Vélodrome
En 2016, Orange s’engage avec Arema dans un contrat de naming d’une durée de 10 ans, et le stade Vélodrome est officiellement renommé stade Orange Vélodrome.
Il accueillera l’année prochaine des matchs de la Coupe du monde de rugby 2023 et des matchs de football pour les Jeux olympiques 2024. Chaque année, il accueille aussi des grands concerts, comme Soprano, Jul, Céline Dion, les Rolling Stones…
Pendant les vacances scolaires, il est ouvert au public dans le cadre des visites de l’OM stadium tour qui permet de découvrir ses coulisses.
Heureusement que l initiative a été prise de le couvrir. Avant c était le stade des courants d air . Désormais il résonne fort (.. quand le spectacle est bon).
Longue vie au Vel’