Mathilde Forget, coach en reconversion professionnelle et créatrice du Bilan de Sens©, une alternative au bilan de compétences pour trouver sa vocation professionnelle, nous explique comment réussir à trouver du sens dans son travail ou, à défaut, comment envisager une reconversion afin d’exercer sa véritable vocation.
Avant de se spécialiser dans la reconversion professionnelle pour les personnes en manque de sens dans leur travail, Mathilde Forget a d’abord travaillé, en France et à l’étranger, dans le marketing, en tant que chasseur de têtes, puis comme responsable Ressources Humaines (RH) dans un groupe d’agences digitales. Déjà, dans l’exercice de ce dernier poste, elle était soucieuse du bien-être en entreprise de ses différents collaborateurs et avait mis en place des initiatives pour qu’ils soient le plus épanouis possible, professionnellement parlant.
« Force est de constater que cela ne marchait pas pour une partie d’entre eux, tout simplement car ils n’étaient pas à leur place dans leur vie professionnelle. Ils étaient faits pour exercer un autre métier. J’ai donc souhaité intervenir à la « racine » du problème en aidant les personnes à trouver leur voie et à se reconvertir professionnellement », explique Mathilde Forget. Elle a alors créé Bilan de Sens©, une alternative au bilan de compétences, qui permet de trouver sa véritable vocation sans se focaliser sur l’expérience passée mais en se tournant vers ce que l’on souhaite vraiment pour l’avenir, et le sens que l’on souhaite avoir dans son travail en se levant le matin.
Travailler en Provence – Bonjour Mathilde. Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer ce que signifie concrètement « trouver du sens » dans son travail ?
Mathilde Forget – C’est sentir que le fruit de notre travail a un effet positif, direct ou indirect, sur l’être humain ou son environnement, comme par exemple la santé, le respect de la planète, l’intégration et l’égalité des chances, l’éducation, le bien-être… Cette notion de sens est propre à soi, autrement dit nous ne sommes pas tous aussi sensibles à certains sujets : à chacun de trouver le sien.
Comment expliquer que, à un moment donné, on ne trouve plus de sens à son travail alors qu’auparavant on en trouvait ?
Au début d’un nouvel emploi, la nouveauté nous nourrit et nous donne un sentiment d’utilité. Puis au fur et à mesure, on découvre l’envers du décor, et on se sent impuissant pour faire changer les choses. C’est alors que les frustrations apparaissent : on se sent alors « inutile », et pas à sa place pour « faire sa part » de contribution dans la société.
Est-ce que cela arrive généralement après un certain nombre d’années ou cela peut se ressentir rapidement après avoir commencé un nouveau travail ?
Les deux car quand cela fait un moment qu’on exerce un travail, on découvre les coulisses et les choses un peu plus noires de ce métier et cela peut décourager et amener un manque de sens. Mais ça peut aussi arriver rapidement car il peut y avoir un électrochoc, surtout chez les jeunes qui démarrent dans la vie active et qui se font une idée de leur travail et de leur futur métier qui peut se révéler différente de la réalité.
Qu’est-ce qui existe pour retrouver du sens à son travail ?
Il est possible d’amener plus de sens dans son quotidien professionnel par des actions concrètes. Soit des actions directement liées à son travail, soit dans sa façon de travailler en intégrant par exemple plus de communication entre les collègues. Ça peut aussi passer par trouver des alliés dans l’entreprise avec qui mettre en place des initiatives qui n’ont rien à voir avec le travail comme organiser un team building nettoyage de plage ou un don du sang dans la société.
Mais attention : cela peut mettre du baume au cœur et ne pas forcément régler les choses au fond. Le but est bien sûr d’être en accord avec ce que l’on fait. À l’inverse, avoir un coup de flemme un matin ne veut pas dire qu’on n’est pas à sa place non plus.
Comment faire si cela ne marche pas ?
Si cela ne suffit pas, il est alors préférable d’envisager un changement plus important comme changer de structure, si c’est uniquement un souci avec l’environnement (par exemple, un manque d’adéquation aux valeurs, un supérieur hiérarchique qui bloque les projets de sens…). Ce peut être également changer de fonction, si c’est seulement son rôle au sein de la structure qui ne convient pas et on peut alors commencer à parler de reconversion professionnelle. Ou sinon changer de structure ET de fonction : on est alors clairement dans le cas d’une reconversion professionnelle.
Ne pas trouver de sens à son travail veut-il forcément dire que l’on s’est trompé de vocation et que l’on doit envisager un changement de poste ou une reconversion professionnelle ?
Pas forcément. La question à se poser est : est-ce qu’on souffre du fait de ne pas trouver de sens à son travail ? Si non, alors on est peut-être bien où on est. On pourra ensuite avoir un réveil plus tard.
Que faire si justement on se rend compte que l’on s’est trompé de vocation ?
Pour commencer, ne pas s’en vouloir ! Généralement, on ne s’est pas complètement trouvé, c’est plus une erreur d’aiguillage à rattraper pour vraiment coller à la vocation professionnelle. Et même quand cela peut sembler un peu éloigné, très souvent l’ancien métier apporte beaucoup au nouveau. Par exemple, il peut s’avérer très utile pour une personne qui veut se lancer en tant qu’indépendant (quel que soit le secteur), d’avoir travaillé auparavant dans le marketing ou la communication, pour créer sa clientèle !
A-t-on forcément besoin d’un coaching pour préparer une reconversion professionnelle ou peut-on l’envisager soi-même ?
Dans e nombreux cas, il est vivement conseillé de faire le point avec un professionnel extérieur à sa situation. Notamment si on se pose la question de changer de métier ou de se lancer dans sa propre activité, que les mois passent et que rien ne bouge ! Faire un coaching permet de clarifier déjà sa situation et son projet professionnel, rapidement, pour voir ensuite ce que l’on fait.
Également pour s’assurer que son choix d’études ou de formation correspond bien à sa vocation professionnelle. En effet, lors d’une réorientation d’études ou professionnelle, il est vraiment préférable de ne pas se tromper (à nouveau) de formation, cela peut coûter très cher!
Il vaut aussi mieux éviter le piège de vouloir à tout prix trouver par soi-même, il n’y a pas de gloire à cela. Il est préférable d’être bien accompagné pour s’assurer de faire le bon choix et surtout de partir dans la bonne direction!
Vous proposez un coaching différent, un Bilan de Sens© plutôt qu’un bilan de compétences, qu’est-ce que cela signifie ? Quelles différences ?
Le bilan de compétences se base davantage sur l’expérience passée de la personne pour définir son futur projet professionnel. Il permet de faire le point sur ses compétences acquises et de voir ce que l’on peut en faire professionnellement, dans quel métier déjà existant la personne peut se retrouver. Des tests de personnalité écrits sont utilisés.
Il faut remplir certaines conditions pour pouvoir faire un bilan de compétences et se le voir faire financer. Avec les nombreuses démarches à effectuer, les délais entre chacune, le choix du cabinet de bilans de compétences, il faut compter jusque 6 mois entre le moment où l’on exprime le souhait de faire un bilan de compétences et la fin de ce dernier. A défaut, il est possible de le financer soi-même et coûte en moyenne 1 500€ et la démarche se fait tout de même en plusieurs mois.
Le Bilan de Sens© est, lui, plus orienté « futur ». Il permet de trouver sa véritable vocation professionnelle, en se basant sur ses aspirations pour le futur, et le sens auquel la personne souhaite contribuer, sans mettre dans une case de métier. Aucun test de personnalité écrit n’est utilisé, c’est du 100% sur-mesure. Toute personne peut faire un Bilan de Sens, le démarrer du jour au lendemain et le terminer en une semaine si elle le souhaite. Pour un financement personnel, il faut compter en moyenne 825€ et il sera bientôt possible de demander un financement.
Une personne qui a déjà réalisé un bilan de compétences et n’a pas trouvé sa vocation pourra y arriver grâce à un bilan des sens ?
Très certainement. Si cette personne est en quête de sens dans son travail et sa vie, si elle a trouvé par exemple que le bilan de compétences « manquait de profondeur », « de personnalisation », « d’audace » dans les idées… alors le Bilan de sens est assurément fait pour elle !
Avoir trouvé sa vocation professionnelle va-t-il forcément de pair avec le fait d’être épanoui dans son travail ?
Avoir trouvé sa vocation professionnelle est une composante majeure à l’épanouissement professionnel. Mais elle n’est pas la seule. Je pense que la bonne entente avec les personnes avec lesquelles nous collaborons est aussi très importante. Cela me semble les deux facteurs clés de l’épanouissement au travail.
Bien entendu, chacun a ensuite des facteurs spécifiques de l’épanouissement professionnel, comme par exemple le besoin d’autonomie, de travail en équipe, de créativité, de mener un projet dans son intégralité, d’aider les autres…
Pour plus d’informations ou toute demande, rendez-vous sur les sites internet de Mathilde Forget : www.mathilde-forget.com et www.bilandesens.fr.
Par Agathe Perrier