En travaux depuis deux ans, le nouveau SAMU 13 de la Timone ouvrira ses portes en avril 2026. Plus moderne et accueillant, le bâtiment doit répondre à la hausse des urgences sanitaires à venir.
Les ouvriers peaufinent les derniers travaux du nouveau SAMU zonal de la Timone pour ouvrir en avril prochain. Ce bâtiment de 4 500 m2, construit à quelques mètres de l’existant, a été repensé par le cabinet d’architectes CRR et le constructeur SPIE Batignoles Sud-Est afin de répondre à l’augmentation des besoins sanitaires.
Le SAMU zonal de Marseille, qui couvre toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur de Montpellier à Nice, reçoit aujourd’hui 800 000 appels par an. « Mais les appels ne font qu’augmenter, donc nous serons capables d’en traiter un million en 2026 », affirme une jeune médecin devant le président de région, Renaud Muselier, venu constater l’avancée du chantier le 17 décembre.
Ce nouveau SAMU 13 permettra également d’envoyer 40 000 départs en intervention chaque année. Pour le directeur de l’AP-HM, François Crémieux, ce site est donc « indispensable pour assurer le quotidien ». Il l’est aussi pour la Région qui accueillera les Jeux Olympiques d’Hiver 2030 dans les Alpes et pour la France « qui se prépare à des crises possibles », comme l’engagement dans un conflit armé.
Répondre aux besoins grandissants
Au rez-de-chaussée, le vaste parking sera en mesure d’accueillir 16 ambulances avec une entrée directe sur le chemin de l’Armée d’Afrique (5e) situé à proximité des accès autoroutiers.
Le cabinet d’architectes CRR a aménagé une grande « salle de régulation » lumineuse avec 48 postes pour accueillir les patients en urgence. Ces postes s’ajoutent aux 20 autres de la salle de crise. Le nouveau site compte aussi une dizaine de chambres pour les internes, un grand réfectoire ainsi qu’un espace de coworking.
Le SAMU13 nécessitait en effet d’une salle de travail collaborative car il dispose d’une section recherche et enseignement supérieur. Un projet de recherche est d’ailleurs actuellement en cours « autour de l’intelligence artificielle pouvant être un appui à la régulation des appels », explique François Crémieux.
Un projet inscrit dans la modernisation de l’AP-HM
Le coût total du chantier s’élève à 23 millions d’euros avec une participation de la Région Sud à hauteur de six millions d’euros. Il s’inscrit dans le plan de modernisation « Cap 2030 » engagé depuis 2021 par l’AP-HM pour réorganiser « un système déstabilisé » notamment par le Covid, rappelle François Crémieux.
Plusieurs chantiers sont en cours, notamment le futur bâtiment femmes-parents-enfants situé juste en face, dont le permis de construire vient d’être accordé, et la construction d’un bâtiment de cardiologie à l’hôpital Nord.
Ce vaste plan de modernisation a été possible « grâce à l’État et aux collectivités locales », rappelle le directeur de l’AP-HM. L’État a en effet apporté 480 millions d’euros sur la table, le Département des Bouches-du-Rhône 57 millions, la Région Sud 31 millions, la Ville de Marseille 25 millions, et la Métropole Aix-Marseille-Provence 17 millions.
En juin dernier, le ministère de la Santé a également annoncé accélérer sur une partie du financement de la dette de l’AP-HM, à hauteur de 150 millions, afin d’aider l’hôpital à sortir de sa dette colossale de 850 millions d’euros, contractée dans les années 2000.
