Sans reprise significative, les prix de l’immobilier se stabilisent à Marseille cette année. Deux quartiers se distinguent par une forte hausse : l’Estaque et Noailles.

La Chambre des notaires des Bouches-du-Rhône se rassemble chaque année, en septembre, pour dresser le bilan de l’activité immobilière du département. À Marseille, le 16e arrondissement est « la performance de l’année » avec le quartier de l’Estaque qui voit son prix médian au m2 augmenter de plus de 14% pour atteindre 2 900 euros.

Maître Alexis Zographos, notaire marseillais, explique cet attrait grâce « aux initiatives locales pour lutter contre la criminalité » alors que ce quartier du nord de Marseille pâtit d’une « image contrastée », entre un village pittoresque de pêcheurs et un quartier « marqué par les faits divers ».

Son prix médian du m2 reste toutefois en deçà du prix médian à l’échelle de la ville qui se stabilise autour de 3 600 euros le m2 ces dernières années. Et ce, malgré un marché de l’immobilier tendu « ni vendeur ni acheteur ». À comprendre que les propriétaires sont frileux de vendre leurs biens, autant que les acheteurs se font timides.

immobilier, L’Estaque et Noailles en tête des quartiers où les prix de l’immobilier grimpent le plus, Made in Marseille
Vue de l’Estaque avec d’un côté le noyau villageois et son clocher et de l’autre le port. © Mathieu Grapeloup

Trois arrondissements se détachent du lot

Le trio de tête des arrondissements les plus attractifs de la cité phocéenne reste, sans surprise, les 6e, 7e et 8e arrondissements.

Premier sur le podium, le 7e arrondissement connaît une légère augmentation du prix médian au m2 (+1,8%) pour atteindre 4 650 euros. À noter que le quartier d’Endoume « ne cesse de grimper avec un prix médian au m2 qui dépasse la barre des 6 000 euros », souligne maître Alexis Zographos.

Le 8e arrondissement, « où les taxes foncières sont les plus élevées de la ville », se situe à la deuxième place du classement avec un prix médian au m2 de 4 140 euros. Le 6e arrondissement ferme la marche du podium avec une légère baisse de 2,1% du prix médian au m2 qui atteint 3 650 euros.

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Noailles, place du 5 novembre © SPLA-IN / Passagers des Villes

Une ville toujours très contrastée

Le 3e arrondissement signe la plus importante chute des prix (-8 %) avec un prix médian au m2 de 1 680 euros. En zoomant sur les quartiers, Saint-Lazare subit une baisse de 9,6 % et la Belle de Mai de 6,4%.

Dans un centre-ville marseillais contrasté, le quartier de Noailles, qui entame sa requalification pour trois ans, voit le prix de son m2 médian augmenter de 9% en 2025.

Cette augmentation rééquilibre, en revanche, la baisse de 10% de l’année dernière. Elle peut néanmoins découler du grand chantier de rénovation des logements indignes entrepris par la Spla-in depuis sa création en 2021.

L’immobilier à Marseille reste ainsi stable, mais sans reprise notable, notamment car les taux des crédits se stabilisent autour de 3% en 2025. La lutte municipale contre les plateformes de tourisme de courte durée n’aurait « pas de conséquence sur l’investissement », assure Maître Zographos qui convient aussi « du manque de recul sur la situation ».

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Jean Michel Moulin, président de la chambre des notaires et Pierre-Armand Samama, notaire.

Un marché « en phase de rattrapage »

À l’image de Marseille, le marché de l’immobilier en Provence demeure « timide mais en phase de rattrapage », résume Maître Moulin, président de la Chambre des notaires de Bouches-du-Rhône, qui aimerait voir une nouvelle dynamique se dessiner.

Aubagne et la Penne-sur-Huveaune attestent une tendance baissière de leurs prix médian au m2, comme le bassin de La Ciotat (-10%) dont le prix médian au m2 atteint 6 030 euros pour une surface de 115 m2

Avec un prix moyen autour de 5 760 euros en centre-ville, le marché aixois se positionne comme « un moteur » du département pour Maître Frédéric. Mais la ville de Cézanne reste un marché « premium » et « sélectif ». Devant ses confrères, il jette alors un pavé dans la mare, questionnant son accessibilité pour les ménages.

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