Hier soir, plus de 1000 chefs d’entreprises étaient réunis au parc Chanot pour la soirée Impulse organisée par l’UPE 13. L’occasion pour les patrons de rappeler leurs inquiétudes et de se projeter vers les prochaines échéances électorales.

Les élections municipales auront lieu en mars 2026, mais elles sont déjà dans toutes les têtes. Et la campagne semble bel et bien lancée. Hier soir, la traditionnelle soirée Impulse de l’UPE 13 (Medef local), a réuni 1300 chefs d’entreprises autour de leur président, Philippe Korcia, et un parterre d’élus locaux et représentants du monde économique.

De Pablo Longoria, président de l’OM, à Martine Vassal, présidente de la Métropole et du Département, en passant par le Préfet Georges-François Leclerc, le président du club de Hockey des Spartiates Éric Lagache, l’économiste Philippe Dessertine, Jean-Luc Chauvin (CCIAMP), Christine Fabresse (Cepac) et Laurent Fromageau (Crédit Agricole),  ou le président de Région, Renaud Muselier, ils étaient nombreux dans les gradins ou sur scène pour suivre les débats. Seul manquait à l’appel le maire de Marseille, Benoît Payan.

UPE 13, Une soirée très politique pour l’UPE 13, à l’approche des municipales, Made in Marseille
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Une soirée très politique

« L’UPE 13 n’est pas force de décisions, mais de propositions » martèle Philippe Korcia, qui ne compte pas rester à l’écart des prochaines élections municipales. Car dans un contexte d’instabilité politique et économique internationale, « les entreprises souffrent », rappelle le président, qui n’oublie pas de saluer au passage le soutien des « tribunaux des commerces qui sont des amis des entreprises ».

Avant de poursuivre : « Les élections municipales sont un moment décisif pour les entreprises. Le maire peut influer sur les leviers de la fiscalité qui nous impactent, via la taxe sur le foncier bâti par exemple. Le maire peut accélérer ou non les projets, c’est lui qui signe les permis de construire pour loger dignement nos salariés ». Et de lâcher : « Nous parlerons à tout le monde sauf à LFI et tous ceux qui parleront à LFI ne seront pas les bienvenus ».

Si le maire divers gauche de Marseille n’était pas présent, Philippe Korcia a reçu tour à tour sur scène Martine Vassal et Renaud Muselier, représentants de la droite locale, qui avaient promis de faire des annonces en faveur des entreprises. Un temps d’échanges orchestré par le directeur de la rédaction de La Provence, Olivier Biscaye, partenaire de l’UPE 13.

« Je ne vais pas augmenter le Versement Mobilité des entreprises, ni en 2025 ni en 2026, les entreprises sont suffisamment taxées », annonce Martine Vassal. L’élue promet également de supprimer la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), « pendant trois ans pour les entreprises qui s’installent ici ». Une « bonne nouvelle » pour Philippe Korcia, qui plébiscite de ne pas taxer les nouveaux arrivants pour accroitre l’attractivité du territoire.

De son côté, Renaud Muselier annonce que la Région va débloquer « 5 millions d’euros pour que les entreprises qui sont en conciliation puissent avoir des moyens de rebondir avant de passer en liquidation ». Et l’élargissement du dispositif Zéro rideau fermé, lancé après le Covid, pour les communes de moins de 10 000 habitants. « On va l’étendre à toutes les villes de la région », lance le président, faisant écho à la situation du Centre Bourse qui ne pouvait pas entrer dans les cases. D’ici 2028, la Région ambition de venir en aide à 10 000 entreprises.

La ligne à haute tension pour décarboner l’industrie locale

Autre sujet qui a alimenté les débats toute la soirée : le projet de ligne à haute tension sur la zone de Fos, soutenu par le président du Medef, Patrick Martin, qui a adressé un mot aux adhérents de l’UPE en début de soirée. « Je soutiens la création de la ligne à haute tension, je suis à vos côtés pour ce projet qui pourrait rapporter des milliards d’euros sur la zone de l’étang de Berre », souligne le patron des patrons.

« La richesse de notre territoire est toujours venue par la mer et par son port qui s’étend de Marseille à Fos-sur-mer« , rappelle Martine Vassal. « Aujourd’hui, on a une nette volonté des industriels de décarboner leurs activités, et on les aide avec la Métropole en travaillant sur le foncier. Mais sans cette ligne haute tension, nous ne pourrons pas développer l’installation de nouvelles entreprises et les entreprises actuelles partiront », alerte l’élue.

Cette ligne à haute tension représente « 20 milliards d’euros d’investissement et pourrait permettre de créer 60 000 emplois, c’est une véritable chance pour notre territoire », lance Philippe Korcia, en direction du Préfet qui mène actuellement une concertation sur le projet auprès des habitants. « Mais pour developper notre industrie, il nous faut plus d’énergie, et pour cela, il nous faut une ligne 300 000 volts rapidement, avant même les municipales pour ne pas que ce soit détricoté ! », conclut le président de l’UPE 13. Le ton est donné.

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