Le collectif Greffe+, l’association Espoir 13 et le Département ont signé une charte ce 19 juin pour faire des Bouches-du-Rhône le « premier ambassadeur du don d’organes ». Une grande opération de sensibilisation sur le don et la greffe va ainsi se mettre en place.

La « législation a avancé mais ce n’est pas suffisant, il faut beaucoup de pédagogie pour expliquer que l’on peut sauver des vies », souligne Martine Vassal (DVD), présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône. En devenant le premier département ambassadeur du don d’organes, « on espère que les gens auront moins de tabous », lance l’élue.

Marseille fait en effet figure de mauvais élève pour le don d’organes. Le taux de refus de don avoisine les 60% en 2023 et en 2024, contre environ 36% à l’échelle nationale. Valérie Moal, néphrologue et présidente de la commission de transplantation de l’AP-HM l’explique par « la prudence des proches qui préfèrent dire non s’ils ne savent pas ».

Journée nationale le 22 juin

La signature de cette charte résonne avec la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. Symbolisée par un ruban vert, elle a lieu le 22 juin et « c’est le moment pour chacun de témoigner sur le don d’organes auprès de ses proches », rappelle Frédéric Collart (SE), chirurgien cardiaque et conseiller départemental.

« On devrait être à 20% au lieu de 36% de refus. Cela représente plus de 1 000 dons supplémentaires », indique Cédric Émile, vice-président de la fondation Greffe de vie. Selon le dernier baromètre de l’Agence de la Biomédecine, 80% des Français se disaient effectivement favorables au don de leurs organes en 2024.

Une campagne d’information

Actuellement en France, « il y a un peu plus de 800 morts sur liste d’attente », déplore Valérie Moal. Cette campagne d’information va notamment permettre de « lutter contre la désinformation, les tabous, les fausses raisons. Et de simplifier la question du don lors de ces situations de décès souvent brutal », espère la néphrologue.

Plus d’interventions sont prévues dans les collèges et une potentielle installation de « panneaux à l’entrée et à la sortie des villes pour sensibiliser les gens, comme on peut voir les panneaux villes fleuries », explique Maryse Blangéro, fondatrice de l’association Espoir 13 qui s’est rapprochée du collectif Greffe+.

Valérie Moal rappelle que la communication a déjà fonctionné une première fois à Marseille. « Concernant les dons du vivant, la moyenne française est à 15%. On était à 14% avant à Marseille et on est passé à 20% », s’enthousiasme-t-elle.

Un donneur décédé peut sauver jusqu’à 7 vies

Pour autant, les dons du vivant concernent essentiellement les reins et le lobe de foie. Alors qu’un donneur décédé peut sauver jusqu’à sept vies grâce au don d’organes.

Basile Petitforestier a pu bénéficier d’une greffe de rein à La Timone il y a 8 ans. Aujourd’hui âgé de 19 ans, le jeune homme témoigne : « Grâce à cette greffe, je peux refaire de la natation, faire des projets, voir mes amis le soir. Et même avoir une forme d’autonomie, qui pour moi est très chère, et que je ne lâcherais pour rien au monde ».

Très reconnaissant envers son donneur, dont l’identité est tenue secrète, il en profite pour rappeler que « le don d’organes ce n’est pas que sauver une vie, c’est permettre à quelqu’un une vie nouvelle ».

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