La compagnie Trenitalia ouvre une nouvelle ligne entre Paris et Marseille à partir du 15 juin 2025. Elle espère séduire les passagers français avec son rapport qualité-prix, en augmentant de 20% l’offre sur ce trajet.
Le 18 décembre 2021 marquait le jour de l’ouverture du marché ferroviaire à la concurrence. Le premier train étranger circulait sur le réseau ferré français entre Paris, Lyon et Milan, opéré par la compagnie transalpine Trenitalia. Elle annonce une deuxième étape de son implantation dans l’Hexagone : la ligne Paris-Marseille.
Cette nouvelle offre pour les « Frecciarossa » (flèches rouges) entrera en service « le 15 juin 2025, annonce le directeur marketing France de la compagnie, Fabrice Toledano. Nous proposerons quatre allers-retours par jour. Soit une augmentation de 20% de l’offre actuelle entre Paris et Marseille ».
Au départ de la gare de Lyon dans la capitale, il desservira la gare TGV Saint-Exupéry à Lyon, Avignon TGV et Aix-en-Provence TGV pour un trajet total de 3h20. Même chose en sens inverse.
Avec des départs répartis sur toute la journée. « Il est important d’avoir la possibilité d’un aller retour sur la même journée, avec des départs tôt et des retours tard, pour les travailleurs », avance le directeur marketing.
Les horaires de la ligne Paris - Marseille
- Au départ de Paris : 05h55, 11h15, 14h26 et 19h04.
- Au départ de Marseille : 06h52, 09h53, 15h40 et 18h49.
Garder une logique de tarifs attractifs
Trenitalia vient d’être classée « meilleure compagnie ferroviaire européenne » par Transport and Environment (T&E). L’ONG met en avant la fiabilité et la qualité des services en rapport d’une gamme tarifaire plutôt accessible.
L’opérateur italien a particulièrement misé sur des prix attractifs à son arrivée pour séduire le public français. Aujourd’hui, sur Paris-Lyon, les places « Business », équivalent de la première classe, coûtent 39 euros et se rapprochent donc plutôt des prix de la seconde classe SNCF (sans carte ni tarif spécial).
« Nous aurons la même logique sur Paris-Marseille », s’avance Fabrice Toledano, sans vouloir préciser les tarifs. Nous en saurons plus début mars, lors du lancement de la commercialisation de la ligne.
Tarifs uniques pour trois classes, dont une de luxe
La compagnie transalpine souhaite particulièrement se démarquer par « une gamme simple », poursuit le directeur marketing. Pas de tarifs spéciaux, de cartes, de tranches d’âge. Excepté la gratuité pour les moins de quatre ans, et -50% jusqu’à 14 ans.
Trenitalia propose donc trois classes à prix fixes, qui semblent concurrentiels pour les deux premières, standard et business.
Beaucoup moins pour la classe « Executive », qui s’envole à 140 € sur Paris-Lyon. Il s’agit d’un service haut de gamme avec seulement 10 sièges pivotants en cuir par rame. Et une offre de restauration et vins illimitée servie au fauteuil. Sans oublier la possibilité de réserver une salle de réunion avec écran et connexion internet.
Miser sur l’identité italienne
Globalement, l’opérateur mise sur une image de marque qualitative mettant en avant son identité italienne. Avec, par exemple, une offre de restauration en wagon bar et ambulante ou livrée sur commande proposant « des produits italiens », et des cartes pensées par le chef étoilé Carlo Cracco.
Du côté de la connectivité à bord, « devenue vitale aujourd’hui », l’opérateur promet un wifi illimité, débridé, et gratuit pour tous les voyageurs.
Après trois ans d’exercice en France et trois millions de passagers, le directeur marketing avance une « ponctualité de 97% » pour les trains de Trenitalia. Fabrice Toledano ne se prive pas d’égrener les indicateurs de satisfaction client, « qui atteignent 97% pour le rapport qualité-prix ».
Bientôt une ligne Marseille-Nice-Gênes ?
Si le grave éboulement de la Maurienne en août 2023 a coupé la ligne Paris-Milan de Trenitalia, la réduisant à Paris-Lyon, le président de la branche française, Marco Caposciutti, annonce la reprise du trajet international le 1er avril. Les billets sont déjà commercialisés.
Une deuxième ligne transfrontalière entre la France et l’Italie est également dans les tuyaux. Elle pourrait relier Marseille-Nice-Gênes-Milan. Une « connexion stratégique pour boucler le triangle de notre offre », entre Lyon, Marseille et Milan, estime Marco Caposciutti. Mais elle n’est pas attendue avant 2026, au mieux.
