Le groupe Vacances Léo Lagrange rachète l’hôtel 1850 à Risoul, symbole d’un second souffle après des années difficiles. L’entreprise marseillaise mise sur le tourisme durable pour tous en favorisant l’accès à la nature et au sport.

Sur la terrasse de l’hôtel club 1850 à Risoul, Pascal Carrano trinque avec ses partenaires et salariés à la reprise en gestion du bâtiment de 140 chambres. Tout un symbole pour le directeur général de Vacances Léo Lagrange : « Nous avons construit le site il y a 40 ans, on l’a perdu il y a 20 ans et on l’a racheté l’année dernière ».

Le patron raconte, sans cacher son allégresse, comment le groupe de loisirs a su remonter la pente. De 5,5 millions d’euros en 2017, les recettes ont passé la barre des 10 millions d’euros en 2024 avec 400 collaborateurs répartis entre les neuf villages du Sud-Est et le siège marseillais (8e).

À son arrivée il y a huit ans, l’entreprise avait pourtant vendu plusieurs villages, accablée par une mauvaise gestion financière et par « la connotation passéiste du tourisme social, commente l’expert en marketing, qui pouvait laisser penser à un tourisme de seconde classe ».

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Pascal Carrano, directeur Général du groupe Vacances Léo Lagrange.

Transformer l’image de l’entreprise

Pour transformer cette image « poussiéreuse » en image « novatrice », Pascal Carrano a créé une direction du développement afin de déployer un nouveau site internet, animer les réseaux sociaux, et concocter des séjours plus proches des besoins de ses (futurs) clients.

Exemple avec Le Hameau des Oliviers à Vaison-la-Romaine, proche du célèbre Mont Ventoux : « On n’exploitait pas le cyclotourisme, alors j’ai réuni un comité de professionnels et d’amateurs pour comprendre leurs attentes », explique le dirigeant.

Un garage sécurisé, un buffet à volonté et une salle de sport plus tard… et le nombre de cyclistes accueillis dans les villages a bondi de 500%, passant de 300 à 1 600 en quelques années.

Conserver les idéaux du Front populaire

En revanche, pas question de gommer la vocation du groupe – dont la maison mère reste une association – de faire du tourisme « social » ou « durable » pour promouvoir les vacances pour tous. Le club émane d’ailleurs de cette réflexion sur le temps libre impulsée par les idéaux de Léo Lagrange, ancien député issu des rangs du Front populaire en 1936.

Pas question de rogner non plus sur la qualité de « ce temps d’émancipation citoyenne », assure le patron. Les télévisions dans les chambres ont été troquées par des salles de vie, de spectacle, des animations raquette et de découverte de la biodiversité locale, ou encore cette année par un festival d’humour gratuit tout l’hiver.

Ces animations doivent ainsi permettre de « mixer les publics » qui réservent via leur Comité social et économique (CSE) d’entreprise, colonies de vacances ou par leur propre chef. À savoir que la majorité des bâtiments gérés par le club appartient historiquement à des CSE, nés après la guerre pour représenter les intérêts des salariés.

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L’hôtel club 1850 à Risoul.

Respecter les territoires

Pascal Carrano mise aussi sur le développement durable pour se projeter dans l’avenir. Entre 2026 et 2030, l’entreprise entame un plan de rénovation énergétique de huit millions d’euros sur deux villages, Risoul et Ramatuelle, en partenariat avec les propriétaires. Des investissements anticipés mais incités par la loi.

En répondant aux nouvelles normes énergétiques, l’hôtel club 1850 compte ainsi profiter des Jeux olympiques d’hiver 2030 portés par les Alpes françaises pour accueillir les athlètes et journalistes.

Vacances Léo Lagrange veut aussi étaler le tourisme sur les quatre saisons. L’hôtel club de Risoul sera par conséquent réouvert à partir de l’été 2025, après 20 ans de fermeture. Le site proposera une course d’orientation, des balades en partenariat avec la Fédération française de randonnée et des balades à vélo pendant cette période.

À Marseille, sur les îles du Frioul, le groupe VLL attend aussi sa rénovation. Mais contrairement à Risoul, l’entreprise devra davantage attirer les clients l’hiver, comme le souhaite également la Ville de Marseille. « C’est ça aussi notre recette, attirer les gens dans des lieux d’exception en partenariat avec les collectivités locales », assure le directeur.

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