Le pays n’est peut-être pas très grand. Coincée entre mers Rouge et Morte, la Jordanie n’en recèle pas moins des sites sublimes, des paysages tout aussi merveilleux, une histoire incroyablement riche… le tout à découvrir et à savourer.

Tout l’été, Made in Marseille vous emmène en voyage avec sa nouvelle rubrique Évasion. L’occasion de découvrir des destinations proches ou lointaines, aux paysages et aux histoires à couper le souffle.

Havre de paix dans une région conflictuelle, la Jordanie égraine un chapelet de trésors culturels et naturels qui engendre un voyage rare, inédit avec la certitude de se révéler mémorable pour la majorité de ceux qui l’entreprennent.

Comment ne pas s’enthousiasmer devant le Trésor de Pétra et ne pas être impressionné par le génie et le pragmatisme des Nabatéens ? Comment ne pas se laisser envoûter par la roche, les dunes et les falaises du Wadi Rum avant de partager une soirée sous un ciel forcément étoilé avec les Bedoins ? Comment ne pas être étonné par les paysages préservés par les différentes réserves naturelles qui multiplient les facettes insoupçonnées à découvrir du pays ?

Avec Jerash et sa note romaine, la mer Morte et son taux de salinité qui permet de flotter ou encore la mer Rouge qui abrite un extraordinaire aquarium, la Jordanie offre un itinéraire original sur les traces de Lawrence d’Arabie, marqué par la signature des civilisations qui se sont succédé, entre Orient et Occident.

Fascinante Pétra

On en a certes toujours entendu parler, vu en photo ou apprécié sur grand écran ! Il n’empêche, lorsqu’on débouche du Siq – cette fameuse gorge étroite entourée de parois tutoyant les 100 mètres – et que l’on se retrouve face au Trésor, c’est un choc. Tant ce fleuron – pour ne pas dire symbole – de Pétra est grandiose. Aucun mot ne saurait d’ailleurs rendre justice à la magie que sa silhouette dégage. Mieux vaut en faire l’expérience soi-même.

, Évasion I En Jordanie, une échappée belle sur les traces des Nabatéens, Made in Marseille
Pétra est un véritable joyau, illustré par Le Trésor.

Inspiré de l’architecture hellénique classique, d’une hauteur de 43 mètres pour 30 mètres de large, l’édifice a été entièrement sculpté dans le gré, oscillant entre le rouge, le rose et le jaune. Si l’on suppose que l’urne perchée à son sommet contenait or et bijoux précieux, ce monument n’est en fait que le premier des secrets que recèle cette cité stupéfiante qui fut jadis le bastion des Nabatéens.

Ce peuple arabe, d’une incroyable ingéniosité et établi en Jordanie il y a plus de 2 600 ans, avait intelligemment construit son nouveau royaume, au carrefour des lucratives routes de la soie et des épices reliant alors la Chine et l’Inde à l’Égypte et Rome. L’influence et la prospérité conquises par cette civilisation (aujourd’hui perdue) furent perçues par les empereurs romains comme un danger. D’où leur empressement pour reprendre le contrôle des voies commerciales, les détournant vers la Syrie. Cette stratégie rondement menée allait précipiter le déclin de la belle nabatéenne, qui sombrait dans l’oubli durant 800 ans, jusqu’aux premières fouilles entreprises vers 1920.

L’accélération de ces dernières a depuis offert au regard du visiteur, dans le sillage du Trésor, la rue des façades qui conduit au Théâtre puis au Monastère ou encore les différentes tombes dont les façades offrent, au soleil couchant, un spectacle féerique.

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Dans le Siq, les falaises peuvent atteindre 140 m de haut.

Étourdissant Wadi Rum

Si, à l’évidence, la découverte de ce joyau jordanien est promise à rester gravée dans la mémoire des voyageurs, elle se doit de partager l’espace avec d’autres pépites jordaniennes. On pense en premier lieu au Wadi Rum tout proche. Et en prolongement à ces mots – « Vaste, résonnant, à l’image de Dieu « – prononcés par Thomas Edward Lawrence – dit d’Arabie – lorsqu’il foula le site.

Effectivement, ce désert, qui a donc vu le célèbre colonel-aventurier rameuter les guerriers destinés à combattre les Ottomans, est tout simplement époustouflant. D’emblée d’ailleurs, on se trouve confronté au souvenir des images du célèbre opus, Peter O’Toole et Omar Sharif en moins ; mais avec une vue sans horizon défini sur cette mer de sable, de granit et de grès, rehaussée par des montagnes aux formes improbables et des curiosités que seule la nature est susceptible d’offrir.

Que vous choisissiez l’option « 4×4 », « dromadaire » ou même juste vos jambes pour appréhender les gorges cachées ou apprécier les inscriptions et dessins talmudiques, vous vous retrouverez ensuite tous ensemble pour profiter d’une délicieuse pause gourmande suivie d’une nuit forcément étoilée au sein d’un camp bédouin.

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Au Sun City Camp, le séjour est forcément mémorable.

Surprenantes réserves naturelles

Histoire de sortir des sentiers battus et continuer d’en prendre plein la vue, la plongée dans les diverses réserves naturelles jordaniennes invitent en parallèle à apprécier des facettes inédites du pays. Parmi les plus emblématiques, figure celle de Dana. S’étendant sur 292 km², entre 1400 mètres et -450 mètres d’altitude, elle abrite pas moins de quatre écosystèmes différents engendrant une biodiversité d’une richesse extraordinaire. Jugez-en plutôt : 830 variétés de plantes, plus de 40 mammifères et 200 espèces d’oiseaux.

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Un air de Camargue flotte sur l’Azraq Wetland réserve.

Sa vallée ne pourra que combler les amateurs de randonnée ; quant à son village, réhabilité en conciliant dimension sociale et préservation de l’environnement, il ravit les amateurs de vieilles pierres avant de rejoindre le Feynan Ecolodge, pour une expérience dans le pure tradition bédouine à la lumière des bougies… agrémentée d’une observation commentée des étoiles.

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À Dana, le panorama est à couper le souffle.

Au nord du pays, les réserves d’Ajloun, Shaumari et Azrak Wetland révèlent respectivement des atouts que l’on n’aurait jamais imaginé en ces lieux. La première, établie à la lisière de la vallée du Jourdain, offre au regard un paysage verdoyant grâce aux pins, pistachiers, chênes et fraisiers sauvages. La deuxième se distingue par son ADN : sauver les Oryx. Décimés par les hommes, ils ont été réintroduits avec l’aide des États-Unis et du Qatar, d’où sont originaires les spécimens à la base du programme.

Aujourd’hui, une centaine d’Oryx peuvent être observés dans la réserve lors des visites organisées par le centre d’interprétation. Enfin, le troisième est une zone humide, paradis des hérons et autres aigrettes – avec des airs de Camargue -, et qui a alimenté en eau jusqu’à 1990, Amman.

Grouillante Amman

Amman justement. La capitale jordanienne a dévalé, depuis des lustres, bien plus que les sept collines sur lesquelles elle avait érigé ses fondations. Désormais furieusement moderne, Amman ne cesse de s’étendre au gré de ses immeubles toujours plus hauts, érigés à quelques encablures de la citadelle, celle-la même où tout a commencé. Occupé déjà au néolithique puis par les Romains, les Grecs et les Nabatéens, le site propose au-delà d’une vue bluffante à 360° sur la ville, quelques vestiges comme les colonnes d’un ancien temple ou les ruines d’un vieux palais.

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Depuis la citadelle, on jouit d’une vue à 360° sur Amman.

Le théâtre, qui se trouve dans la ville basse, est lui un véritable joyau, accueillant toujours spectacles et festivals, sans compter ses deux musées qui permettent d’appréhender les us et coutumes locales d’antan. Vous n’aurez ensuite que quelques mètres a faire pour prendre le pouls actuel de la capitale, en vous perdant dans la vieille ville, en arpentant les étals du marché pour in fine succomber et déguster une délicieuse knack (pâtisserie a base de fromage fondue chaude et sucrée).

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Le Tawaheen Alhawa à Amman.

Par Sandra Basso

Carnet Pratique

Côté formalité
Passeport. Il doit être valable encore 6 mois à partir de la date d’entrée en Jordanie.
Visa obligatoire. Il est disponible en ligne auprès du ministère jordanien de l’Intérieur. Comptez environ 53 € pour un e-Visa d’une validité de deux mois à entrée unique et environ 79 € pour un e-Visa de 3 mois à entrées doubles ici
Plus avantageux…
– Le Jordan Passy qui comprend à la fois votre visa et des entrées sur de nombreux sites.
– Autre solution très intéressante : acheter le Jordan Pass en ligne, avant le départ et l’imprimer, à condition de rester au minimum trois nuits dans le royaume. Avantage : le pass regroupe à la fois les frais de visa (une seule entrée) et l’entrée de 40 sites (dont Pétra, le Wadi Rum et Jerash pour ne mentionner que les principaux). Il coûte 70-75 ou 80 JD (environ 90 € à 100 €), selon le nombre de jours souhaités à Pétra (1 à 3 jours).

Côté aérien
– Royal Jordanian opère des vols quotidiens au départ de Paris-Charles de Gaulle. La durée est d’environ 4h30 (à partir de 536 €, www.rj.com)

Côté hébergement 
– Jeddah Homes (à partir de 115 €, jeddah-homes.com) ou le Radisson Blu Gallery (à partir de 135 €, www.radissonhotels.com) à Amman
– Azraq Lodge (à partir de 100 €, Azraq Lodge, Al Azraq ash Shamālī – booking.com)
– Feynan Ecolodge (à partir de 165 €, Feynan Ecolodge – booking.com)
– Sun City Camp (à partir de 165 € pour un tente simple, suncitycamp.com) dans le Wadi Rum

Côté restauration 
Si les lodges assurent la restauration, à Amman le Tawaheen Alhawa propose dans un cadre élégant à la décoration traditionnelle une délicieuse et riche sélection des spécialités locales avec un zeste de raffinement (comptez environ 40 €). Au Jerusalem Restaurant ou chez Hashem, au coeur de la vieille-ville, ce sont des plats populaires mais de qualité qui vous seront proposés.

Et aussi…
– L’office de tourisme, international.visitjordan.com
– Guide conseillé en français, Shaher Abo Zaitoun, +962 7 9856 5662

 

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