En attendant l’ouverture du « Port Center » au printemps 2024, le Port de Marseille franchit une première étape significative d’ouverture sur la ville en soutenant le nouveau tiers-lieu de la mer, installé dans l’ancienne consigne sanitaire proche du Mucem.
Une ribambelle de Marseillais est réunie devant l’ancienne consigne sanitaire du port de Marseille. Ils patientent pour rencontrer Hervé Berville, le secrétaire d’État à la Mer lors d’une table ronde organisée dans ce nouveau tiers-lieu de la mer que nous vous présentions début septembre.
C’est avec un enthousiasme non-dissimulé que Patrick Fancello, le président et cofondateur de l’association Marseille Capitale de la Mer à l’origine du projet, commence la visite : « À l’époque, la mer arrivait jusqu’à la porte d’entrée ».
Un « QG » tourné vers les métiers de la mer
Classé monument historique, ce bâtiment arqué de grandes fenêtres entame sa nouvelle vie. Son propriétaire, le Grand port maritime de Marseille (GPMM), a signé une convention d’occupation de 10 ans avec les membres de l’association en septembre dernier pour en faire un « QG » où les Marseillais pourront se renseigner sur les métiers et les activités maritimes.
Afin d’accueillir son public, le bâtiment doit être rénové pour un montant de 1,2 million d’euros. Les travaux devraient commencer en 2024 grâce à une enveloppe de 230 000 euros de subventions distribuées par le Secrétariat régional pour les affaires régionales (Sgar) et le Fonds d’intervention maritime (FIM) du ministère de la Mer.
Dans ses plans, Patrick Fancello imagine une grande ouverture du bâtiment, également appelé le Pavillon des douanes, depuis le quai du Port. « Derrière vous, il y aura des grandes baies vitrées qui donneront sur le quartier du Panier… Le permis est déposé », se réjouit l’ancien journaliste.
Un lieu ouvert entre le Mucem et le Vieux-Port
Hervé Berville loue les mérites des membres de l’association qui « ont tenu bon à la barre » pour voir émerger ce projet « fou ». « Nous avons besoin de lieux ancrés dans la ville et les ports pour valoriser les métiers de la mer », observe le secrétaire d’État. Et parce que ce tiers-lieu « renvoie à la capacité de résoudre les fractures dans la ville », poursuit celui qui a fait escale quelques heures plus tôt dans l’incubateur Zebox, situé un peu plus loin sur la façade maritime.
« Je ne sais pas si c’est Marseille qui tourne le dos à son port ? Ou si c’est son port qui tourne le dos à Marseille ? Mais historiquement, dans cette ville, ce lien ne se fait pas aussi naturellement que l’on pourrait le souhaiter », admet Hervé Martel, le président du directoire du GPMM.
Depuis son arrivée, il tente d’impulser un nouveau dialogue entre l’autorité portuaire, la Ville et ses habitants. L’entrée en fonction de Christophe Castaner en novembre 2022, le président du conseil de surveillance, a « renforcé cette volonté d’ouvrir le port sur la ville », réaffirme Hervé Martel.
« Le GPMM renoue avec la population », abonde Hervé Menchon, l’adjoint au littoral de la Ville de Marseille rappelant qu’il faut davantage « recréer une culture de la mer » de manière à « dessiner un autre avenir pour la jeune génération qui manque parfois d’un cap ». En 2023 d’ailleurs, Marseille capitale de la Mer a embarqué 2000 personnes qui n’avaient jamais mis un pied sur un bateau.
Un label « Capitale de la Mer » toujours d’actualité
En attendant le futur Port Center au sein de la gare maritime de la Joliette, comme nous l’annoncions hier, l’association entend se positionner comme le point central de l’année de la Mer 2024-2025 en France.
Dans ce sillage, les cofondateurs rêvent de monter un grand festival récurrent pendant la période estivale à terre comme en mer pour fédérer autour de projets comme « Un pas vers la Mer », un stage d’apprentissage de la nage aux minots.
Avec ces perspectives, l’association continue de prêcher pour créer un label de la « Capitale européenne de la Mer » auprès de l’Union européenne, 10 ans après Marseille capitale européenne de la Culture 2013. Et faire de Marseille la première ville hôte de cet événement international.
« Je suis très ouvert sur un label capitale de la mer, ça me paraît une bonne idée, souligne Hervé Berville, prêt à accompagner la démarche. Ça ne me paraitrait pas complètement déconnant d’avoir une capitale européenne de la mer et que Marseille soit à jamais les premiers », ajoute-t-il.