La Ville de Marseille souhaite requalifier la place Cadenat dans le quartier de la Belle de Mai (3e). La concertation doit débuter en 2024 avant de premiers aménagements transitoires en 2025.
La place Cadenat s’étale tout en minéralité sur 6 000 m2. Une véritable centralité pour les 15 000 habitants du quartier de la Belle de Mai. Avec une école, des commerces, des services, une poste, un supermarché, des centres de santé… Et un marché quotidien tous les matins, le seul du 3e arrondissement.
Toutefois, l’après-midi, lorsque les forains ont remballé leurs étals, ce grand espace cerclé par un flux de circulation se transforme en parking. Ni café, ni terrasse. Entre les voitures, seuls quelques bancs, platanes et micocouliers émergent du goudron et des pavés.
Cet aménagement « n’est plus adapté aux aspirations actuelles », note la Ville de Marseille. Qu’il s’agisse de la végétalisation, notamment pour lutter contre les îlots de chaleur, ou de la place de la voiture dans l’espace public au détriment de celle des enfants et piétons.
C’est pourquoi, le conseil municipal doit voter ce vendredi 15 décembre le « lancement des études de préfiguration, concertation et d’occupations transitoires sur la place Bernard Cadenat ».
Vers une place « majoritairement piétonne »
À terme, la municipalité veut faire émerger « une place méditerranéenne, inclusive et accessible, majoritairement piétonne apaisée, propice au lien social et aux activités ludiques. Une place animée par un marché et des terrasses », décrit la délibération.
Voilà pour les grandes lignes. Mais tout reste à définir. « On part sur une vraie concertation, promet Perrine Prigent, adjointe à l’amélioration et la requalification des espaces publics. On prendra le temps de consulter tout le monde. Les habitants, les usagers, les travailleurs. Pour définir un projet adapté aux besoins ».
L’élue compte reproduire la même méthodologie engagée sur la requalification d’autres espaces publics de Marseille, « comme la place Sébastopol. Après avoir défini collectivement un projet, nous ferons des premiers aménagements transitoires, ou ‘tactiques’ ».
Du mobilier urbain, des jeux pour enfants, de la végétalisation… Ces équipements légers et non définitifs serviront à « tester le projet, avant de faire des travaux durables », explique l’adjointe.
Début de la concertation au printemps
La ville prévoit une enveloppe de 750 000 euros pour mener à bien cette première phase, pour laquelle elle fera appel à une assistance à maîtrise d’ouvrage. Les premières réunions publiques doivent débuter d’ici « avril ou mai 2024 », estime Perrine Prigent. Avec l’objectif de réaliser les aménagements transitoires « en 2025 ».
Une fois le projet définitif validé, soit d’ici 2026 ou 2027, la Métropole Aix-Marseille-Provence aura la charge de réaliser la requalification définitive de la place Cadenat.
La Belle de Mai sur la voie de la réhabilitation
Il s’agit d’un projet parmi d’autres qui visent à reconfigurer le quartier de la Belle de Mai, connu pour être parmi les plus pauvres de France. La place Cadenat est au cœur d’un des îlots « prioritaires et démonstrateurs » du projet partenarial d’aménagement (PPA), lancé par l’État et les collectivités locales, pour éradiquer l’habitat dégradé à Marseille.
Au-delà des réhabilitations d’immeubles qui doivent en découler, la société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Spla-in) devrait également traiter des espaces publics (rues et placettes) du quartier.
Sans compter la création du tramway de la Belle de Mai, censé desservir le secteur d’ici 2028-2030. Un transport en commun souvent utilisé comme outil de requalification des axes qu’il emprunte.
D’autres rénovations de places dans les tuyaux à Marseille
La Ville de Marseille projette déjà de reproduire le réaménagement de places publiques après Sébastopol et Bernard Cadenat.
Le rapport soumis au conseil municipal évoque Notre-Dame-du-Mont, déjà dans les tuyaux en centre-ville. Mais aussi la place des États-Unis, au Canet (14e), la place Joseph-Étienne dans le quartier Saint-Victor (7e) ou encore, « la liaison » entre le Plan d’Aou et la gare de Saint-Antoine (15e). À suivre.
