La Métropole Aix-Marseille-Provence, avec le soutien des acteurs économiques, lance officiellement son agence de marketing territorial One Provence pour impulser une stratégie commune de rayonnement international.

Trois ans après l’annonce de la création d’une agence métropolitaine de marketing territorial, One Provence, c’est son nom, a été officiellement lancée mardi 17 octobre à la Casa Delauze.

Cette nouvelle structure, pilotée par la Métropole Aix-Marseille-Provence, et soutenue par le monde économique, repose sur l’agenda du développement économique adopté en mars 2017, qui détermine les axes d’intervention à long terme et les priorités et actions concrètes à plus court terme pour devenir l’une des métropoles les plus compétitives et attractives d’Europe.

Dans cette perspective, l’ensemble des partenaires stratégiques (CCIAMP, UPE 13, Top 20, Euroméditerranée, Aix-Marseille Université, aéroport Marseille Provence…) de cette nouvelle locomotive d’attractivité étaient présents pour incarner l’un des fondamentaux de One Provence : le jeu collectif. Tous ont encore en mémoire « l’unité qui a permis à Marseille de devenir en 2013 capitale européenne de la culture », comme le rappelle Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euroméditerranée. Un exemple pour impulser une stratégie commune de rayonnement national et international.

« On souhaite sortir des clichés qu’on peut attribuer à la Provence »

Cette nouvelle entité n’est pas là pour chapeauter, mais pour coordonner les autres agences déjà existantes, à l’instar de Provence Tourisme, qui œuvre pour promouvoir un tourisme durable sur le territoire, ou Provence Promotion, qui travaille à l’implantation de nouvelles pépites dans la métropole. « Chaque acteur a son rôle à jouer dans son domaine spécifique, mais avec un langage commun », précise Lionel Flasseur, directeur général de One Provence, pour la faire gagner en notoriété dans l’Hexagone et à travers de monde.

Et cela repose d’abord sur l’image. Soleil, montagne, calme, nature, lavande, chaleur, santé… de nombreux éléments sont associés naturellement à la Provence. « La marque Provence est enviée par le monde entier. On a une racine extraordinaire, mais on souhaite sortir des clichés qu’on peut attribuer à la Provence. On est sur un territoire qui imprime sa patte, sa modernité, qui n’est pas simplement basée sur l’art de vivre mais également sur les grandes évolutions et révolutions qu’elles soient technologiques, industrielles ou liées aux enjeux de la transition ».

À la pointe de l’innovation

C’est dans l’hétérogénéité du territoire et son économie diversifiée que résident ses principaux atouts pour être compétitifs face à la concurrence accrue des autres métropoles. À la pointe dans le domaine de la santé, élue Capitale européenne de l’Innovation 2023, la métropole peut compter sur le 4e meilleure technopole au monde à l’Arbois, spécialisé dans les cleantech, la Cité de l’innovation et des savoirs (Cisam) rattaché à Aix-Marseille Université (Amu), elle-même parmi les meilleures au monde, selon le prestigieux classement de Shanghai 2023.

Sa position géo-stratégique, entre l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, via les câbles sous-marins, place le territoire – et Marseille plus précisément – au 7e rang mondial des hubs numériques et devrait se hisser dans le top 5 d’ici à 2024. « C’est bien de stocker les données, mais qu’est-ce qu’on en fait ? Il faut attirer des entreprises, former ici à la maintenance prédictive, au travail à distance, à l’entertainment, aux nouveaux métiers » illustre Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d’industrie, qui milite depuis 10 ans pour la création d’une telle agence. « Pour faire la promotion de tout ça, il fallait se doter des bons outils et de la bonne gouvernance ».

Qui dit “attractivité” dit aussi tourisme. Et en la matière, « fini la politique de conquête, place à la préservation sur un territoire d’exception » milite Danielle Milon, présidente de Provence Tourisme, pour laquelle la destination Provence offre « sa part de rêve ».

Les enjeux énergétiques

Pour l’attraper, l’opération séduction doit débuter à « la porte d’entrée » de l’aéroport Marseille-Provence, selon le président du directoire Philippe Bernand. Avec 10 millions de passagers, dont 4 millions de touristes étrangers, cette année, « c’est extrêmement important qu’en termes d’image cette infrastructure soit à la hauteur des ambitions du territoire ».

Depuis deux ans, l’aéroport est engagé dans une profonde mutation avec le programme de (re)construction “cœur d’aérogare”. « Il faut aller plus loin, et c’est là que ça fait écho à tous les défis que One Provence peut se poser. On doit savoir qu’on est à l’aéroport Marseille-Provence. Il ne faut pas que ce soit simplement un geste architectural, mais que dans le parcours le passager ait l’impression d’être sur le cours Mirabeau, le Vieux-Port, dans les calanques… et que ce soit complètement palpable ». Son accès doit aussi être amélioré grâce à l’intermodalité.

Mis en exploitation le 17 juin prochain, ce nouveau coeur d’aéroport sera doté de technologies de pointe et autosuffisant sur le plan énergétique en 2030 grâce à la géothermie ou le solaire. « Il faut aller vers une filière industrielle de production de carburant durable, ce n’est plus un facteur neutre dans les avions, c’est l’unique moyen de se décarboner, ça va devenir une denrée rare, donc différenciant qu’on ait une filière industrielle qui se construise très vite. Et on a tous les outils pour le faire ».

Jupiter 1000, MassHylia, Syrius, Carbon, Provence Grand large (éolien flottant)… Le territoire compte des projets majeurs liés à la décarbonation. Dans cette filière, 14 milliards d’euros de projets nouveaux, via France 2030, peuvent être accueillis sur la zone industrialo-portuaire de Fos et du bassin territorial de l’étang de Berre. « C’est 14 à 15 000 emplois nouveaux d’ici à 2035 », ajoute le président de CCIAMP.

Accueillir et accompagner les entreprises sur le territoire est l’un des objectifs de One Provence, tout en retenant les talents. En 2022, 42 000 entreprises ont été créées dans la métropole juste après Paris, selon la CCI. Sur 77% d’implantation d’entreprises via Provence Promotion, 45% viennent de l’étranger.

Pour donner une image d’un territoire aux avant-postes, son président Bernard Deflesselles prône d’ailleurs la positive attitude. « Il faut s’approprier les atouts que possède ce territoire et le faire avec envie. Il faut l’écrire dans le storytelling ».

Capitaliser sur les grands événements

One Provence dispose d’un budget annuel de près de 1,5 million d’euros : 1 million  de la Métropole Aix-Marseille, 100 000 euros du Département des Bouches-du-Rhône, 350 000 euros des partenaires stratégiques et 10 000 euros des membres partenaires.

Pour capitaliser sur ses atouts, au cours des 12 prochains mois, la feuille tournera autour de trois axes prioritaires : fédérer, rayonner et mesurer. Outre la mise en place d’une boîte à outils partagée (présentation, vidéo, identité visuelle…), l’agence va créer un réseau “acteurs du changement”, une académie One Provence, un parcours de lieux totem ainsi qu’un site internet nouvelle génération reposant sur l’intelligence artificielle.

Elle compte également sur une campagne de communication à 360° et l’exploitation des grands événements nationaux et internationaux, comme les Jeux olympiques 2024, qui mettront le territoire sous le feu des projecteurs.

Il y a trois ans, lors de l’annonce de la création de One Provence, la Métropole s’est fait doublée par un citoyen marseillais qui avait acheté le nom de domaine oneprovence.com. C’est l’un des premiers points qui a été traité à l’arrivée de Lionel Flasseur à l’agence. Face à l’impérieuse nécessité de disposer de l’extension (.com) l’affaire s’est réglée en justice. « Il ne faut pas confondre la marque et le nom de domaine. La marque a été déposée à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). On est bien propriétaire de la marque One Provence », assure le directeur général. Toutefois, un autre citoyen, Gérard Blanc, qui s’est manifesté sur X (ex-Twitter), détient les autres extensions (.net, .org,…) mais nous confie ne pas être dans une position de blocage.

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