La Métropole Aix-Marseille-Provence votera ce jeudi son Programme local de l’habitat (PLH). Il prévoit la production de 11 000 logements par an, soit une augmentation de 17 % de la cadence actuelle.
« Nous sommes prêts, collectivement, à relancer la production de logements, à inverser la tendance ». C’est ce qu’estime David Ytier, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence délégué au Logement et à l’Habitat. Il présentait « enfin » le Programme local de l’habitat (PLH) métropolitain.
Cette feuille de route pose les objectifs des cinq prochaines années en matière de production de logements, notamment sociaux. Mais aussi de rénovation et de résorption de l’habitat dégradé.
Un défi à l’échelle du territoire, pour mettre d’accord les 92 communes aux problématiques différentes, aux orientations politiques divergentes, en particulier sur la question de l’habitat social. Mais la Métropole estime avoir relevé le challenge avec « un changement de méthode complet », explique Christian Amiraty, conseiller métropolitain délégué à la politique immobilière.
« Nous avons retourné l’entonnoir », explique-t-il. « Avant, la Métropole et la préfecture fixaient les objectifs puis les imposaient aux communes. Là, nous avons demandé aux communes leurs capacités de production, pour définir un objectif qui colle à leur réalité. Au final, on a été surpris [positivement, NDLR] par les chiffres ».
Objectif : 11 000 logements neufs par an
Concrètement, à l’échelle du territoire métropolitain, le PLH vise la production de 11 000 logements neufs par an, contre 9 342 en moyenne les cinq dernières années. La moitié (5 200) sera à vocation sociale. Le document fixe également la rénovation annuelle de 16 000 logements.
Ces objectifs se déclinent différemment en fonction des communes. Marseille ne sera pas considérée comme « la locomotive » du territoire, note par exemple David Ytier. En effet, le PLH prévoit une augmentation de 23 % de la production de nouveaux logements « hors Marseille », contre 10 % pour la ville centre. En moyenne, les livraisons devraient donc augmenter de 17 % dans la Métropole.
Concernant le logement social, les communes « en rattrapage », déjà épinglées pour leurs carences en habitat à loyers modérés, devraient réduire l’écart en visant « 47 % de social dans leur production », précise le vice-président métropolitain.
Faire mieux avec les mêmes moyens
Toutefois, la Métropole n’entend pas augmenter son enveloppe financière consacrée à la politique de l’habitat pour atteindre ces ambitions. « On consacre 70 millions d’euros par an sur ce volet », rappelle David Ytier. « On les conserve et on les consolide avec le PLH. Mais il permet surtout de mieux les flécher vers les besoins et les dispositifs pertinents ».
Cette feuille de route, construite en concertation avec les communes, les partenaires et les associations, met en effet en place une méthodologie autour de 30 actions déclinées sous 6 axes majeurs. Elle insiste sur « l’innovation », notamment administrative et financière pour produire de l’habitat, et sur le renouvellement du parc existant.
Le PLH sera soumis au vote des élus lors du conseil métropolitain ce jeudi 16 mars, avant d’être définitivement adopté à l’automne 2023. S’il n’est pas un document réglementaire contraignant, il doit toutefois être traduit dans le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), qui guide l’aménagement du territoire.