Préserver la planète tout en prenant soin de soi, c’est la volonté de Sineaqua. La jeune marque de cosmétiques implantée à Éguilles veut réinventer le cosmétique. Objectif : ne plus utiliser d’eau.
« C’est important pour nous, il y a de nombreuses études sur la raréfaction de l’eau potable, donc autant ne pas la gaspiller inutilement », lance Pierre Maillé, fondateur de la marque Sineaqua [« sans eau » en latin]. Il crée Sineaqua à Éguilles avec son associé Andrew Storer en septembre 2021. Les premiers produits sont commercialisés sur leur site internet depuis février dernier. Dans une démarche éco-responsable, les deux associés réalisent des cosmétiques sans eau solides ou en poudre, en Provence.
Une initiative qui porte ses fruits. La marque reçoit la note de 100/100 sur l’application Yuka qui évalue la qualité des produits et leurs impacts sur la santé du consommateur. Neuf produits sont en vente sur leur plateforme internet. Trois produits sous forme solide, déodorant, démaquillant et baume, et trois shampoings en poudre. Chacun vendus dans un flacon en aluminium ou dans un sachet en kraft compostable. Ils sont les premiers dans la région à vendre des shampoings à poudre à utilisation immédiate.
Une prise de conscience urgente
« Je suis dans l’univers cosmétique depuis plusieurs années, explique Pierre Maillé. Dans cet univers, la plupart des produits liquides utilisent de l’eau, alors que cela pourrait être évité, quand il y a de l’eau, il y a besoin de conservateurs chimiques », poursuit-il. Selon lui, quand on achète un gel douche, on achète jusqu’à 95% d’eau, le reste ne sont que des actifs.
Mais, dans ces produits, « l’eau n’est pas un élément hydratant, c’est juste un solvant qui permet d’unir les éléments. On estime à 500 000 flacons de shampoings vendus par jour en France, pour la plupart en eau. On transporte beaucoup de flacons plastiques et cela contribue au réchauffement climatique, ce n’est plus possible donc il faut repenser le cosmétique autrement ».
« Nos produits sont sans eau, complètement naturels, en poudre ou solide », développe Pierre Maillé. Des agents moussants naturels sont utilisés, à base de noix de coco ou de pommes de terre. L’effet moussant est permis grâce aux plantes selon le directeur de la marque. « À ces matières premières, on ajoute des ingrédients pour les cheveux comme un conditionner par exemple », poursuit-il.
Une fabrication provençale
Pierre Maillé n’a pas souhaité dévoiler le nom du partenaire avec lequel il travaille en Provence, au regard de la jeunesse de la marque. Mais, il précise que pour les approvisionnements, « on essaye toujours de les faire localement, lorsque c’est possible. Par exemple, certains ingrédients ne sont pas produits actuellement en Provence, comme l’aloe vera ». La start-up est également soutenue par la plateforme Initiative Pays d’Aix qui soutient la création et le développement d’activités dans la région.
Une démarche sans eau qui ne s’arrête pas à la fabrication même du produit. « Dans notre processus de fabrication, on est responsable du début jusqu’à la fin. On n’utilise jamais de produits chimiques même pour nettoyer les cuves de fabrication. On s’interdit cette utilisation, on minimise l’eau qu’on utilise ».
Sans eau et sans plastique
Chez Sineaqua, tout est optimisé selon Pierre Maillé. La marque propose différents packagings allant du carton à l’aluminium en passant par le kraft compostable. En plus de ces flacons individuels et pour limiter son impact environnemental, Sineaqua met en vente des recharges contenant 60 à 80g de produits en poudre.
« On cible les gens qui sont proches de la nature, qui veulent préserver la nature », développe Pierre Maillé. Malgré son jeune âge, la marque dispose déjà d’une clientèle. Trois profils se démarquent. On retrouve « les femmes de plus de 45 ans qui achètent dans des magasins bio, les personnes sportives (homme et femme) et les mamans de jeunes enfants, car les produits ne piquent pas les yeux ».
Des projets de distribution à l’export
Pour le moment, aucune boutique n’est prévue en France. Pourtant, selon le directeur de la marque, il y aurait des discussions pour une possible distribution dans des chaînes de magasins bio. L’objectif est clair : « se faire connaître, distribuer les produits, vendre en France et se déployer à l’international ». Pour Pierre Maillé, les pays nordiques de l’Europe sont « très demandeurs de produits comme les nôtres ».