Le groupe scolaire Saint-Louis Gare (15e) est en chantier de réhabilitation totale pour doubler de surface d’ici 2023. Un projet lancé sous l’ancienne municipalité, dont le financement a été acté il y a plus d’un an mais dont la Mairie souhaite faire un symbole du tout récent plan de rénovation des écoles à 1,2 milliard.
C’est le « premier chantier 2022 de notre grand plan de rénovation des écoles », lance le maire de Marseille, Benoît Payan, pour cette visite sur site médiatisée. C’est en effet le groupe scolaire Saint-Louis Gare (15e) qu’a choisi l’édile pour illustrer la mise en œuvre du plan de 1,2 milliard d’euros lancé en fin d’année avec une aide conséquente de l’État. Cette opération prévoit de créer 10 classes supplémentaires et un gymnase pour un total de 15 millions d’euros d’ici 2023.
Ce projet de réhabilitation lourde a été décidé sous l’ancienne municipalité de l’ère Gaudin, à partir de 2015. Nous y consacrions un article en décembre 2020, alors que Michèle Rubirola (Printemps marseillais) avait repris les rênes de la Ville et décrochait un financement de près de 15 millions d’euros de la Banque des territoires pour deux rénovations scolaires (dont le futur groupe scolaire Marceau à la Belle de Mai). Le chantier a débuté à l’été 2021.
La Société publique des écoles marseillaises (SPEM) opérationnelle en février
Comment alors expliquer que ce projet entre dans le grand plan de rénovation des écoles, acté officiellement le 17 décembre 2021 par le conseil municipal ? D’autant que la Société publique des écoles marseillaises (SPEM), qui doit piloter la rénovation complète de 174 écoles, n’est pas encore opérationnelle.
Elle le sera « incessamment », assure Pierre-Marie Ganozzi, adjoint en charge du plan écoles et du bâti scolaire. « Le décret doit être publié d’ici quelques jours, avant le dépôt des statuts au greffe ». Elle existera donc juridiquement « d’ici fin janvier », et devrait pouvoir entrer en action « une quinzaine de jours plus tard. D’ici la mi-février », assure l’élu.
Mais pour l’adjoint au maire, le chantier du groupe scolaire Saint-Louis Gare « fait bien partie du budget du plan école, oui. Car tous les projets vont basculer dans la SPEM ». Même si le financement a été validé en amont, « il faut prendre en compte la logique comptable globale de la SPEM. Sur les 820 millions de budget, libre à nous d’aller chercher partout l’argent pour la moitié que nous payons. Par des prêts, des subventions de l’Europe ou des collectivités, etc ». Il associe donc le financement antérieur de l’école Saint-Louis Gare au budget de la Ville dans ce plan.
Grâce à nos efforts, 15 millions d’euros sont investis dans ce chantier qui préfigure ce que nous développerons dans le cadre du #PlanEcoles, avec et pour les petites Marseillaises et les petits Marseillais. pic.twitter.com/dbBGHY9fT6
— Benoît Payan (@BenoitPayan) January 19, 2022
Doubler le nombre de classes dans un quartier en mutation
Mais le choix de ce groupe scolaire pour cette opération médiatique est avant tout « symbolique », concède Pierre-Marie Ganozzi. D’abord car il s’agit du « premier grand chantier scolaire présenté cette année ». Ensuite, parce que le chantier « montre notre capacité à faire des travaux en site occupé. En plus de l’Algeco, une aile sera utilisée pendant qu’on rénove l’autre et inversement ensuite ». Ainsi, la première tranche doit être livrée en novembre 2022 et la totalité du site doit être réhabilitée d’ici août 2023.
Gymnase, ateliers, bibliothèque, salle de motricité, cantine agrandie, cour végétalisée, performances énergétiques… Cette « école plus que vieillissante » va donc bénéficier d’une cure de jouvence tout en doublant sa surface de bâti, pour atteindre 3397 m². La capacité d’accueil augmente considérablement en passant de 17 classes à 27 classes, dont 7 dédoublées, « soit plus de 500 enfants » d’après la Ville.
Cela doit répondre à la « tension scolaire du quartier et la surfréquentation de l’école » reprend l’adjoint au bâti scolaire. En effet, le quartier Saint-Louis est en pleine mutation démographique, avec notamment l’opération immobilière ValNaturéal portée par Bouygues « qui a créé des centaines de logements ». La Ville estime qu’actuellement « 30 % des enfants du secteur sont affectés dans des écoles voisines, faute de places disponibles ».