Jusqu’au 31 janvier prochain, il est possible de recycler son sapin de Noël s’il est naturel. Cet acte constitue une démarche citoyenne et environnementale puisque, plutôt que de se retrouver dans la rue ou dans les déchets ménagers, les arbres bénéficient d’une seconde vie. À Marseille, les sapins vont être broyés pour être réutilisés pour les espaces verts de la ville, mais également pour les 41 sites équipés de composteurs collectifs.
Si l’on sait qu’il est important de recycler son sapin de Noël naturel, entendez par là qu’il n’a pas été recouvert de flocage ni de peinture, on sait peut-être moins ce qu’il devient une fois déposé dans l’un des espaces mis en place par la métropole Aix-Marseille-Provence. À Marseille, la collecte dans l’un des 140 enclos de la ville va prendre fin mercredi 31 janvier.
L’année dernière, 50 tonnes de sapin avaient été récoltées qui ont ensuite été recyclées en broyat ou transformées en compost, contre, à titre de comparaison, 17 tonnes en 2015. « Cette année, on va dépasser les chiffres prévisionnels et facilement arriver aux 70 tonnes de sapins », confie Monique Cordier, vice-présidente du Conseil de territoire Marseille Provence, déléguée à la Propreté et à la Gestion des déchets. L’élue rappelle également que les sapins doivent être déposés sans sac, sauf si ces derniers sont biodégradables. Dans ce cas, ils seront recyclés avec les sapins.
Un outil écologique pour les espaces verts des grandes villes
Parmi les grandes villes de France, deux tendances se démarquent. Certaines, comme Paris, Lille ou Bordeaux, ont choisi de transformer les sapins en broyat qui sera ensuite utilisé comme couvre-sol dans leurs espaces verts. Cette technique permet de protéger les plantes et les sols de l’évaporation de l’eau ou du froid et agit en plus comme désherbant naturel. D’autres villes, à l’instar de Lyon ou Nice, ont plutôt opté pour la transformation des arbres de Noël en compost.
Du côté de chez nous, c’est aussi pour la seconde technique que les villes d’Aix et d’Aubagne ont penché. Quant à Marseille et aux autres communes faisant partie du conseil de territoire Marseille Provence, elles ont opté pour un mix des deux options. L’année dernière par exemple, un tiers des sapins collectés ont été recyclés en broyat et réutilisés pour les espaces verts et les espaces naturels et le reste a été transformé en compost. Ce dernier est distribué aux 41 sites de Marseille équipés d’un composteur collectif (résidences, cinq crèches, un camping).
« Le broyat est utilisé comme paillage sur les sols nus. Il les protège des fortes variations de température, maintient leur humidité et permet d’éviter la pousse des herbes indésirables. Dénué de produit toxique, il constitue également un refuge pour la faune et apporte de la matière organique », met en avant la métropole.
Le recyclage des sapins se fait depuis maintenant trois ans sur le territoire de Marseille et des communes alentours, auparavant par la communauté urbaine (MPM) et aujourd’hui par la métropole. Avant, les habitants étaient appelés à amener leur sapin à la déchetterie pour être ensuite brûlés. Un « crime contre l’environnement » pour Monique Cordier qui a souhaité mettre en place une expérimentation de recyclage de sapins à sa prise de fonction en 2014. Une expérience qui est aujourd’hui devenue pérenne sur le périmètre du conseil de territoire Marseille-Provence.
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Des manières insolites de recycler nos sapins
Sur l’Île de Ré, l’association « Dunes Attitudes » utilise les sapins de Noël comme coupe-vent pour éviter que le sable soit porté par le vent et donc que la dune ne recule. Car la montagne de sable perd chaque année 10 centimètres de terrain, menacée par la montée de la mer, des tempêtes et des activités touristiques. L’année dernière, trois tonnes de sapins avaient ainsi été déposées et sont encore visibles à certains endroits, preuve que la technique fonctionne.
Dans certains états des États-Unis, ce sont des fermiers qui utilisent les arbres de Noël pour les donner à manger à leurs chèvres. Toutes les aiguilles sont ainsi ingérées par les caprins. Riches en vitamine C, elles représentent un vermifuge naturel et sont donc bonnes pour leur santé. Les animaux ne laissent que les troncs et les fines branches des sapins que les fermiers transforment ensuite en bois de chauffe. Rien ne se perd, tout se transforme !
Par Agathe Perrier
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