Le chantier de la future Cité scolaire internationale de Marseille a été officiellement lancé ce lundi matin 25 octobre en plein cœur du quartier Euroméditerranée. Baptisée « Jacques Chirac » elle doit ouvrir à la rentrée 2024 pour accueillir plus de 2 100 élèves, du CP au lycée, et proposer un enseignement d’excellence autour de 5 langues.
Plus de 2 100 étudiants, du CP au lycée, devraient investir ce qui doit devenir un fleuron de l’enseignement en France, dès la rentrée 2024. « Une offre éducative entièrement dédiée à l’enseignement international qui prendra la forme d’une Cité scolaire internationale » baptisée « Jacques Chirac », en hommage à l’ancien président de la République français (1995-2017).
Sa fille, Claude Chirac, présidente de la Fondation Chirac, était présente pour la pose de la première pierre ce lundi 25 octobre, aux côtés de nombreux élus, acteurs, et partenaires institutionnels.
Car ce projet d’ampleur, en plein cœur d’Euroméditerranée, représente tout de même un investissement de 100 millions d’euros. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, maître d’ouvrage de l’opération, finance 49 % de l’opération, le Département des Bouches-du-Rhône 37 % et la Ville de Marseille 14 %.
Parti pris architectural et environnemental
En février 2021, les architectes Rudy Ricciotti et Roland Carta avait déjà dévoilé les images de la future Cité scolaire internationale de Marseille, portée par Bouygues Bâtiment Sud-Est. Façades en fibre naturelle de lin, des toitures végétalisées, des jardins, des patios… Nous vous dévoilions alors le parti pris architectural fort et l’orientation éco-responsable du bâtiment qui comptera 26 000 m2 de surface de plancher. Pour le président de Région, Renaud Muselier, ce bâtiment « exemplaire s’inscrit parfaitement » dans son Plan Climat « une Cop d’avance ».
Cela passe, d’une part, l’utilisation d’un béton bas carbone avec deux centrales à béton installées sur site, l’enveloppe extérieure du bâtiment en béton fibré d’ingénierie et de production locales, des façades intérieures végétales avec un matériau innovant en fibre de lin, le recours à une large part des matériaux biosourcés : menuiseries, isolants, cloisons, treille de lin….
« La qualité environnementale et la sobriété énergétique passent également par la conception bioclimatique du bâtiment », précise la Région, qui rappelle notamment que l’école sera reliée à la boucle à eau de mer Thassalia pour rafraîchir les salles en été et les réchauffer l’hiver.
Participer au rayonnement et à l’attractivité de Marseille
Seul sept établissements de ce type existent en France. Pour ce 8e établissement, la Région a tenu à affirmer « le caractère d’excellence qui devra prévaloir sur tous les plans, tant dans l’offre éducative, dans le traitement architectural et la performance environnementale, que dans les équipements ».
Sur le plan éducatif, avec 5 langues enseignées de manière intensive (anglais, allemand, espagnol, chinois, arabe) sur 3 niveaux d’enseignement, du CP au lycée, « c’est tout de même un projet particulier et exemplaire », pour Renaud Muselier. « Il confortera l’attractivité, la compétitivité économique et le rayonnement international de Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
Car le mot revient en leit-motiv lors de cette présentation : l’établissement a également pour but d’attirer des talents du monde entier dans la deuxième ville de France, avec une offre d’éducation d’excellence. De la voix même du recteur de la région académique, Bernard Beignier : « L’objectif est de faire en sorte que des familles du monde entier, aient envie de venir s’installer sur notre territoire et que celles déjà présentes souhaitent y rester ».
Que les enfants marseillais puissent en bénéficier
Toutefois, l’écueil d’un établissement élitiste est à surveiller pour Pierre-Marie Ganozzi, adjoint au maire de Marseille en charge du bâti scolaire. Lui qui doit gérer l’épineux dossier de la réhabilitation des écoles marseillaises, sait que ce quartier populaire est sous tension sur l’offre éducative élémentaire. Il souhaite que « cette magnifique école soit ouverte aux habitants du secteur. Qu’elle soit une vraie école de la République ».
Comment va-t-elle s’inscrire sur la carte scolaire marseillaise ? « Une primauté à l’adresse ? » questionne l’élu, concernant les 400 élèves d’élémentaires. « Nous travaillons sur cette question », assure-t-il, « avec bon espoir ». En particulier avec le recteur, Bernard Beignier, qui assure l’importance que « tous les enfants marseillais puissent en bénéficier car cette cité est destinée à tous, sans aucune discrimination sociale. Elle offre une chance à l’ensemble de nos enfants puisqu’elle sera publique. Tout élève qui en aura les compétences, pourra l’intégrer ».